Autumn (en PAUSE)

C.H.A.P.I.T.R.E XIII

- Je vais vomir arrêtez-moi ce fichu bateau ! crie Lise apeurée. Stop, stop !

J'étais pliée en deux, l'image devant mes yeux était juste tordante ! Une fille aux cheveux rouge blanche comme neige... c'est du vu et re-vu ! Mais une fille au cheveux rouge sang et le visage variant entre le vert et le violet c'est du jamais vu ! Bon, j'exagère peut-être légèrement mais le paysage devant moi est vraiment unique...
Nous nous trouvons avec un guide en train de paguayer comme des malades englouti par une falaise aux milieux des courants... l'eau bleue turquoise me fait encore halluciner et vient s'écraser sur nos visages. Les bras battant l'air avec nos palmes tel des idiots, nos cris nous déchirant les tympans, le rafting va devenir une de mes activités favorites si l'on continu comme ça...
Évidemment, le seul à ne pas profiter est Valérian, pour une fois je peux le comprendre, vu qu'il a une limace accrochée ou plutôt collée à lui depuis bientôt un quart d'heure et qu'elle ne fait que de crier, terrorisée par la situation.
Je suis persuadée que si Julien ne m'avait pas forcé (jeter serait un terme plus approprié) dans ce raft, j'aurais dû les rejoindre à pied en faisant de la randonnée seule... Et personnellement je n'aurais pas aimé. J'avoue avoir flippé lorsque le guide nous avait montré une vidéo impressionnante où le raft se renversait, en perdant toutes les personnes à bord... J'avais d'ailleurs eu droit à un gentil commentaire de Lise en disant que j'étais une trouillarde, mot, bien évidemment utilisé en un peu plus insultant... Maintenant, je n'avais qu'une seule envie, lui montrer qui est celle d'entre nous deux qui était à deux doigts de faire dans sa culotte au moment de l'activité...
   Je ne voulais malheureusement pas gâcher ce moment assez unique vu que tout le monde avait l'air de s'entendre assez bien et puis je suis venue juste pour les vacances, pas pour créer des embrouilles dans un endroit paumé dans lequel je ne retournerait pas ! "Mademoiselle devient mature maintenant ? Pas possible, à peine croyable..."

   Après une bonne heure de fou rire, d'éclaboussures et j'en passe. C'est finalement épuisés que nous avons rejoint un minibus pour remonter la rivière... Lise était vraiment soulagée après avoir mis les pieds à terre, je pense qu'elle ne remettra plus jamais de sa vie ne serait-ce qu'un orteil dans un raft.

   Nous venions de retirer nos gilets de sauvetage, nos combinaisons ainsi que nos casques et les chaussures pour nous faire un bain de soleil sur un endroit isolé du bruit en bord de rivière afin de sécher plus rapidement.

- Lise, tu m'as tué tout à l'heure à crier comme une hystérique ! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé dans ta tête pour te transformer autant ? Surtout que tu t'étais moqué d'Autumn qui avait eu la pétoche au début...

   Julien hilare ose poser cette question à miss boule de nerf, mes respects !

- Oh, tu peux la fermer ! J'ai cru qu'on allait passer par dessus bord avec ce couillon de guide !

   Visiblement pas d'humeur, elle s'éloigne de notre groupe pour aller se jeter dans l'eau turquoise, afin de chercher un coin de tranquillité.

- Bah dis-donc c'est qu'elle est susceptible maintenant !

   Adriana pose sa main sur l'avant bras de Julien tout en exerçant un légère pression.

- Arrête de chercher les embrouille où il n'y en a pas mec !

   Valérian venait de se lever, regardant Julien dans le blanc des yeux.

- Vas-y, défend ta copine...et bats-toi avec ton pote c'est ce qu'il y a de mieux à faire ! Moi je posais juste une question...

   Julien ne rigolait plus où du moins il riait jaune, certainement blessé par l'intervention de Valérian. Moi, je restais silencieuse en mode spectateur avec Louis étendu sur les galets à ma droite ignorant royalement la conversation devenue houleuse.

