PHENOMENE - Parce que le combat ne sera jamais terminé

18. JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS SÉPARE (PARTIE V)

- D'accord, acceptai-je en enfilant le sweat noir que j'avais abandonné sur une chaise du salon.

Je le rejoignis à la porte d'entrée en rabattant ma capuche, consciente que la pluie ne se prêtait pas à ma tenue. Il m'attrapa par la main et me considéra longuement.

- J'apprécie la symbolique, admit-il avant de nous faire sortir.

- Hein ?

- Laisse tomber, éluda-t-il avec un sourire fin.

Un éclair zébra le ciel, dont les étoiles jouaient à cache-cache derrière l'amas de nuages sombres. Je suivis Skyler au pas de course, alors qu'il scrutait les deux côtés de la rue pour s'assurer qu'aucune voiture n'arrivait. Nous traversâmes la chaussée et grimpâmes les quelques marches qui nous menèrent sur Mulberry Street. Je compris enfin où il voulait en venir.

- C'est toi qui fais ça ! ris-je alors qu'il nous amenait sous l'avant-corps du Cannon Ball pour nous protéger de la tempête.

Skyler m'appuya sur la colonne au drapeau et posa son front contre le mien.

- C'est marrant, la dernière fois que tu as dit ça, tu n'avais pas du tout l'air enchantée, remarqua-t-il alors que les gouttes suspendues à ses cheveux roulaient le long de mon visage.

- C'est parce que je n'avais pas encore l'extraordinaire chance de te connaître...

Je compris son commentaire sur ma tenue, qui ressemblait étrangement à celle de notre première rencontre. J'avais l'impression que tout ça remontait déjà à bien longtemps.

- Ce serait plutôt à moi de dire ça, objecta-t-il. Tu te souviens du mec que j'étais il y a un an et demi de ça ?

- Tu étais un mec perdu, pas irrécupérable, observai-je en effleurant la petite cicatrice qui se perdait à la pointe de son sourcil gauche. Celui que j'ai devant moi aujourd'hui a toujours été là. Il s'était seulement fait tout petit dans son coin.

- Tu sous-estimes l'importance que tu as eue pour moi. Et que tu auras toujours, d'ailleurs.

Il posa ses lèvres sur les miennes, alors que je passais mes mains autour de son cou pour m'agripper à ses cheveux.

- On rentre, décidai-je lorsqu'il s'écarta pour reprendre son souffle.

- Déjà ? railla-t-il avec un sourire espiègle.

J'affichai une moue joueuse.

- À toi de voir si tu es capable de me suivre ou non, le défiai-je.

- Tu te poses vraiment la question ? répliqua-t-il en essayant de m'attraper par la taille.

Je lui échappai en descendant les escaliers.

- Prouve-moi que j'ai tort, lui lançai-je avant de filer comme une sprinteuse.

Il ne lui fallut qu'une seconde pour réagir. J'avais à peine regagné la rue en contrebas qui menait chez nous que la pluie s'intensifia au-dessus de ma position, me noyant jusqu'aux os. Je ne déclarai pas forfait pour autant et me réfugiai dans la maison.

- Je te tiens, triompha-t-il en passant son bras autour de ma taille, alors que je m'apprêtais à grimper à l'étage.

- Tricheur ! fis-je en me retournant vers lui.

- Je ne fais que me servir de mes atouts, se justifia-t-il en affichant un air innocent. Et maintenant, mauvaise perdante...

Il me souleva du sol à l'improviste et me porta jusqu'à ma chambre, où il me jeta sur le lit.

- Tu n'as pas l'air très à l'aise là-dedans, fit-il en attrapant l'ourlet de mon débardeur bleu.

- La faute à qui ? remarquai-je alors qu'il le faisait passer par-dessus ma tête.

Il abandonna sa veste par terre, avant de passer une main dans mes cheveux ébouriffés par la pluie diluvienne. Il m'allongea entièrement pour m'embrasser, et son tee-shirt ne tarda pas à voler dans la pièce.

- Je ne laisserai plus rien ni personne se mettre entre nous, jura-t-il en faisant courir ses doigts sur mon visage. On restera ensemble.

- Jusqu'à ce que la mort nous sépare, renchéris-je en l'attirant de nouveau vers moi.

Il resta en suspens à quelques centimètres au-dessus de mes lèvres.

- Non, contra-t-il avec un sourire malicieux. Même pas là.

Le chapitre 18 se termine ici, et comme vous pouvez vous en douter, il s'agissait du dernier.  Il reste néanmoins une dernière chose que j'aimerais vous faire lire...