Chapitre Cinquième

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non - édité

Les urgences étaient rapidement arrivées. On avait fait vomir Zac bien qu'il était probable qu'il ait déjà rejeté de lui même tout ce qu'il avait ingurgité avant de perdre connaissance puis il fut transféré vers l'hôpital le plus proche. Bella n'avait pu le suivre que jusque dans le hall du bâtiment, la chambre dans laquelle ils l'avaient placé n'étant pas libre d'accès aux visiteurs pour le moment.

La rouquine resta un moment dans l'hôpital afin de reprendre ses esprits. Elle était sous le choc. Elle savait que Zac était particulier, insatisfait, frôlait la misanthropie, était poursuivi et que sa relation avec sa famille était assez mauvaise pour le pousser à vivre ailleurs, mais jamais elle ne se serait imaginé que le suicide était pour lui une option. S'il s'agissait bien d'une tentative de suicide. Mais le flacon vide qui gisait dans la salle de bain était un détail évident.

Elle refusait d'admettre qu'il puisse être aussi désespéré. Et surtout, elle refusait d'admettre qu'elle avait échoué à l'épauler. Mais il était si distant. Si difficile d'accès. Elle avait beau faire son possible pour entrer dans la bulle qu'il s'était créée et qui le protégeait, elle faisait toujours tout de travers.

Bella fut tirée de ses pensées lorsque son téléphone se mit à vibrer dans son sac. Elle se dépêcha d'attraper son cellulaire et vit le nom « maman » s'afficher sur l'écran. C'était un message lui demandant où elle était. La rouquine répondit qu'elle était en chemin vers la maison puis se leva avant de quitter l'hôpital. Les infirmières l'avaient renseignée sur les heures de visite et si tout allait bien, elle pourrait revenir voir Zac le lendemain vers 18H.

Une fois chez elle, Bella monta rapidement les escaliers et s'étala sur son lit. Elle se redressa, se déshabilla entièrement à l'exception de son T-shirt puis glissa sous sa couette qui lui parut gelée. Elle tremblota quelques minutes, recroquevillée, s'insultant de tous les noms, se traitant d'incapable puis s'endormit le ventre vide.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, ses volets étaient fermés, il faisait noir. Sur le réveil électrique à sa gauche était affiché 04 :56. Sa mère ne l'avait donc pas réveillée pour manger. Bella se leva et se dirigea vers la salle de bain. Elle soupira à la vue de son visage bouffi et de sa mine dépitée. Ses cheveux partaient dans tous les sens. Encore une fois elle s'insulta, se fit à elle-même la grimace puis entra dans la douche.

Dix minutes plus tard, lavée et changée, elle retourna dans sa chambre se recoucher. Le sommeil ne vint pas immédiatement. Zac était revenu occuper ses pensées. Les images de la veille tournaient en boucle dans son esprit. Elle le revoyait, gisant sur le sol et elle se souvenait de ses propres mains tremblantes qu'elle observait, impuissante. Elle espérait qu'il se reposait et qu'il était tranquille, là-bas, à l'hôpital. Loin de ce qui pouvait généralement l'atteindre. Loin de ses problèmes et à l'abris de tout. Elle espérait qu'on s'occupait mieux de lui qu'elle n'avait pu le faire. Comme elle se haïssait de l'avoir laissé en arriver là. Comme elle s'en voulait de ne pas avoir vu plus tôt.

Après une heure à ruminer, Bella sombra de nouveau dans un sommeil profond. Elle avait beau dormir des heures, c'est comme si Zac avait drainé toute son énergie. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait cette sensation. Ce garçon, ce n'était pas une connaissance. Pas un ami. Pas un proche. C'était une source de stress et d'inquiétude permanente. C'était ce qui éveillait chez elle la curiosité et le besoin de toujours tout savoir. C'était quelqu'un qui l'a manipulait contre son gré. Qui l'attirait sans qu'elle n'arrive à comprendre pourquoi. Mais elle n'arrivait pas à s'en détacher. Elle refusait de se dire « laisse tomber, il ne t'attire que des ennuies et des problèmes ». Quelque chose d'inexplicable la poussait à toujours revenir vers lui. Etait-ce l'ennui ? Peut-être était-il son seul moyen d'échapper à la routine. Peut-être qu'il lui donnait l'impression d'être quelqu'un.

ArabellaWhere stories live. Discover now