Jaden se retourne et me donne la glace avec son plus grand sourire que je prends en le remerciant. Je me demande déjà comment je vais faire pour perdre les grammes que je vais prendre après la fin de cette soirée, j'imagine déjà le nombre fatidique s'afficher sur ma balance et moi, souffler de frustration. Je mange tout de même la glace sans me priver de mon envie, me voilant la face sur ce qui risque de se passer demain. Il recommence à marcher à côté de moi. Notre discussion passe de plusieurs sujets, des plus sérieux aux plus drôles.

–C'est quoi le tatouage que tu as dans ta nuque ? Je lui demande en finissant ma glace.

–C'est un tatouage que j'ai fait pour mes parents, pour rester liés à eux à jamais. Je voulais qu'ils soient marqués sur moi. Je t'emmène encore dans un autre endroit et ensuite je te ramène chez toi, change-t-il rapidement de sujet.

Voyant qu'il ne veut pas parler de son père, je n'insiste pas. Il attrape ma main et une délicieuse décharge électrique passe dans tout mon bras jusqu'à ma nuque qui réveille les cheveux de bébé qui s'y abritent. Nous allons jusqu'à sa voiture et nous recommençons à rouler vers un autre endroit secret. Je sens quelques fois son regard brûlant moi, entraînant immédiatement des picotements agréables le long de la gorge. Je passe machinalement ma main dans mon cou en frottant ma peau doucement, voulant apaiser ces sensations qui me font tourner la tête.

–Tu sais, quand tu te promènes seule dans la rue, il faut que tu fasses attention. On n'est jamais assez en sécurité à New York, surtout dans ta rue, me dit-il sérieusement. C'est dans les ruelles parallèles que les dealers se rejoignent pour faire leurs échanges.

–Pourquoi tu me dis ça ? Je demande en fronçant les sourcils, essayant de comprendre sa réflexion, et comment tu sais dans quelle rue j'habite ?

Je réfléchis, je suis sûre et certaine je ne lui ai jamais dit où j'habitais. Il ne connaît pas ma rue non plus. De toute façon, je ne l'ai vu que deux fois dans ma vie et c'était à chaque fois au travail. Je retourne en arrière et passe au peigne fin chaque conversation qu'on a pu avoir, pour essayer de comprendre quel indice j'ai pu semer pour qu'il connaisse mon lieu de vie. La conclusion où j'arrive n'est vraiment pas celle que j'espérais, mais je ne vois que ça, ça ne peut être que ça malheureusement.

–C'est toi qui m'as suivi cette après-midi ? Je lui demande sèchement, ne voulant pas croire à mon inattention.

–Techniquement, c'était hier puisqu'il est 3 heures du matin mais oui c'est moi qui te suivais. Je me promenais et je t'ai vu rentrer chez toi, je ne voulais pas te laisser seule car il y avait des gars un peu malsain et méchant pas loin de ta rue. Donc je t'ai suivi pour que je puisse t'aider si tu avais un problème.

–Je ne sais pas si je dois te frapper, te remercier ou être soulagé de savoir que ce n'était que toi qui s'amusait à me foutre la trouille, mais je ne vais pas me gêner pour y mettre toute ma force.

Je lui frappe assez fortement l'épaule puis je le remercie en marmonnant, ne voulant pas accepter la grosse erreur que j'ai fait. Il faut se rendre à l'évidence, je n'ai pas réellement fait de recherche sur le quartier où j'ai déposé mes valises et c'est loin d'être dans mes habitudes, de nature prévoyante. Ne voyant qu'une porte de sortie devant mon déménagement, je me suis voilée la face et je n'accepterais pas de me dire que le danger subsistait dans d'autres endroits. De toute manière, il mérite cette frappe. Ce n'est pas très gentleman de suivre une fille dans la rue, même si c'est avec des arrières pensées positives.

–Tu sais qu'avec ta force de mouche, tu ne me fais pas si mal que ça, plaisante-t-il en se garant dans une forêt.

–Tu verras, un jour on fera un combat tous les deux et tu verras qui a une force de mouche, je proteste en faisant semblant d'être fâchée.

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