Chapitre cinq

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Le lointain bruit d'une télé me réveille brusquement. Je me remue dans les fins draps bleus recouvrant mon petit corps. Je baille avant de me lever doucement. Je marche jusqu'à la source du bruit qui m'a réveillé. Et je suis étonnée de retrouver Nate devant cette fameuse télé. Il la regarde, l'air plutôt préoccupé.

Il ne m'a pas encore vu.

-Bonjour. Je déclare d'une petite voix, par peur de le surprendre.

Il tourne les yeux vers moi et un je vis l'ombre d'un sourire éclairer son visage pendant un instant avant que celui-ci ne redevienne sombre et préoccupé.

-Bonjour, tu as faim ? Sa voix est d'autant plus roque d'habituellement.

-Oui, dis-je en cherchant les deux autres.

Mes recherches n'aboutissent à rien, il n'y a que lui...et moi.

Ses yeux sont toujours posés sur moi.

-La cuisine est au fond de la pièce à droite.

Je suis ses instructions et j'arrive rapidement dans la cuisine. Le carrelage sombre fait ressortir le blanc des meubles. Ce n'est pas du haut de gamme, ce qui me surprend, avec tout le fric qu'ils doivent avoir. Je me sers un verre de jus d'orange et je prend un bol de céréales. Je reviens dans la salle qui est, je pense, le salon. Le sol est en moquette, j'adore la sensation que cette matière procure à ma peau. Nate est toujours assis sur le canapé et il a changé de chaîne sûrement par ce que je suis ici et qu'il ne veut pas que je sois au courant de ce qu'il se passe et c'est peut-être mieux ainsi même si j'aimerais qu'on me retrouve au plus vite. La haine que j'éprouve pour lui est toujours intense, mais elle a sentimentalement diminuée depuis hier. Serais-ce du à la soirée d'hier ? Je ne sais pas..

Je m'assois à ses côtés et je pose mon bol et mon verre sur la petite table transparente qui se trouve devant nous où il a d'ailleurs posé ses pieds couverts de fines chaussettes noires.

-Ou sont les autres ? Je demande incertaine de ma question.

-Ils sont partit. Je ne vis pas avec eux, dit-il ne lâchant pas la télé des yeux.

Oh, donc c'est bien chez lui.

-Tu vis donc ici ? Seul ? Mais où on est ? Je demande en prenant une bouchée de céréales, comme si de rien n'était.

Il décide enfin de me regarder. Son regard est vide, sans émotion.

-Oui je vis ici, seul. On est chez moi, tu ne l'avais pas compris encore ? Il me répond froidement.

Sa voix me surprend, on dirait qu'il m'en veut alors qu'hier soir j'ai détendu mon comportement. Et puis merde, ça devrait être moi, je ne dois pas être tendre avec lui.

Quand j'ai enfin finis de manger je ramène la vaisselle dans la cuisine, je la lave puis je repars d'un pas décidé dans la chambre dans l'intention de me trouver des vêtements mais à ma grande déception, il n'y en a pas. J'ai besoin de me doucher, et de me changer. Il faut que je me lave les dents aussi et j'ai envie d'aller au toilette.

Nate est resté dans le salon alors je me lance dans la recherche de vêtements et j'en trouve rapidement. Je tombe sur une chambre aux murs noirs et à la moquette grise. Un grand lit King size trône au milieu de la pièce, deux tables de chevet sont à ses côtés, elles sont en bois clair comme le lit. Une armoire en bois est posée contre le mur droit de la chambre. Je m'avance vers celle-ci et je l'ouvre. La délicieuse odeur de Nate m'enivre. C'est sa chambre, son lit et son armoire. Il se contente du nécessaire. Je prend un long tee-shirt et un short noir de sport. Ce short irait aussi bien à un homme qu'à une femme. Je sors de sa chambre et je me dirige vers la sale de bain pour prendre ma douche. Je prend soins d'aller au toilette avant. Je m'habille et je pars dans la salle de divertissement.

