Là où tout a vraiment commencé.

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(Je n'ai repris qu'elle comme élément du dessin animé,en gros c'est mon livre donc je ne fais que ce qui m'arrange ^^)(Le perso s'appelle Cédric c'est pour ça et parce que Chen est trop mignonne).

Septembre 1981.

Tout a commencé dans un petit village du fin fond de la Corrèze.La scène était digne de celle d'un dessin animé et pourtant vous verrez,à la fin de ce récit,comment tout cela allait finir.

Au début des années 80,dans une école primaire,c'est la rentrée au CM1.Dans ce genre d'école qui éveille les enfants à la remarquable complexité du monde,qui les fait apprendre à lire écrire compter près de la forêt,de là où ils peuvent voir les sangliers les écureuils et tout ça,les élever à l'amour de la nature,à l'amour de notre prochain et...

-Hey il est là!

-Oh non...

Comme à son habitude,le petit dernier de la classe,un magnifique blédard maigrichon,servira de punching ball à Jean jérémy 10 ans et déjà toutes ses dents,pour fêter la fin de l'été.Ces étés qu'il passait invariablement au bled de ses parents.C'était le gamin le plus jeune,qui avait sauté la grande section,qui parlait à personne et qui avait 20/20 tout le temps,celui qu'on a tous eu dans notre classe ou tout du moins,celui qu'on voit partout dans les oeuvres de fiction.Fort heureusement,ce talent lui permettra de s'enrichir,je vous le rassure,et il se fit son propre argent de poche en sacrifiant ses mercredis après midi à l'amélioration superficielle du niveau des filles de la classe indifférentes à son sort.

Mais cette rentrée c'était différent.Il y avait une nouvelle à l'école,qui avait 8 ans en CM1 elle aussi,déjà.Et elle eut pour notre petit timide un regard tendre.Oui,tendre.

Il ne se serait jamais attendu à ce qu'une élève ait une telle expression envers lui.Et une aussi jolie fille.

-Je m'appelle Chen.

-Bonjour,Chen!

-Qu'est-ce que tu aimes Chen?

-La musique j'aime bien.

-Tu viens d'où Chen?

Chen était née en France de parents chinois qui avaient fui la révolution culturelle,ce qui passait complètement au-dessus de la tête des gamins et que je ne pourrais donc pas développer ici,quand bien même j'en aurais très envie.D'autant que je risque de faire des erreurs ou pire d'appliquer un révisionnisme soft.

-Non mais en France?Tu viens de quel département?La Seine c'est ça?

-Non pas la Seine,le Val-de-Marne.

Elle était une magnifique petite fille.Et elle semblait aussi brillante que le petit algérien timide du fond.A la différence près qu'elle était vraiment belle.La peau dorée et les yeux bridés qu'on imagine,des cheveux supers brillants,super noirs,partagés entre deux longues couettes super chics.Maîtresse n'a pas voulu qu'elle leur parle de la Chine,et elle est partie s'asseoir.Devinez à côté de qui?

Bien joué.A côté du gamin dont nous parlons depuis le début.

-Tu t'appelles comment?

-Cédric.

Beaucoup lui diront qu'il n'avait pas une tête à s'appeler Cédric.Juste derrière elle était assis Nicolas,deuxième de la classe,et qui,même s'il n'a rien fait pour,est super jaloux de Cédric.Parce que ça l'empêche de briller dans tous les domaines et comme il est encore petit,il peut encore se le permettre.

Voilà en gros le genre d'enfance à laquelle ma mère prétend m'avoir faite échapper.Ma mère qui me cachait tellement de choses,mais qui dans le même temps me laissait imaginer mon père en super héros sauvent son univers à lui,qui était un peu le mien aussi,et je souriais en pensant à ça.Tout ce que ma mère avait accepté de répondre à cela,c'est qu'elle ne croyait pas que c'était impossible.Elle l'avait aimé,et beaucoup.

Comme le petit garçon de l'introduction ci-dessus,j'avais terriblement hâte de grandir,de renifler l'odeur des sporanges sur le papier recouvert d'informations anciennes et précieuses.Je ne connaissais pas encore Cédric,en 2007.Peu de gens le connaissaient en dehors de son domaine spécialisé.

Notre salut allait venir de la même discipline,pour des raisons différentes.

Lui,même à l'école primaire,il a jamais fait d'erreurs.

J'ai connu le système de notation qu'à mon entrée au collège et en écoutant émilie se vanter de ses exploits.Pour l'instant les maths c'est ma meilleure moyenne,oui,et j'ai demandé à ma mère:

-Est-ce que tu sais comment on peut aller plus loin que le programme?

-Qu'est-ce qui se passe?a-t-elle fait en levant un sourcil interrogateur,tu te décides à travailler?

-T'as jamais pensé que les maths ou la physique nous permettrait de retrouver papa?J'aime pas spécialement ces matières mais je tiens une piste là.

-Si même les plus grands scientifiques ont pas réussi à trouver une faille spatio temporelle,comment nous pourrions?

-Peut-être parce qu'ils ont pas d'attaches aussi fortes que moi...

-Tu devrais discuter avec tes profs.

-T'abuses un peu maman,t'as dépassé aussi le niveau troisième!

-J'étais pas très très bonne en maths,et les seuls trucs dont je me souvienne assez bien pour te l'expliquer sont justement du niveau troisième,mais tu comprends les choses assez bien toute seule,non?

-je veux pas me contenter de comprendre ce qu'on m'enseigne en cours.Faut déjà que j'apprenne à aimer ça.

-Ouh là,si ta motivation c'est quelque chose d'aussi puissant alors tu n'as pas besoin d'aimer la discipline,et puis même je vais te dire une chose,si tu fais assez confiance aux maths pour penser qu'elles te permettront de retrouver papa,c'est déjà une sacrée preuve de respect.

Ce dialogue me mettait un peu mal à l'aise.J'avais l'impression qu'on parlait de genre de divinités,de muses,de déesses,à leur propos.Heureusement,ma grand-mère a interrompu la conversation,elle avait une annonce à nous faire:

-L'été prochain,on part en Pologne,pendant un mois.J'ai décidé de repartir sur les traces de ma famille.

Soshanah n'avait pas une très haute opinion des polaks.Limite si elle ne les voyait pas comme une bande d'assassins catholiques fanatiques (ma grand-mère qui accuse les autres de fanatisme mdr soyons un peu sérieux),qui préféraient haïr plutôt qu'avancer (encore une fois,gros lol),ivrognes,beaufs,et dangereux surtout.Elle n'y avait jamais mis les pieds de sa vie.Sa mère était ingénieure en agronomie et elle était venue en France pour faire ses études,parce qu'en Pologne elle n'y avait pas droit.Soshanah n'eut donc jamais envie d'y mettre les pieds.Mais sentant l'âge avancer et surtout à la demande de ma mère qui y avait juste passé une journée dans le rayon d'auschwitz et de l'aéroport le plus proche,elle annonça toute émoustillée qu'elle avait organisé ça.

J'étais toute émoustillée moi aussi.J'allais enfin mettre les pieds en Europe de l'est.Tonnerre de Zeus.


RébeccaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant