Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)

Chapitre 12

Chapitre 12

*Sarah*

Je me demande encore comment je peux être amie avec cette folle.

-Yow Maï nitt gua (Maï n'es-tu pas folle) ? Demandé-je à cette crétine.
-Quel est le problème ? Grommèle-t-elle.
-Le problème est qu'il s'agit de mon boss. Toi tu veux vraiment que la patronne me tue.
-Quelle patronne ? Tu as dit qu'on l'a répudiée non ?
-Mais, avant que je ne continue je reçois un double appel. Je regarde et il s'agit de tata.
-Ma patronne appelle. On se reparle plus tard.

Je raccroche avec Maï avant de prendre l'appel de tata.

-Sarah, gronde-t-elle avant que je ne dise quoi que ce soit.
-Oui, dis-je timidement.
-Pourquoi depuis hier je tombe sur ta boite vocale ?
-En fait, je, je, mon portable était éteint et je l'ai rechargé aujourd'hui.

J'entends un tchipp et des jurons à l'autre bout du fil.

-Et puis vous êtes où ? Reprend-elle la parole.
-Nous sommes à la maison.
-Quelle maison ?
-Je suis pas de Dakar et je ne connais pas le nom des quartiers. Je sais que y a le jardin à l'entrée et une piscine derrière.

-Qui est là-bas en ce moment ?
-Moi et deux hommes.
-Qui sont-ils ?
-L'un est le gardien et l'autre le chauffeur.
-Ils ne me connaissent pas mais toi tu sais qui je suis. Quand j'arriverai tu sortiras pour leur dire qui je suis.
-D'a... Avant de finir je me rends compte qu'elle m'a raccroché au nez.

Elle n'arrêtait pas de me gronder au téléphone comme si j'étais une enfant qui a fait une bêtise. La patronne va revenir, Maï sera ravie d'entendre ça.
Je lui envoie un message. « La patronne vient de m'appeler et elle arrive. Tu me diras après comment je vais tenter ma chance avec elle à côté. »
J'entends frapper à la porte.

-Entrez.

Je vois le gardien.

-Il y a deux filles qui sont là.
-Deux filles ?
-Elles disent qu'elles ont été envoyées par l'agence.
-Oui c'est vrai. Suis-je bête ! Je vais les voir.

Avant de sortir de la chambre, la sonnerie du portable montre que Maï a répondu mais elle attendra.

*Souadou*

Je raccroche le téléphone après avoir appelé Sarah. Ma mère me regarde et s'attend à ce que je lui dise ce qu'il en est.
-Je pense qu'ils sont retournés à la maison...Soupiré-je
-Je pense aussi.
-A moins que Djily en ait une deuxième sans me le dire.
-Tout ce qui te reste à faire c'est d'y aller. Je vais demander à Pape d'aller chercher un taxi pour toi.

Ma mère se lève avant de me laisser seule dans sa chambre. J'ai passé la nuit à la maison. J'ai pu dormir avec ma mère puis que c'était pas son tour.
Je vais rentrer chez moi mais avec appréhension. Je ne crois pas que Djily ait gobé le coup de la grossesse. Mon père m'a questionné maintes fois hier mais je n'ai rien dit. Tout ceci est ma faute. J'aurai dû faire attention mais comment aurais-pu deviner que Djily me testais ? Il semblait par moment tellement dépité.
Ma mère revient et se met à côté de moi.

-Souadou féthiele sa kanam gui, bo défé ni daguamay diakhal (Souadou ressaisis-toi, si tu agis ainsi je ne saurai quoi faire).

Je fais un soupir.

-Maman, je crains que Djily ne veuille plus de moi.
-Pourquoi il ne voudrait plus de toi ?
-Maman après ce qui s'est passé.
-Qu'est-ce qui s'est passé ? Djily est-il au courant de ce qui s'est passé avec Momar ?
-Hiiii! S'il le savait, je serais déjà 6 pieds sous terre.
-Fais seulement ce que je t'ai dit. Use de tes charmes. Djily t'a épousé car il t'a aimée. L'amour ne disparait pas du jour au lendemain.