Arabella

Chapitre quatorzième

_ J'ai entendu du bruit alors j'me suis dis que...

Charles qui venait d'ouvrir la porte se stoppa net dans sa phrase lorsqu'il posa son regard sur Zac qui gisait adossé au matelas de l'adolescente. Son visage ne laissa paraître le moindre signe de colère ou même de surprise. Il le fixa un instant puis soupira en gonflant la partie supérieur de ses joues.

_ Eh ben j'en connais une qui va avoir des problèmes.

Bella se précipita vers son frère et tenta de le pousser hors de la chambre mais son ainé s'accrocha à l'encadrement de la porte et pivota sur le côté, laissant la rouquine forcer le vide avant de frôler la chute. Elle reprit son équilibre et tourna de nouveau les talons vers Charles, le visage plus rouge qu'il ne l'avait probablement jamais été.

_ S'il te plait, ne dis rien à maman. Et surtout pas à Isaac.

_ C'est moi ou il a dégueulé par terre ? Ajouta Charles en désignant la flaque de son index, arborant une expression toujours aussi neutre.

_ Je t'expliquerai tout, mais j't'en prie, ne dis rien, il va pas rester là longtemps.

Charles reposa son regard sur sa sœur et soupira de nouveau longuement avant de se frotter les yeux à l'aide de son pouce et de son index.

_ D'accord, débarrasse toi de ça, c'est dégueulasse.

_ Oui, bon, ça arrive à tout le monde de se sentir malade.

_ Je parlais de lui. Mais nettoie aussi le vomi, ça pue la mort.

Sur ces mots, Charles claqua la porte avant de s'éloigner dans le couloir. Bella vint s'accroupir à côté du brun qui respirait toujours aussi fort et posa sa main sur le front du jeune homme. Elle fut immédiatement surprise par la chaleur qui en émanait. Sa paume lui brûla presque au contact de sa peau. Tandis qu'elle chuchotait toute sorte d'injures, Bella se releva et se rendit dans sa salle de bain où elle attrapa un gant de toilette qu'elle mouilla avec de l'eau froide ainsi qu'une crème anti-inflammatoire qui trainait dans sa pharmacie.

A peine fut – elle rerentrée dans sa chambre que Zac se remit à vomir au même endroit que la fois précédente. Merde, songea l'adolescente. Elle fit demi-tour, remplit un verre d'eau et s'empara d'une bassine sous son lavabo qu'elle s'empressa de placer aux côtés de Zac, juste au cas où.

_ Si tu veux vomir, t'as de quoi faire là, dit – elle en indiquant la boîte en plastique, et tiens.

Elle lui tendit le verre d'eau que Zac saisit au ralenti. Bella, elle, le regardait, impuissante. Elle n'avait aucune idée de comment l'aider sachant qu'elle ne savait pas ce qu'il avait. Alors elle se contenta de lui nettoyer le visage comme elle l'avait fait la dernière fois, dans la neige.

_ J'ai comme une impression de déjà – vu, pas toi ? Souffla Zac d'une voix à peine audible.

Il esquissa un léger sourire avant de froncer les sourcils en pressant son ventre de ses deux bras.

_ Ca t'apprendra à jamais la fermer, lui lança Bella tout en posant le gant d'eau froide aux endroits où son visage avait gonflé.

La porte de la chambre de la rouquine s'ouvrit de nouveau ce qui la fit sursauter de nouveau. C'était Charles, pour son plus grand bonheur.

_ Alors toi, je te dis de nettoyer mais à la place tu le laisses en rajouter une couche, dit l'adolescent en riant, tout de même carrément dégouté. On se met à table, et j'suis pas sûr que maman voudra de ton invité donc à ta place j'le cacherai quelque part, genre dans le placard, ou une poubelle, si tu veux qu'il se sente dans son habitat naturel.