Teach, Not Teach [CAMREN]

Chapitre 4.

Point de vue : Camila.

Le verdict avait été rapide. Pour notre escapade, Chris, Shawn et moi avions écopés d'une semaine de travaux d'entretien du lycée supervisés par celle qui nous avaient dénoncés. Notre punition nous avait été annoncée après une longue tirade de réprimande de la part du directeur. Aussi, pour éviter toutes idioties que nous aurions pu préconisées à trois, contre l'autorité de Madame Jauregui, notre punition allait s'étendre sur trois semaines. Shawn aurait la charge de la première, Chris de la deuxième et je conclurai la troisième. Après cette longue explication sur le respect des règles et la confiance pouvant être accordée, le directeur avait finalement libéré le fils Jauregui. Le silence ayant repris une place de maître, le proviseur nous observait tous les trois tour à tour en attendant une quelconque explication sur les faits qui m'avait profondément atteinte hier soir. Je gardais obstinément la tête baissée, incapable de faire face à l'immense réalité me frappant.

- Monsieur Mendez, ce que vous avez essayé de faire hier est inadmissible. Toutefois, un tel comportement de votre part de m'a jamais été rapporté et, par conséquent, après votre exécution des travaux d'entretien, vous serez mis à pied une semaine.

- Pardon ? s'indigna notre professeur. Monsieur Pirelli, ce garçon était quand même sur le point de violer cette jeune fille.

Je relevais difficilement la tête pour distinguer la tête du directeur, flouée par mes larmes incontrôlées, faire des allées-retours entre les visages des deux personnes à mes côtés. Bien que je savais, dans les tréfonds de mon être, que celui qui avait le pouvoir dans cette pièce ne changerait probablement pas d'avis sur la sanction à appliquée, j'avais tout de même un espoir.

- Mais il n'y a pas eu viol, Lauren. rappela-t-il à l'enseignante. Ce jeune homme a donc une sanction en conséquence avec son acte.

- Mais monsieur... tenta-t-elle de protester avant que celui ci ne la coupe.

- Il n'y a pas de "mais" Lauren. Cette discussion est close. Vous pouvez disposez.

Alors que Shawn se levait en nous adressant un rictus à faire froid dans le dos, mon regard croisait celui vert profond de ma titulaire. A nouveau parcourue de frissons incontrôlables malgré la gravité de la situation, je me délectais quelques peu de ce contact visuel. Ma peur était grande et, je pouvais le lire, aussi immense que celle qui régnait dans les yeux émeraude de mon enseignante. Je trouvais là un certain soutien que je savais de pas pouvoir trouver ailleurs. Le soutien d'une femme qui a vécu une chose horrible. Le soutien d'une femme brisée. Me levant à mon tour, je saluais respectueusement le chef d'établissement, à l'image de celle dont j'avais appris le prénom, et je quittais la pièce aux côtés de cette femme qui, je ne le savais pas encore a l'époque, allait devenir une grande partie de ma vie.

Après cet entretien horripilant, j'avais rejoint Ally à la bibliothèque du lycée. La jeune texane était assise à une table, reculée des autres, et elle révisait nos cours de sciences. Ally ne cessait de se donner du mal afin de réussir dans cette matière où elle ne comprenait rien. Et à vrai dire, je la soupçonnais plutôt de faire croire à tout le monde son ignorance. Il fallait dire que la jeune fille était soudainement devenue nulle en science, au début de l'année. Je l'avais plusieurs fois surprise à lancer des regards à l'un de garçons de notre classe et, lorsque celui-ci était venu lui proposer son aide pour lui faire comprendre nos leçons, je m'étais rapidement persuadée qu'elle avait manigancé sa difficulté afin d'attirer son attention. Et cela marchait visiblement puisque Troy ne cessait de la voir depuis la rentrée. Je profitais donc de son absence pour m'asseoir aux côtés de mon amie. Celle ci ne tarda pas à relever la tête en ma direction avec un petit sourire qui se voulait probablement chaleureux et encourageant.