Chapitre 1 :

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- Ethan, t'es au courant qu'il fait nuit noire, qu'il caille et que j'ai envie de dormir ?

La voix masculine de l'autre côté du combiné étouffa un rire.

- Je sais, chérie. Mais c'est pour ton bien que je te demande de le faire.

- Je ne vois pas en quoi me promener en pyjama dans mon jardin à vingt et une heure à la recherche d'une babiole -et avec pour seule source de lumière le flash de mon téléphone- va changer quoi que ce soit à ma vie.

Cette fois, son ami s'octroie le droit de rire.

- Je suis en débardeur et short ! Il doit faire quatre degrés si ce n'est moins dehors !

- Tout est de ta faute, Mya. (Elle le sentait sourire au son de sa voix). Tu sais quoi ? Je vais te laisser chercher et je te rappelle dans une dizaine de minutes.

Elle allait protester, utiliser des tas et des tas d'arguments sur le fait qu'elle ait peur du noir pour ne pas qu'il l'abandonne, mais il avait déjà raccroché.

Dans un grognement plus qu'une protestation elle hésita à rebrousser chemin. Mais si Ethan lui a demandé de chercher ce collier au reflets si perçants, c'est qu'il doit y avoir une raison. Elle se rappelle qu'elle et lui, enfants, s'amusaient à enterrer des boites remplies de leurs objets favoris dans le jardin pour qu'un jour ils les redécouvrent ensemble. Le temps était révolu ! Et maintenant, Mya se promène en débardeur dans le froid glacial de la saison, à la recherche d'une des cinq boîtes enterrées.

Bon dieu ! Est-ce qu'Ethan ne pouvait pas lui demander de chercher ce jouet en plastique le lendemain, lorsqu'il ferait jour et chaud ? Elle ne sait même pas si elle est toujours dans son jardin ou dans celui du voisin !

Elle s'était pourtant promis d'installer une clôture pour délimiter les terrains...

La lumière éclaire maintenant un petit carré de terre dépourvu d'herbe. Un endroit où une boîte à été enterrée.

- Allez, soupire-t-elle, t'as plus qu'à te mettre à genoux dans l'herbe humide et creuser avec tes petites mains d'ado de dix-sept ans Mya...

Un courant d'air surgit, la faisant frissonner et retarder l'instant où elle plongerait ses mains blanches dans la terre noire gelée.

Un nouvel encouragement en son fort intérieur, une prise de souffle, et d'un coup rapide elle se met à gratter la terre tel un chien, fermant désespérément les yeux et la bouche de peur de s'en prendre plein la figure.

Quelques petites minutes plus tard, les mains aux dessous des ongles noirs tenaient une boîte métallique -jadis boîte à bonbons-, contenant des dizaines de petites babioles et, Mya l'espérait, ce stupide collier.

Mais à l'intérieur, rien d'autre que des papiers, avec des mots d'Ethan écrit pour elle, et des mots écrit de sa main pour Ethan. Au lieu de les enterrer à nouveau, elle referme la boîte et la prend sous son bras. Un peu de lecture ancienne ne lui fera pas de mal.

Puis elle continu ses recherches pendant  de longues minutes, qui lui paraissent une éternité avant qu'elle ne se fasse arrêter par l'épouvantail que son frère avait installé par ici.

Au même instant, sont téléphone se met à vibrer. Prise d'une soudaine panique ce dernier chute, avant qu'elle ne le ramasse précipitamment et décroche sans même regarder le nom de contact.

- Je te promet de te tuer demain, sale traître, s'égosille-t-elle

- Doucement, chaque chose en son temps, rit-il. Tu l'as trouvé ?

- Pas encore, et je ne t'ai pas mis en haut parleur de ce fait, je n'ai plus de lumière alors laisse moi te dire que j'ai la trouille, je suis dans le noir complet.

Ethan émet un petit "oh" de surprise, puis lui déclare nonchalamment de chercher encore. Mya enlève le combiné de oreille afin de mettre son ami en haut parleur et d'utiliser à nouveau sa lumière.

- Patiente un peu, je viens de taper dans l'épouvantail de Keo, on a caché une boite juste à côté mais je ne la trouve pas...

Elle tourne en rond encore et encore autour de l'épouvantail mais aucun carré de terre ne fait son apparition. Tout ça est étrange... Elle l'a encore vu hier ! L'herbe ne peut pas avoir pousser en une nuit !

Un raclement de gorge se fait entendre. Mya se raidi brutalement. Le bruit est trop proche et réel pour que ce soit Ethan. Alors qui ?

- Je sais que je ne ressemble pas à un humain, mais de là à me comparer à un épouvantail...

La jeune brune se retourne lentement, le cœur battant à tout rompre. Pourvu que ce soit quelqu'un qu'elle connaisse, qui lui fait une mauvaise blague. Mais un ton rauque et sec comme cet individu... on en croise pas beaucoup. Surtout pas à neuf heure, à la nuit tombée.

Les yeux de Mya s'écarquillèrent lorsque ses yeux émeraudes se posèrent sur le buste de l'interlocuteur, là où une pierre bleu lagon scintillait jusqu'à se faire propager un halo de lumière.

Avec les quelques forces qu'il lui restait, elle demandait à son ami :

- A quoi tu as dit qu'il ressemblait ce collier ?

Ethan semblait réfléchir pendant quelques instants à pourquoi son amie semblait paniquée.

- Euh... bleu, et brillant. Mya, tu es sûre que ça va ?

- Je crois l'avoir trouvé.

Elle ne le croyait pas. Elle en était sûre.

Ethan était en train de lui répondre lorsque l'inconnu lui prit le téléphone des mains, et que, d'un mouvement du poignet lui infligea une douleur au crâne, ignoble à supporter, à tel point qu'elle finit par s'évanouir.

。。。

Une douleur lui prend violemment au niveau de la joue, faisant de son réveil habituellement doux un vrai calvaire. Sa voix encore endormie n'arrive pas à esquisser le moindre mot pour le moment, et comble de tout, la lumière du réverbère placé pile face à la fenêtre vient agresser ses yeux.

Mais comme si parmi cette mauvaise humeur du réveil voulait se faire pardonner, une douce odeur de nourriture vient monter jusqu'à l'étage et se propager jusque dans les narines de Mya.

Ethan lui prépare toujours ses pancakes le matin, c'est sûrement lui qui l'a retrouvée et amenée dans sa chambre ? Mais... il fait nuit, pourquoi préparerait-il des pancakes en plein milieu de la nuit ?

- Eth...

La fin du prénom de son ami se finit dans un soupir désastreux au même instant qu'une quinte de toux lui prend, faisant se raviver la douleur à sa joue. D'ailleurs, comment s'est-elle provoquer cette blessure ?

Elle tente de porter une main à sa joue, et tout de suite son autre main suit sa congénère. Elle est attachée. On l'a attachée. Qui ? Certainement pas Ethan, c'est impossible. Présentement Ethan aurait sûrement été à son chevet à attendre qu'elle se réveille.

Mais si ce n'est pas lui, en bas, qui prépare des pancakes, qui est-ce ?

Elle change de côté afin de percevoir la porte d'entrée de sa chambre encore ouverte, alors qu'une ombre furtive vient de se glisser dans cette dernière et que d'un mouvement rapide cette masse difforme lui enlève la vue.

- Oh, petite Mya est réveillée ? Très bien. On va enfin pouvoir jouer.

Traquée par un vampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant