Chapitre 45 (Final)

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  Chapitre 45 (FINAL)

****Souadou****

Je gare ma voiture devant la villa des Sow et je remarque que celle d'Ismaïla est déjà là. Mais à quoi je pensais ? C'était évident qu'après mon coup de fil, il est venu ici à toute allure. Il se trouve devant la porte, je sais qu'il m'attendait.
Je descends de voiture, je me dirige vers lui.

-Si tu crois pouvoir m'empêcher de parler à ton père, tu te trompes.
-Arrête...Dit-il en essayant de me contenir.
-Mon fils est malade à cause de tes saloperies et tu me demandes d'arrêter. Tu rêves debout.

Je me débats pour aller sonner à la porte.

-Je t'ai dit que s'il est malade ce n'est pas à cause de ça. C'est surement une cause naturelle et non mystique.
-Va dire ça au pédiatre à qui ses analyses et radios n'ont rien révélé.

Avant qu'Ismaïla ne réponde, le gardien ouvre la porte.

-Bonsoir...Nous salue-t-il alors qu'Ismaïla me tire avec force m'obligeant à faire ce qu'il veut.
-Puisque c'est le seul langage que tu comprends...Me dit-il avant de me mettre dans sa voiture.
-Au cas où t'aurais oublié, j'ai le numéro de ton père. Tu ne m'empêcheras de lui parler de ce que tu fais.

Il m'ignore et démarre la voiture.

-Ramène-moi à la clinique.

Il ne répond pas mais je pense qu'il a pris cette direction-là.
Au bout d'un moment après un long soupir, je l'entends dire.

-Crois-moi sur parole. Ce que je fais ne concerne que moi et uniquement moi. Ça n'a rien à voir avec notre enfant.
-Que je te croie sur parole ? Tu m'avais dit que t'allais arrêter. Tu mens comme tu respires.
-Ce n'est pas si simple que ça de les quitter, de tout arrêter. Je leur ai posé la question et ils m'ont dit que tant que je remplirai ma part du contrat, il n'y aura aucun problème.
-Et moi je te dis que les trucs mystiques ont toujours une conséquence. Et même c'est quoi ta part du contrat ?
-Si tu le savais, tu me détesterais.
-Tu penses que je t'aime en ce moment ?

Il me regarde un lapse de temps avant de se reconcentrer sur la route.

-De toute façon, j'amènerai mon fils en Casamance voir le marabout.
-Je t'y amènerai.
-Quoi ?
-Oui. Je t'y amènerai et j'espère avoir les excuses que je mérite quand ce grand sage auquel tu accordes toute la confiance du monde te dira qu'il ne s'agit pas de moi.

Cette fois-ci, c'est moi qui ne réponds pas. Il m'a l'air sincère.
Nous sommes arrivés et il gare sa voiture dans le parking de la clinique.
Nous allons voir notre bébé, il dort en ce moment.
Le médecin me dit que la fièvre n'a pas baissé et que ça l'inquiète énormément. Je lui dis que je vais rentrer avec mon bébé et que demain j'irai voir un tradipraticien. Il me dit que ce n'est pas une bonne idée que je devrais attendre. Il ne sait pas ce que je sais alors c'est normal qu'il cherche à me dissuader.

*****

Nous sommes partis en Casamance le soir même. Je pensais qu'Ismaïla allait prétexter la fatigue après une journée de travail et tout mais il n'en fit rien ce qui m'a surprise.
Tard dans la nuit, nous sommes arrivées à Kaolack et nous avons pris une chambre d'hôtel. La réceptionniste s'est montrée réserver surtout avec Lamine qui pleurait. Mais Ismaïla sait se montrer convaincant, surtout quand il a dans sa main pas mal de billets de 10000.
Le pédiatre m'a aidé en me donnant des calmants. Ça l'a aidé à s'endormir et nous aussi. Sinon on aurait pas pu fermer l'œil et Ismaïla notre chauffeur assigné doit dormir pour éviter de somnoler sur la route et provoquer des accidents.

*****

Nous avons repris la route assez tôt. Ismaïla dit avoir une réunion importante demain et vouloir passer la nuit à Dakar. Ne voulant pas abuser avec les médicaments, nous avons fait pas mal de route avec les pleurs du bébé.
Une fois chez le vieux, il continuait ses pleurs et nous avions un fil à faire.
Le vieux a dû être interpellé par les pleurs puisque notre interprète est sorti pour nous demander d'entrer avant tout le monde.
Une fois à l'intérieur, le marabout s'est levé de là où il était assis sur le sol pour prendre le bébé de mes mains. Il l'a amené dans le coin de la pièce. Toutes les fois où je suis venue ici, je n'ai jamais su ce qu'il y avait derrière les rideaux.
Je prends place avec Ismaïla. L'interprète nous regarde et personne ne dit rien.
Au bruit je peux comprendre qu'il est en train de lui donner un bain. J'espère que ce qu'il fait l'apaisera.
Le vieux ressort et me tend un bébé tout mouillé emmailloté dans un pagne. Au moins il ne pleure plus.
Il s'assoit avant de dire quelque chose d'incompréhensible.

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Where stories live. Discover now