Chapitre 2 :

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- Si je te laisse la totale liberté de tes mouvements, tu ne t'enfuiras pas?

Mya joue le jeu et secoue la tête. Est-il idiot à ce point ? Bien sûr qu'elle va tenter de s'en fuir ! Qui resterait faire ami-ami avec un vampire, la créature la moins appréciée de tous ces êtres immondes qui peuplent la terre ? Ce qu'ils recherchent, c'est l'obéissance, le respect et la soumission. Rien de plus. Voilà pourquoi un couvre-feu a été instauré : pour ne pas se faire attraper par ces... choses. Mais qui aurait pensé qu'un vampire se promènerait dans un jardin ? Peut-être voulait-il planter quelques légumes, histoire de se mettre quelque chose sous la dent étant donné que peu de proies se promenaient le soir désormais. Mais elle avait été là, elle. Elle avait cédé au caprice de son ami sans prêter attention au potentiel danger, et voilà où ça l'a menée.

Un vrai vampire, dans sa chambre. Dans sa maison.

Elle frisonne quand, d'un mouvement lent, le traqueur s'avance jusque derrière elle. Après lui avoir enlevé la vue et la lui avoir redonnée sous ses supplices, il l'avait attachée. Pour la détacher maintenant. C'est à se demander s'il prend vraiment son rôle de dominant à cœur. Ou alors il cache quelque chose... mieux vaut rester méfiant.

- Je ne te savais pas si coopérative, Mya, remarque-t-il en s'avançant vers sa commode, dos à elle.

Il faut même rester très méfiant. Un inconnu qui connaît notre prénom n'est jamais quelqu'un de sympathique, surtout lorsqu'il s'agit d'un vampire.

D'un geste assuré, elle tente d'attraper un des cubes en jouet de son petit frère, caché entre son matelas et son mur...

- Je m'appelle Elias.

... puis comme un vampire est à l'affût du moindre geste de sa victime, elle se lève, et s'approche doucement du dénommé Elias. Autant jouer le jeu jusqu'au bout. Pourvu qu'il ne s'aperçoive pas de la supercherie.

- Dis-moi, Elias... comment se fait-il que tu te sois trouvé dans mon jardin, à une heure pareille ?

Le ton de sa voix ne laisse rien paraître. À son avantage, Mya a toujours été une bonne comédienne. Ce n'est pas pour rien qu'elle s'est mise au théâtre !

- Eh bien, commence-t-il tout bas, vois-tu Mya, je suis...

La jeune fille ne le laisse pas finir sa présentation qu'elle abat, de sa force la plus puissante, le coin du jouet en bois pile sur le haut du crâne du vampire. Ce dernier, décontenancé, retient dans sa gorge un grognement de mécontentement et, sonné, trouve appui sur le meuble face à lui.

- Je sais ce que tu es, ordure.

Dans un élan de courage, elle se précipite hors de sa chambre, cognant la grande horloge rustique dans le couloir, et glisse un peu en descendant les escaliers soigneusement cirés. Si sa mère la voyait, elle hurlerait de tout son être des t'as d'ignominies a l'intention de Mya, qu'un vampire rode dans la maison ou non.

À peine met-elle un pied à l'intérieur qu'un bruit sourd venant du haut des escaliers lui fait prendre panique. L'horloge est tombée, et voilà Elias de nouveau à ses trousses.

D'ailleurs, concernant la cuisine, c'est exactement la même chose que pour les escaliers : tous les meubles présents -et dieu sait qu'il y en a- sont cirés TOUS les jours. La mère de Mya est une vrai manique. Plus qu'il n'en faut, même. Toutes les semaines, les éléments de la cuisine changent de placards : ça peut aller du tiroir à couverts jusqu'au boîtes de céréales. Rien n'est épargné. De ce fait, chaque fois que quelqu'un a besoin de quelque chose, il se voit obligé d'ouvrir tous les tiroirs ou placards qui passent sous la main.

Traquée par un vampireWhere stories live. Discover now