Innocence -TomeI-

Chapitre vingt-six

La délicieuse odeur de pain grillé me réveille doucement. J'ai passé une nuit très reposante et je me réveille donc de bonne humeur, malheureusement, je ne trouve pas Elijah à mes côtés. Un léger vent frais chatouille ma peau dénudée. Je me souviens, en ouvrant les yeux, que je me suis réveillée très tôt ce matin, ayant trop chaud, je me suis donc mise en sous-vêtement voyant que j'étais seule dans le lit. Les fenêtres de la chambre, sont entre-ouvertes et le soleil levant éclaire la pièce d'une douce lumière tamisée.

Mon téléphone indique huit heures et quart quand je le déverrouille, mais un petit papier rose accroché à la lampe de chevet attire mon attention. Une écriture très soignée s'y présente, je devine instantanément que c'est celle d'Elijah et son message me fait tendrement sourire.

-J'espère que tu as passé une douce nuit, car moi oui. Quand tu liras ceci, je ne serais pas à tes côtés et ne t'en fais pas. Je suis parti te chercher de quoi t'habiller pour les prochains jours. Un repas t'attend au restaurant à côté, en espérant te voir le visage illuminé, à tout à l'heure.

Je le repose et je m'étire dans le lit prenant toute la place possible, mais une nausée vient perturber mon petit moment. Je me lève rapidement et j'accours à la salle de bains pour vomir.

Heureusement que j'ai les cheveux attachés, ça faisait un petit moment que je n'avais pas eu de nausées et je ne m'en plaignais pas... Je m'assois sur le carrelage froid de la salle de bains après m'être lavé la bouche. Bordel, je déteste cette sensation de lourdeur dans mon ventre. Mon estomac gargouille me signalant que j'ai faim, je me lève donc et je me rends compte que je n'ai rien à me mettre, finalement, je me balade en sous-vêtements dans la chambre et si jamais Elijah entre je ne sais...

-Bonjour Annabella, me fait sursauter une grosse voix, que je reconnais instantanément.

Je me tourne vers la porte et il est encore dos à moi, j'arrache rapidement le drap du lit et je l'enroule autour de mon corps. Quand il se retourne, il écarquille les yeux.

-Mais que fais-tu ? Une once d'humour est présente dans sa voix quand il pose un sac blanc crème sur la chaise à l'entrée.

Je sens mes joues rosir et je resserre ma poigne autour de ma poitrine me permettant de mieux tenir le fin drap blanc qui ne doit pas être très opaque.

-Je n'avais rien à me mettre et puis tu es arrivé alors j'ai attrapé la première chose que j'avais sous la main.

Son rire remplit directement la pièce.

-Ne sois pas gênée Annabella, je t'ai pris de quoi t'habiller, on se retrouve au restaurant d'accord ?

Je hoche la tête et il sort de la chambre le sourire aux lèvres. Je me précipite jusqu'au sac et je cloue la porte par la même occasion, on ne sait jamais. La grande sacoche blanche est elle-même d'une beauté exquise, je me demande ce qu'il a bien pu me choisir, mais je ne pense pas que ce ne soit pas à mon goût. Et je ne me trompe pas, en ouvrant le sac, j'y trouve quatre pantalons, deux noirs, un marron et un bleu marine, avec ça, j'y trouve plusieurs hauts, de différentes couleurs et un attire particulièrement mon attention, je le sors du paquet et ce qui est écrit me fait doucement rire ; " A little girl is here " et une flèche pointe le bas du tee-shirt sans doute pour désigner le ventre. Cette attention me va directement au cœur, car il sait ce que j'endure, mais il ne m'en fait pas tout un plat, et il ne me rend donc pas mal à l'aise à ses côtés contrairement à Nathan, d'ailleurs, je n'ai pas eu de nouvelle de lui depuis la fois où je lui ai dit que j'étais enceinte. Je décide d'enfiler un sweat assez ample beige et un jean noir. Il a fait attention de ne pas prendre des choses qui me serrent trop et je le remercie pour ça quand j'arrive au restaurant. Il y a peu de monde, mais l'ambiance est très chaleureuse. Il m'attend assis à une table un peu mise à l'écart, à côté d'une baie vitrée et ce qui s'y trouve derrière m'éblouis, une vue sur une immense cascade s'écoulant dans un lac s'offre à nous, je ne l'avais même pas vue hier soir, étant trop occupé par la présence de cet homme qui se trouve face à moi.