Chapitre 20

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CHAPITRE 20

« Voilà, on est arrivés ! Annonça fièrement l'homme en éteignant le moteur. 

- Oh Axel! C'est merveilleux ici ! S'exclama Violaine.

Il sourit satisfait et glissa son regard bleu clair dans le rétroviseur pour observer la petite fille à l'arrière. 

Cela faisait deux bonnes heures qu'ils roulaient depuis l'aéroport. Elle n'avait rien voulu manger et n'avait pas prononcé une parole. Elle été restée là, les yeux rivés sur le paysage, le visage dénué de toute expression. C'était à se demander si elle respirait. Elle serrait sa poupée Clochette contre elle comme on serre une bouée de sauvetage. Cela n'aurait tenu qu'à l'homme il ne lui aurait pas permis de la prendre, mais c'était le seul moyen de calmer ses pleurs, alors il avait cédé sur ce point. On enlève pas son doudou comme ça à une enfant. 

La petite fille ne disait toujours rien. Elle avait l'air affreusement triste. Elle contempla la maison. C'était une grande maison blanche avec un étage et de nombreuses pièces. Ils s'étaient garés dans l'allée du grand jardin. Il y avait une grande pelouse tout autour de la maison. Le grand portail se referma en bruit de claquement métallique. Des fleurs bordaient la maison et l'allée. Un arbre dans la pelouse attira son attention. Une balançoire toute neuve y était suspendue et s'y balançait doucement poussée par un léger vent. On voyait des planches en bois dans l'arbre. La petite fille se concentra et plissa les yeux. Les planches formaient des murs et un toit, le tout peint en marron et vert. Elle finit par distinguer la cabane dans l'arbre. Elle écarquilla les yeux. 

Il suivit son regard et sourit gentiment : 

- Je t'avais promis une cabane dans l'arbre. La voilà. 

Elle le regarda, le visage de nouveau renfrogné. Il lui avait promis, quand elle était chez lui, juste avant qu'ils prennent l'avion. Il avait espéré l'amadouer alors qu'elle pleurait sans cesse réclamant sa mère, une fois le choc de la mort de son père un peu atténué. 

- Qu'est-ce qu'on dit ? Demanda sèchement Violaine. Qu'est-ce qu'elle est mal élevée cette gamine ! 

Il la fusilla du regard. 

- Violaine ! Gronda-t-il 

- Merci, murmura la petite fille. 

Il lui sourit. 

- Tu pourra grimper dedans demain. Tu dois être épuisée Léna. Aller sors et prends ton sac. 

Elle obéit, sortit et prit le sac que Violaine lui tendait, évitant le regard méprisant qu'elle dardait sur elle. La fillette regarda autour d'elle et se tourna vers le portail. Les maisons les plus proches étaient à des centaines de mètres de là. Ils n'avaient aucun voisin proche. Axel y avait veillé. De toute façon, elle ne connaissait personne et elle ne comprenait pas leur langue bizarre. Ses yeux s'emplirent de larmes. Elle détestait cet endroit. La maison paraissait tellement immense et ne ressemblait en rien à son environnement habituel. Ici elle en prenait conscience, pas de retour en arrière possible.  

Violaine la poussa rudement vers la maison et elle trébucha. 

- Avance ! 

- Violaine ! Axel l'attrapa par le bras et elle gémit de douleur. Je t'ai déjà dit de pas lui parler comme ça. Ne t'avise pas de la toucher ! Tu te prends pour qui ? Tonna-t-il. 

- Je suis censée être sa mère non ? 

- T'as rien compris ma pauvre. Se moqua-t-il. Pour les autres oui. Mais quand je suis là tu t'occupe pas d'elle sans que je te le dise ! Ses yeux lui lançaient des éclairs. Et tu la traites bien. Sinon je te garantie que tu vas me le payer. 

La vie volée de RubyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant