Chapitre 67

1.3K 170 38
                                    

Le cliquetis de la serrure qui s'enclenchait déchira le silence de la chambre. Naviguant déjà dans un demi-sommeil tourmenté, le jeune marié émergea doucement. Il avait vaguement conscience d'avoir très peu dormi et tout son corps fourbu n'aspirait qu'à une chose : rejoindre Morphée.

Dean soupira et se tourna sur le ventre. Un frisson désagréable lui hérissa la peau. Les paupières encore closes, il étendit le bras pour attirer son épouse contre lui. Il faisait étrangement froid dans cette chambre tout à coup. Sa main ne rencontra que des draps encore tièdes. Il fronça les sourcils et l'information fit lentement le chemin dans son esprit. Héléna n'était plus couchée à côté de lui. 

Un grognement franchit la gorge de l'endormi. Il bascula et il tendit la main vers la table de chevet. Il attrapa sa montre et ouvrit une paupière pour consulter l'heure. Cinq heures du matin ? Il reposa la montre d'un geste las et se tourna sur le dos en se passant les mains sur le visage. Il était beaucoup trop tôt ! La tentation était grande de se rendormir. Les brumes de son cerveau le ramenèrent à la nuit qu'il venait de passer avec sa femme. Ils avaient mit longtemps à se rassasier l'un de l'autre. Un sourire étira les lèvres du jeune homme alors que son corps se réveillait à nouveau. Cette fois, c'était elle qui l'avait maintenu en éveil et qui lui avait réclamé des caresses entre deux orgasmes. Comment ne pas accéder à ses demandes ? Elle avait l'air d'avoir tellement besoin de se sentir aimée. Qui pourrait l'en blâmer après la journée qu'elle venait de passer ?

Mais cinq heures du matin ? Elle n'avait donc quasiment pas dormi ?

Il étendit de nouveau le bras en travers du lit et trouva des draps qui commençaient à absorber la fraîcheur de la chambre. Il se redressa et s'ébouriffa les cheveux. Mais qu'est-ce qu'elle faisait ? C'était elle qui, à bout de force, avait mit fin à leurs ébats. Elle s'était lovée contre lui et après lui avoir encore une fois murmuré à quel point elle l'aimait, sa respiration s'était brusquement calmée. Il lui avait bien semblé qu'elle s'était endormie. Un cauchemar aurait-il troublé son sommeil ? En tout cas, lui aussi à bout de force, il ne s'était rendu compte de rien. 

Un autre frisson lui parcourut le corps et il remonta le drap sur son corps nu. Il tendit l'oreille. Peut-être était-elle dans la salle de bain, tout simplement ? 

Non. Aucun bruit.

" Héléna ? Appela-t-il. 

Après un bref instant sans réponse, il fronça les sourcils. Une mauvaise intuition lui crispa l'estomac. 

- Héléna ? 

Encore embrumé de sommeil, il regarda autour de lui bien qu'il su d'avance qu'elle n'était pas là. La chambre était vide. Silencieuse. Trop silencieuse.

Il soupira et décida d'attraper son caleçon puis de se lever. Soudain, le bruit d'une voiture lui parvint. Qui conduisait à cet heure ? Les employés ? C'était bien trop tôt.

Le temps d'enfiler le sous-vêtement, il alla à la fenêtre et distingua les phares d'un véhicule qui attendait que le portail finisse de s'ouvrir. Il plissa les yeux, mais handicapé par la distance, il n'eut pas le temps de reconnaître la voiture avant qu'elle ne disparaisse.

Que faisait une voiture dans l'allée à cette heure-là ?

Son estomac se tordit une nouvelle fois et il se tourna vers la chambre à nouveau. Les yeux grands ouverts cette fois-ci, il balaya la pièce, brusquement inquiet. Il attrapa un bas de jogging, le passa en hâte, et, pieds nus se précipita hors de la chambre.

Un sombre pressentiment se mit à le tarauder mais il ne voulu pas y prêter attention. Peut-être était-ce Tyler qui, pour une raison ou une autre, avait prit cette voiture.

La vie volée de RubyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant