Quelqu'un toque et c'est mon petit frère Pape.

-Le taxi est devant la porte de la maison.
-Appelle Abou pour qu'il t'aide avec les bagages, lui dit ma mère.

Je sors de la chambre de ma mère en gardant la tête haute tant bien que mal. Je dis au revoir à mes tantes et à mes frères et sœurs. Mon père est parti travailler.
Dans le taxi, je pense à comment me faire pardonner. Je pense aussi à d'autres choses mais sauver mon mariage est ma priorité. Djily a bon cœur. Je sais qu'il peut le faire et il va le faire.
Le taxi se gare devant la maison et j'appelle Sarah pour lui demander d'interpeller les employés pour qu'ils sortent et qu'ils s'occupent des bagages.
Evidemment je me présente à chacun d'entre eux et je précise bien que je suis madame Touré à savoir leur patronne à tous.
Je vais dans la chambre que je partageais avec Djily avant qu'on déménage. Je vois qu'il a déjà acheté un nouveau mobilier. J'ouvre l'armoire et je vois qu'il a rangé quelques-unes de ses affaires. Le reste doit être encore à l'appartement.
Je me charge de ranger mes affaires avant d'entrer dans la salle de bains pour prendre un bain de relaxation.
Je m'habille à la sénégalaise. Beine taille basse bou bakh, fassiéné dougue wagne togue agne bou bakh, bou sama borom keur wathié ma tadialekoko( Je compte aller à la cuisine préparer un bon repas et servir mon mari quand il reviendra du travail.)
Je recoiffe mon greffage après ma moussorou (un foulard au-dessus de ma tête).
Je descends pour aller à la cuisine, j'y retrouve Sarah aider par une fille, Nabou elle m'a dit qu'elle s'appelait. Elles sont toutes les deux en train de préparer.
Je leur demande de libérer la cuisine et que j'allais m'occuper du reste.
Avant que Sarah ne sorte, je l'arrête.

-Toi, en tout tu as travaillé combien de temps avec nous ? Dis-je en ouvrant ma pochette pour sortir de l'argent.
-Un mois et des semaines.
-On t'a déjà payé le mois passé mais je vais te payer ce mois-ci même tu vas pas le finir.
-Pourquoi ? S'affole-t-elle.
-Parce que je ne veux plus de toi.
-Mais tata j'ai toujours fait un travail irréprochable. Si c'est à cause de tonton, je te jure qu'il s'est jamais rien passé.

Là j'éclate de rire.

-Bien sûr que je sais qu'il ne s'est rien passé avec mon époux. Si tu lui avais fait, ne serait-ce que des avances, je ne me limiterais pas à te renvoyer.
-Mais pourquoi tu veux me renvoyer ?
-Parce que je ne veux plus de toi. Je dois prendre des employés avec lesquels je me sens à l'aise.

Elle commence à pleurer. Oh, putain... J'ai pas besoin de ça.

-Tiens et va-t'en !

Elle prend son argent et sort. Quant à moi, je mets mon tablier pour la préparation du repas.
Sarah travaille bien en plus elle est bien élevée et tout. Mais après la boulette que j'ai faite hier, je ne veux pas que Djily la prenne en pitié.

***

Je suis dans le salon en train de regarder la télé quand je reçois un appel de cet imbécile de Momar. J'allais rejeter son appel avant de me rappeler que je devais me venger.

-Mais Souadou, où es-tu ? Je me suis inquiété!
-Je suis là.
-Tu m'avais dit que tu allais passer la nuit à mon appartement. Hier j'ai essayé de t'appeler maintes fois mais tu ne décrochais pas. J'ai pensé qu'il était possible que Djily t'ait fait quelque chose.
-Ne t'inquiète pas je vais bien et d'ailleurs même il faut qu'on se voit.
-D'accord mais tu dois me dire au moins pourquoi tu as changé d'avis. Souadou tu occupes mes pensées, je n'arrive plus à me concentrer. Même au boulot, j'ai beaucoup de mal.

Boulot, mon œil !!! Gigolo va !!!!
Le problème avec Momar est que j'ai envie de montrer à sa femme qui il est sans pour autant me montrer comme une femme indigne, ce qui rend la chose vraiment très compliquée.

Chronique de Souadou: Ma vie, mes choix... (Tome 1 et 2)Where stories live. Discover now