Chapitre 11

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Chapitre 11


*Djily*

-C'était un malentendu. Et même tu peux pas me répudier. Je suis enceinte.

Oh, la menteuse !!!!
Je la regarde et elle soutient mon regard. Ok, cette femme me prend vraiment pour un con.
Elle peut louer le ciel que j'aie encore énormément d'estime pour son père et qu'à cause de lui, je ne veux pas faire quelque chose que je pourrai regretter.
Sans rien dire à personne, je me lève et je me casse.
J'entends Souadou me suivre mais je l'ignore.
Arrivé au niveau de ma voiture, j'ouvre la portière et je l'entends crier.

-Que fait-elle dans ta voiture ???Demande-t-elle en voyant Sarah.

Une fois à l'intérieur, je la regarde à travers la vitre.

-Tu as dit que je couchais avec elle, non ? Il se trouve qu'en fait tu n'avais pas tort.

Sans attendre sa réponse, je m'en vais.
Sarah continue à me regarder, surprise de ce que je venais de dire à Souadou.
Je ne sais même pas ce qui m'a pris de dire ça.

-Pourquoi vous avez dit ça ?
-Dit quoi ?
-Qu'il y avait quelque chose entre nous. Vous savez que votre femme va me tuer ?
-Ex-femme. Et entre nous, je pense que celle qui doit tuer l'autre, c'est toi.
-Je ne comprends vraiment pas ce qui s'est passé, pourtant tata a toujours été très gentille.

Je préfère ne pas lui répondre et par la même occasion mettre fin à cette conversation.
Peu de temps après j'ai Souadou qui essaie à nouveau de me joindre. Je finis par éteindre mon portable. Je m'en fiche de ce qu'elle veut.
Le silence commençant à être pesant j'essaie de lancer la conversation.

-Tu as un bon niveau de français pour une domestique.
-J'ai été à l'école mais malheureusement j'ai pas pu continuer.
-Pourquoi ?
-Mon père a eu un accident de travail et ça l'a cloué au lit. Le seul lycée du département est très éloigné de la maison de mon père, ce qui m'a obligé d'aller vivre chez une amie de ma mère mais ça c'était à condition qu'elle reçoive une somme chaque mois en contrepartie. Dans cette vie keine défatoul té yalla takh (Personne ne fait rien pour rien). Mon père ne pouvant plus et puis que je n'ai ni grand frère ni grande sœur sur qui je peux compter, quelques semaines après son accident, j'ai commencé à travailler chez vous.
-T'as envie de continuer les études ?
-Oui mais je dois aider ma mère à entretenir la maison et pour l'éducation de mes petits frères et sœurs. Les études c'était pas fait pour moi. Si eux arrivent à s'en sortir grâce au travail que je suis en train de faire, je serai très fière.
-En tout cas, tu es courageuse.
-Merci.
-Y a pas de quoi, je le pense.

Elle me fait un sourire que je lui rends.
Après cet échange, nous ne disons plus rien jusqu'à ce qu'on arrive à la maison.

***

J'ai fini de me préparer pour aller au bureau. En sortant je vois Sarah qui commence à faire le ménage.

-Bonjour tonton...Sourit-elle.
-Bonjour. Pourquoi tu as commencé ? Tu ne pourras jamais tout faire toute seule.
-C'est que je ne sais pas si les autres viendront ou pas.
-C'est vrai que c'est pas sûr mais un peu de poussière ne va pas nous tuer et si tu t'arranges à tout faire toute seule, tu risques de tomber malade après et je préfère éviter ça. Arrête tout de suite.
-Mais...
-Il y a pas de « mais ». J'ai posé de l'argent sur la table de la cuisine, tu pourras faire quelques courses avec.
-Oui je voulais vous préparer votre petit déjeuner mais j'ai rien trouvé dans la cuisine.
-C'est pour ça que je te donne de l'argent. Après tu m'appelles si l'agence nous envoie quelqu'un.
-Je n'ai pas votre numéro et je n'ai pas de crédit... Dit-elle comme si elle avait honte de le dire.
-Ok. Donne-moi ton portable.

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon