Mon Soleil

Si ça n'était qu'un mensonge

"-Ils sont morts, will, tu m'entends ? C'est...c'est de ma faute...je suis un monstre...Un monstre si horrible....je ne devrait pas exister.... ils sont tous morts....toi....Toi aussi....vous êtes morts...Et les monstres ont dévorés vos âmes.... Vous êtes morts! J-je vous ai vu...Je ne pouvais rien faire....Rien..."

Nico était roulé en boule dans les bras de Will, son visage caché dans le cou du blond.
Il fermait ses yeux de toute ses forces, essayant de chasser les images qui revenaient sans cesse dans sa tête. Son corps était secoué de hoquets, sa voix à peine audible.

"-Chuuut, nico.... C'était un cauchemar....je suis là, je suis vivant!! Tu n'est pas un monstre. Tu n'en sera jamais un. Nico....Ne t'inquiète pas...Tout va bien, repose toi... C'est fini... Repose toi, mon ange, je reste ici. Je ne te laisserai pas."

Will berçait le brun doucement. Tendrement. Nico pleurait, ses larmes salées venant disparaître dans la chemise du blond qui le serrait tout contre lui.
Il se vidait, déversait toute les larmes de son corps.
Dix minutes ?
Une heure ?
Le jour commençait à faire pâlir le ciel. Il pleurait comme il n'avait jamais pleuré. Il pleurait sur toute ces vies perdues, sur sa vie, ou plutôt sa non-vie, sur son mal-être passé qui refusait de le quitter maintenant qu'il avait la possibilité d'être heureux.
Être heureux...Il n'arrivait pas à croire qu'il pourrait être heureux un jour. Plus maintenant. Il avait cru...Il avait cru, un court instant que tout ça était derrière lui, qu'on le laissait enfin tranquille. Il avait espéré... Il se dégoutait. Tellement, tellement profondément.
Retour à la case départ.
Mais ces bras autour de lui...

"-Will... J'ai l'impression d'être l'homme de l'histoire du papillon....

-Raconte moi

-Tu sais, l'histoire de l'homme papillon?
L'homme rêvait toute les nuits qu'il était un papillon, butinant de fleurs en fleurs. Toute les nuits, il vivait dans ses rêves là vie de ce papillon. Sauf qu'à force, l'homme finit par se demander s'il n'était pas un papillon rêvant d'etre un homme.
Et si c'était vrai ? Et si...Et si c'est maintenant que j'étais dans un rêve ? Si tout était faux ? Que tu étais faux ?
Tu ne peux pas exister....Tu est trop...Trop irréel.
Si tu n'étais qu'un produit de mon imagination ? Que je suis juste fou....peut être que demain, je vais me réveiller dans une chambre d'hôpital, avec une camisole de force , et je vais me rendre compte que tout ça , les dieux, les demi dieux, les Titans, gaia, mon père gouvernant les enfers..... C'était juste une blague ? Si je découvrais que ce monde n'existait pas, juste avant qu'on me shoote aux médocs ? Hein ? Que tu n'existais pas ?

Nico avait un peu plus resserré ses doigts sur le tissu de cotton, tordant la chemise à s'en faire blanchir les phalanges.
Will l'écarta doucement de lui, et le pris par les épaules. Il planta son regard dans le sien, et lui parla, de la voix la plus sérieuse que le brun ne lui avait jamais connu, teinté d'une douceur incroyablement forte.

"-Bon.
Écoute moi bien. Je ne vais pas me répéter. Tu n'est pas fou. Et puis au pire, on l'est tous. Et c'est très bien comme ça. Parce que si le vrai monde, celui des gens pas fou, n'est pas celui-là, bah j'ai pas envie d'y aller. Je suis réel, tu es réel. Et même si tu es le papillon, tu restes l'homme aussi. C'est à toi de décider lequel tu veux vraiment habiter. Je suis réel. Là, quand je te parle....Quand je fais ça.... C'est réel.

Will caressait la joue pâle de Nico, du bout du pouce, effaça les sillons de larmes striant ce visage qui le faisait fondre. Il colla son front à celui du brun.
Ces yeux... Putain mais ces yeux. Il avait envie de tuer la personne qui les avait fait pleurer. Ces yeux devaient rire, se plisser de bonheur, se fermer de bien être. Il ne voulait pas les voir pleurer.... Il pris la main fine et blanche dans la sienne, embrassa tendrement sa paume. Il la colla contre sa cage thoracique, du côté gauche.

"-Tu sens ?
Ça c'est réel. Et puis, de toute façon, même si ça ne l'est pas, qui s'en préoccupe ? C'est ça qui est important. Je vis, Nico. Et toi aussi. Je me contrefous de ce qui est réel ou non. Parce que pour l'instant, le reste du monde, les autres mondes, je m'en contrefous aussi.