La vie volée de Ruby

Chapitre 11 - Partie 2 (c)

Ils bavardèrent longtemps, comme s'ils se connaissaient depuis des années. Il se régala avec ses macarons, ce qui ne manqua pas de la flatter. Après le dîner, il lui proposa de s'installer dans le canapé et de regarder un film.

Ils ne suivaient pas le film et elle savourait en silence la sensation de son bras autour d'elle. La jeune femme n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que la main de Dean qui traçait des cercles sur son bras et le haut de son dos. Elle ferma les yeux, posa sa tête sur son épaule. Elle avait trouvé tout de suite sa place dans ses bras comme si cela était totalement naturel.

Il résistait à la tentation de la faire basculer sur le canapé et de l'étourdir de caresses. Il savait qu'elle ne l'accepterait jamais et que s'il faisait cela il ne la reverrait jamais. Il joua doucement avec ses cheveux et il sentit que petit à petit son corps se détendait. Elle glissa doucement dans le sommeil, la nuit blanche et toutes les émotions qu'elle avait ressentit ces derniers temps ayant raison d'elle.

A sa respiration plus lente et régulière, il devina qu'elle s'était assoupie. Elle commençait enfin à lui faire confiance. Il éteint alors la télévision et ferma les yeux lui aussi. Elle bougea et gémit mais ne se réveilla pas. Il décida de mieux l'installer et la porta dans ses bras jusqu'à sa chambre. Elle marmonna mais ne se réveilla que quand il la déposa sur le lit. Elle ouvrit des yeux ensommeillés et bredouilla déboussolée.

" Qu'est-ce que tu fais ?

- Je t 'installe mieux. Tu dormais.

Elle fit mine se lever et il l'arrêta.

- Non reste. Tu es épuisée.

- Je vais rentrer chez moi. Je suis désolée, je ne me suis pas rendue compte, elle se passa la main dans les cheveux.

- Reste Héléna j'ai toute la place qu'il faut.

- Je n'ai pas d'affaires, elle se frotta les yeux et chercha dans la pièce un indice de l'heure qu'il pouvait bien être.

Le réveil affichait 00h50. Elle se rallongea et soupira. Devoir se lever, se rhabiller pour sortir dans le froid à cet heure là, lui sembla insurmontable.

- Reste ici, sa voix était dangereusement grave et elle se rendit compte que comme elle était allongée, le bas de sa robe était remontée sur le haut de ses cuisses.

Il s'allongea à ses côtés et retira des mèches de cheveux sur son visage en la dévorant du regard.

- Tu es si belle, murmura-t-il.

Il vit la veine de son cou qui battait furieusement mais aussi qu'elle s'était tendue. Sa respiration s'accéléra. Il frôla la veine qui pulsait dans son cou et elle frissonna en fermant les yeux. Elle murmura :

- Ce n'est pas une bonne idée Dean.

- Pourquoi ?

- On se connaît à peine et je ne veux pas.

- Tu ne veux pas quoi ? Il accrocha son regard, la main posée sur sa joue.

Elle sentit sa respiration frôler sa peau et une sensation de chaleur l'envahie. Ce n'était pas vrai qu'elle ne voulait pas. Une sensation s'éveilla au creux de son ventre et pour une fois elle la savoura. Elle ressentait à ce moment un vif désir pour lui. C'était la première fois qu'elle ressentait ce sentiment pour un homme qui lui plaisait, et non suite à un horrible cauchemar. La violence de ce sentiment lui donna le vertige. Elle avança la main et lui caressa la joue en retour en le couvant du regard.

- Ce n'est pas raisonnable Dean.

- Qu'est-ce qui n'est pas raisonnable ?

- Tu le sais bien.