Je lance la musique, et je m'assois sur les canapés. J'ai l'impression d'être dans ma vie de tous les jours. Pendant ce petit moment j'ai l'impression de n'avoir jamais été enlevée, et je le savoure entièrement.

****

J'ai passé ma journée à écouter de la musique et à lire car oui j'ai trouvé une bibliothèque. Cet endroit regorge de pièces aussi intéressantes les unes que les autres. Nate n'es pas venu me voir et malgré le fait que je m'en fou un peu dans le fond, je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au cœur. C'est ça d'être trop gentille.

Tu aurais pu aller vers lui, me souffle ma conscience.

Pour me prendre sa méchanceté dans la gueule non merci je m'en suis bien passé. Ce garçon est plein de mystères et j'aimerais tellement les découvrir... Je ne sais pas où il est, je pars donc à sa recherche, ce qui m'offre l'opportunité de visiter cet immense lieu de vie.

J'ai fouillé toutes les pièces de fond en comble, même sa chambre et je ne l'ai pas trouvé. Il ne serait pas partit en me laissant seule ici...si ? Je laisse tomber mes recherches et je file droit à la cuisine, j'ai une faim de loup. Le problème c'est que je ne sais pas cuisiner et il n'y a rien de prêt... Je ne sais pas comment faire, la simple idée de devoir l'attendre me donne encore plus mal au ventre. Ce silence devient beaucoup trop pesant à mon goût. Comment se fait-il qu'en si peu de temps je me suis habituée à son encombrement, à sa présence ? Il faut que je me ressaisisse, il attend peut-être juste ça ? Il attend peut-être que je tombe sous son charme...Et je sais qu'il ne faut pas, c'est mal.

Il a failli te tuer, me répète ma conscience.

Ce qui est bizarre c'est que je n'ai pas trouvée de portes...Comment a-t-il fait pour sortir. Il doit y en avoir une, je ne l'ai juste pas trouvée. Je soupire en sortant un œuf du frigo et une poêle d'un petit placard.

Nouvelle du siècle, je vais essayer de cuisiner !

Je ne vous cache pas que j'ai assez peur, j'ai peur de tout faire partir en fumée. Je déglutie et j'essaye tant bien que mal de casser ce fichu œuf sans en foutre partout et miraculeusement j'y arrive, au bout du huitième essais.

Je fais finalement chauffer mon œuf tout en chantonnant une chanson que j'ai entendue tout à l'heure et quand il est enfin près je le fais glisser dans une assiette en jolie porcelaine fine. J'attrape mes couverts, un verre et je prend mon assiette en priant pour ne rien faire tomber. Je me dirige tranquillement en me dandinant sur le son qui trottine dans ma tête. Heureusement qu'il n'est pas là, il me prendrait pour une... Je n'eus pas le temps de finir ma pensée que mes yeux tombèrent dans ceux sombres de Nate. Il est là, debout les mains dans sa veste en cuir noir qui lui va à merveille.

Bordel.

Il me fixe avec envie. Et moi je suis là, avec mon bordel dans les bras. Je décide donc de tout poser et de replonger mes yeux dans les siens. Il m'envoûte, je sais que je ne dois pas succomber à la tentation mais je ne peux m'en empêcher. Il s'avance petit à petit et je ne bouge pas. Je suis pétrifiée. Pourquoi ? Bouge ton cul Annabella ! Mais je ne le fait pas. Il accélère le pas et il comble l'espace entre nous rapidement.

Qu'es ce qu'il fait ?

Je n'ai pas le temps de réagir, tout se passe tellement vite, il pose ses douces lèvres sur les miennes, avec besoin. Il attrape ma tête et ne me lâche pas et moi, je ne peux qu'apprécier ce geste langoureux, toute chamboulée.

****

Bon ok, dans ce chapitre il n'y a pas tellement d'action mais j'espère vraiment que la fin vous aura plus!

N'hésitez pas à voter ainsi qu'à me donner vos avis, c'est ce qui est le plus important pour que je puisse m'améliorer de jours en jours!

Je vous dis, à demain pour un nouveau chapitre!

-Alexia xx

Innocence -TomeI-Where stories live. Discover now