Chapitre 46

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Dans la ruelle, quelques minutes après l'agression...

L'homme serra les poings dans ses poches et se força à rester dans l'ombre. Léna venait de perdre connaissance. Cela tombait parfaitement et détournait l'attention de son mari de lui. L'homme grimaça et tourna le cou dans tous les sens pour détendre ses muscles endoloris. Dean Beckley était dans une sacré forme et la colère avait dû surement décupler ses forces. C'est à peine s'il avait pu tenter de se défendre. Sans l'intervention de Léna lui aussi aurait perdu connaissance sous ses coups, il n'en doutait pas une seconde. 

Carla serait surement heureuse d'apprendre que sa fille avait épousé un véritable prince charmant. Riche, fort, intelligent et prêt à tour pour la secourir.

Mais elle ne le saurait jamais. Songea-t-il avec un rictus mauvais.

Vingt ans plutôt, il aurait sûrement pu se mesurer à lui, mais maintenant il devrait se rabattre sur une attaque plus...intellectuelle disons. Pour ça il devait d'abord trouver un moyen de calmer la rage qui lui enflammait les entrailles. Léna avait eut peur de lui. Elle avait paniqué quand il avait simplement voulu l'aider à se relever. Pendant quelques secondes, il avait cru que Léna l'avait reconnu. Et même si ce n'était pas du tout ce qu'il avait prévu, la terreur qu'il avait vu dans ses yeux lui avait malgré tout fait énormément plaisir.

Le procureur la souleva dans ses bras avec une facilité déconcertante et écarta les policiers qui s'approchaient avec quelques paroles. Elle s'accrocha à son cou et se blottit contre lui. Elle releva la tête péniblement et lui murmura quelque chose à l'oreille. Il se tourna alors vers la ruelle et l'homme se renfonça encore plus dans l'ombre en retenant sa respiration, son cœur faisant des ratés dans sa poitrine.

Elle l'avait donc vraiment reconnu ? Elle osait le dénoncer ? Elle se souvenait de tout finalement ? Des fourmillements envahirent les jambes du Français le suppliant de déguerpir le plus vite possible. Il serra les poings plus fort.

Non. Il n'allait pas paniquer. A chaque fois qu'il paniquait il faisait quelque chose de stupide. Et il n'avait plus de temps à perdre.

Le mari de Léna hésita puis revint sur ses pas et sans la lâcher, récupéra les sacs. Elle les serra contre sa poitrine et reposa la tête contre l'épaule du jeune homme. Elle semblait tenir beaucoup au contenu du sac.

Un sourire fendit les lèvres du voyeur. Elle n'avait pas grand-chose de précieux chez elle. La seule chose de valeur qu'elle possédait était dans sa boîte à bijoux. Parfait !

La douleur dans son crâne lui arracha une grimace et effaça son rictus. Il avait vraiment frapper comme une brute ! Même s'il n'avait aucune confiance en ces charlatans de médecins, peut-être devrait-il aller se faire examiner ? De tous les coups qu'il avait reçu, ceux dans l'estomac l'inquiétait particulièrement. Il n'avait aucune envie de retourner sur le billard. Il lui faudrait faire surveiller ça.

Plus tard.

Axel attrapa son téléphone et pressa d'un geste impatient l'écran tactile. Son correspondant mis plusieurs sonneries à décrocher ce qui ne fit qu'accroître sa fureur. L'homme se mit à faire les cent pas sans quitter la ruelle des yeux. Il n'attendit pas que son interlocuteur prononce un mot et ordonna :

« Suis-la !

- Monsieur, je suis tellement désolé...

- Suis-la je te dis !

- Ecoutez je voulais vous dire que vraiment...

- On parlera plus tard. Suis-la et tiens moi au courant ! »

Il prit de grandes inspirations pour se calmer. Céder à la colère et à la panique n'avait jamais été une bonne idée. C'est dans ces moment-là qu'il avait commis ses pires bêtises. Il regarda autour de lui frénétiquement pour reprendre ses esprits et passa les mains dans ses cheveux. 

La vie volée de RubyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant