28. Douce ignorance

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𝕐𝕠𝕦𝕤𝕣 𝕊𝕖𝕘𝕙𝕚𝕣

Où étais-tu ? Sais-tu si tu reviendras ? 

– The Neighbourhood

En entrant à nouveau dans ma chambre d'hôtel, je ne suis même pas surprise de la voir vide. Comme si, Zaïm n'était jamais venu ici, me baiser avant de me briser pour se tirer. 

Si je ne regrette pas notre soirée, je regrette de ne pas l'avoir tué lorsqu'il m'a fait passer pour une femme en deuil qui baise pour oublier un moment sa souffrance intérieure. 

Il me rappelle à quel point je déteste les hommes et pourquoi je veux les voir morts. Il n'est pas si différent des autres après tout. Présent pour le sexe et absent pour assumer la suite. Vouloir de moi plus d'une nuit, ça sonnait déjà faux la nuit dernière, mais il l'a confirmé en partant d'ici. 

En soupirant d'épuisement, je retire ma veste du FBI, la posant sur le canapé. Je retire aussi mon hoster que j'ai envie de balancer à travers la pièce. Mais je dois retenir ma colère et passer outre, de ce qui s'est passé ce matin. 

Le dossier que Zaïm a déposé ce matin sur la table est toujours à sa place, il n'a pas bougé d'un millimètre me prouvant qu'il ne l'a pas touché. Je suis très observatrice, et je peux analyser chaque chose qui bouge de place comme les certains tatouages sur le corps de Zaïm...

Le Ying-yang sur sa clavicule est toujours caché par ses vêtements. Son nom de famille sur son cou du côté droit et la lettre Z de l'autre côté. Ainsi que la lettre K sur son poignet droit. Je déteste avoir perdu tant de temps à contempler son corps alors qu'il ne faisait pas de même. Alors qu'il savait déjà la misère qu'il me dirait le lendemain. 

Lassée, je m'assois sur le canapé, une main dans mes cheveux bouclés en pagaille. Je n'ai plus envie de me forcer à travailler aujourd'hui. J'avais déjà la tête dans les nuages en rejoignant Kyle au commissariat tout à l'heure, qu'il a fallu que je parte plus tôt. 

Je ne pensais pas que les paroles et les actes de Zaïm me fouetterai de l'intérieur. Je ne sais pas si c'est mon cœur ou mon cerveau qui est en confusion, ce que je sais, c'est que ça me trotte, me torture, me bousille et me consume de l'intérieur. 

Mon portable vibre dans la poche arrière de mon pantalon. Je le récupère et décroche sans même regarder le nom qui m'appelle. C'est ma mère, je le sais très bien, car elle sent quand tout semble s'écrouler autour de moi.

─ Oui maman.

─ Tu vas mieux ?

Comment lui dire que grâce à son aide, mon état empire. Elle n'aurait jamais dû obliger Zaïm à venir ici. Maintenant, notre relation sera pire qu'avant. Mais pour éviter qu'elle s'en soucis davantage, je souris à travers le téléphone et inspire profondément à la recherche d'un quelconque air qui permettra à ma voix de ne pas trembler en mentant à ma mère.

─ J'ai hâte de rentrer. Tu me manques maman.

Un silence de l'autre côté du cellulaire me fait fermer les yeux. Pourvu qu'elle ne se doute de rien...

─ Tu me manques aussi ma fille. Je vous prends des billets pour demain ?

─ Finalement je resterais plus longtemps en France. Anna avait un petit ami, j'ai besoin de régler quelques détails avec lui.

─ Zaïm est d'accord pour rester avec toi ?

─ Maman... Zaïm est déjà parti.

C'est comme un coup de poignard qu'elle m'enfonce sans le vouloir.

𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt