.16 décembre - Gaëlle.

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            Il y a des ombres partout. Le monde me semble différent. Hanté. Il me semblait m'être libérée de tout ça. Il me semblait avoir enfin franchi le pas qui me rendrait heureuse. Alors pourquoi ce sentiment d'être perdue ? Pourquoi cette impression de déjà-vu, de déchirement ? Bon Dieu, saurai-je un jour comment barricader cette souffrance pour qu'elle ne me pète plus en pleine figure comme ça ? Un an. Un an jour pour jour qu'elle m'a abandonnée. Un an que je ne vis plus qu'à moitié. À la mesure de la moitié de moi-même qu'il me manque. Il me semble qu'il y a un mot pour ça. « Âmes sœurs ». C'est un beau mot. Peut-être qu'Anna était mon âme sœur. Peut-être que c'est pour ça que je suis incapable d'aller vraiment mieux. Mais si elle était mon âme sœur, étais-je la sienne ? Ça devrait être évident, non ? Dans ce cas, qui était-il, lui, pour elle ? Est-elle morte pour quelqu'un qui n'en valait pas la peine ? Si on ne continue pas de vivre pour son âme sœur, pour qui peut-on mourir ? Ou bien nous n'avons pas seulement des moitiés de soi-même, mais des quarts, des dixièmes, des centièmes ? Des centaines de personnes sans qui nous ne pouvons pas être complets, ni totalement heureux ? Alors c'est ça, la vie ? Rechercher toutes ces personnes qui nous feront avancer ? Ça semble si vain...



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Tranches de ViesWhere stories live. Discover now