- Ce n'est pas sa copine, Julien, comment oses-tu dire ça alors qu'il est censé être ave...

   Adriana fût coupé brusquement par Valerian.

- Il y a une personne parmis nous qui ne fait pas parti de la discussion alors vous la fermez compris ? Autumn, si tu veux rentrer en voiture suis-moi, sinon tu fais la route à pied. Et ne discute pas, j'ai extrêmement mal au crâne...

   Sans dire un mot, je me mets à suivre l'homme à la casquette avec derrière moi Louis discutant avec Lise et Julien avec Adriana un peu plus en retrait.

On s'était dissocié en deux groupe afin d'apaiser les tensions, Louis était parti avec Julien et Adriana tandis que je me retrouvait avec le couple installé à l'avant de la range rover. L'atmosphère était vachement tendue par rapport à l'aller et Lise trempée était enroulée dans une couverture trouvée au fond du coffre. Elle lui chuchotait des choses à l'oreille auquel Valérian ne répondit pas visiblement énervé face à la situation actuelle avec ses amis.
   Un fois le trajet terminé ce qui m'a semblé une éternité, nous sommes montés dans nos chambres respectives sous les regards interrogateurs des personnes entrain de profiter des derniers rayons de soleil ainsi que de la piscine. Évidemment, les deux tourtereaux étaient allés s'enfermer dans la chambre de Valérian sans prononcer un mot.

   Crevée, je me laissais tenter par ce lit qui me criait de le rejoindre, ce que je fit en balançant mes baskets de l'autre côté de la pièce, tout en me débarrassant de mon maillot de bain trempé malgré le mini bain de soleil que j'ai pu faire... J'ai ensuite enfilé une culotte traînant par-terre pour me glisser sous le drap me laissant bercer par les cris étouffés des filles jouant dans la piscine.

   Je sentis tout d'abord une main douce me carresser le visage, puis entendis une voix lointaine pour ensuite devenir plus audible au fur et à mesure des secondes qui s'écoulaient.

- Autumn, sweetie...

   C'est ma mère, mais qu'est-ce qu'elle me veut bon sang je suis ou plutôt j'étais en train de dormir, non ?

- hummmmmmm.

- Réveille toi, tout le monde t'attends pour pouvoir dîner ensemble !

   Je tirais sauvagement sur les couvertures afin de me recouvrir entièrement pour ne plus avoir affaire aux appels de ma mère.

- Dis donc mistinguette, sois gentille et ramène tes fesses en bas dans cinq minutes, le temps pour toi d'enfiler un pull.

- hummmmmm...

- C'est ça sweetie, moi aussi je t'aime !

   Elle partie tout en m'enlevant d'un coup sec ma couverture...
Mais ce n'est pas possible, même quand on compte faire une petite sieste en vacances c'est impossible ?!

Mon corps se mis à frissoner... je décidais avec toute la force que je possédais de me lever. Enfilant juste un sweat m'arrivant aux genoux afin de cacher ma nudité au niveau de ma poitrine.
   Sans porter un regard au miroir avant de sortir de la chambre, je descendis les escaliers avec précaution, la tête complètement dans les vapes... tous les yeux étaient quasiment braqués sur moi, stupide salle à manger en face des escaliers ! Alors que je comptais descendre les dernières marches plus rapidement, je glissais et me retrouvais sur les fesses en bas en moins de 30 secondes.

   Ma mère suivie rapidement par Isabelle accoururent vers moi assez inquiète de ma chute.

- Hey, sweetie ! Ça va, tu n'as pas trop mal au postérieur ?

   De léger ricanements se firent entendre puis une fois après avoir convaincu ma mère que j'allais bien, elles partirent se remettre à table.
   Je me levais doucement, remettant mon pull en place qui était remontait sur le haut de mes cuisses. Une ombre passa devant moi puis elle se baissa à mon niveau pour me chuchoter:

- L'handicapée est de retour à ce que je vois !

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