Chapitre 17.

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Une paire de câlins, un signe de la main et j'étais partie pour rejoindre ma petite ville.

C'était les mêmes paysages qui défilait à travers la vitre, mais une fine poudre blanche les accentuait, cette fois-ci.
C'était le même sourire triste qui recouvrait mon visage mais par pour les mêmes raisons, cette fois-ci.
Beaucoup de choses avaient changé, mais de l'extérieur, rien n'avait bougé.
Après cette énième dispute avec Lauren, j'avais rejoint les filles et discutais avec elle comme si de rien n'était. Ma seule envie était de fondre en larmes sur mon oreiller, en écoutant des musiques déprimantes, mais le peu de dignité qui me restait, me l'empêchait. Alors j'ai tout gardé, mes larmes ravalées, qui me pesait lourd, et mes colères qui s'aggravaient.
J'avais repris la course, à mes heures libres, je courais encore et toujours, comme si ma vie en dépendait.
  Tout cela me permettait de me voiler la face,  faire comme si tout allait bien, comme si elle n'avait jamais existé et que rien ne c'était passé.
Cela m'empêchait aussi de la croiser.
D'après les filles, elle était différente, comme à son arrivée. Les cernes sous les yeux et son regard froid berçaient à nouveau les couloirs du lycée.

Tandis que moi, j'étais revenue à mon plan de départ, sortir de cet endroit.
Et par la même occasion l'oublier, et ne plus jamais y repenser.
J'avais perdu toute la confiance accordée au fil du temps, pour une simple fiche.
Mon passé n'était pas rose et je ne pouvais pas me permettre qu'elle l'apprenne de cette façon.
Pas à ce moment-là.

"On est arrivée mademoiselle Cabello."

Une voix grave me fit sortir de mes  pensées.
Je me reconcentrai alors sur le paysage et apercevais une magnifique demeure noire couverte d'une fine couche de neige.
J'étais rentrée à la maison. Ma maison.
Je remerciai alors le chauffeur et accouru vers la porte d'entrée où m'attendait ma sur, les bras tendus vers moi.

"Tu m'as tellement manquée Kaki. Me chuchota-t-elle à l'oreille, dans mes bras.

-Toi aussi Sofi', toi aussi."

Après une longue étreinte, je pus me détacher des câlins insistant de ma sur, et saluer, comme il se doit, Johanna.

"-Contente que tu sois rentrée, ma colombe.

-Moi aussi, je suis contente de vous voir." Répondis-je tout sourire, en entrant dans la demeure.

Rien n'avait changé. Le salon d'une grandeur démesurée, le tapis coloré d'un bordeaux affreux, les rideaux d'une longueur effrayante. Tout était là. Comme je l'avais laissé trois mois plus tôt.
Le chauffeur déposa ensuite mes affaires à l'entrée et s'en alla, après nous avoir timidement salué.
Nous nous installions dans la cuisine quand Johanna prit la parole.

"-Malheureusement je vais partir bientôt , ma famille m'attend. Je suis désolé de vous laisser co-

-T'inquiète pas Jojo' ! Déclara-t-on en cur, ma sur et moi, tellement habituées au petit discours instauré avant chaque départ en vacances de Johanna.

-D'accord, d'accord. Faites attention à vous. Dit-elle en enfilant son manteau. Pas de bêtise et amusez-vous bien. Je reviens vite. Rajouta-t-elle en empoignant sa valise.

-On t'aime Jojo'."

Après un dernier câlin et un mot d'amour, nous fermions la porte et nous nous écroulions sur le canapé, ce qui était normalement proscrit.

"-Bon, on fait quoi ? Demanda ma petite sur.

-Ciné-popcorn ?" Notre petit rituel.

"-Ok. Mais tu mets un film bien alors ! Exigea Sofia.

-T'inquiète." Répondis -je en descendant les marches du luxueux escalier, pour rentrer dans notre petite salle de cinéma aménagé.

An Angel In Hell. [CAMREN]Where stories live. Discover now