L'hydre de Lerne : les charges patronales

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- VL : Ce n'est qu'une partie du chemin. Maintenant, le travail le plus important, l'Hydre des charges patronales.

- Norman : C'est là qu'on ressort nos épées pour couper des têtes.

- VL : Oui, nous allons trancher dans le vif. Quand aujourd'hui le salarié reçoit un salaire brut de 100, il coûte entre de 140 et 150 à l'entreprise.

- Natoo : Salaire brut, pas ce qu'il reçoit vraiment ?

- VL : Tout à fait. Il touche 79, son salaire net, 21 partent en charges sociales salariales : cela fait donc un salaire brut de 100. En plus, l'entreprise paie entre 40 et 50 de charges sociales. 46 % du coût du travail est constitué de charges sociales !

- Norman : Affolant ! Mais comment les salariés acceptent-ils cela ?


La lisibilité du financement de la Sécurité Sociale

- VL : C'est fait dans la plus parfaite opacité pour le salarié qui ne suit, la plupart du temps, que son salaire net ; de son point de vue, et on peut le comprendre, il voit que son salaire ne progresse pas, qu'il est trop faible, bien sûr, et il constate, à juste titre, que les fins de mois sont difficiles. Opaque aussi pour l'assuré français qui ne soupçonne pas le coût faramineux de la Sécurité Sociale car les ressources de la Sécu sont diverses : ce que le salarié paie lui-même, plus de 20 % de son salaire, mais aussi ce que paie l'employeur, deux fois plus important, et d'autres sources encore sur les autres types de revenus. Cette absence de visibilité explique en grande partie la passivité des Français quand il s'agit d'augmenter les cotisations pour combler « le trou de la Sécu ». S'ils mesuraient que la Sécurité Sociale absorbe plus de la moitié de tous les prélèvements obligatoires, eux qui n'en peuvent plus des impôts et des taxes diraient sans doute stop ! Il faut revoir ce système qui devient fou parce que mal contrôlé, mal contrôlé car mal appréhendé.

- Natoo : Il faudrait commencer par expliquer aux Français combien leur coûte la Sécurité Sociale.

- VL : Précisément ! Un des principes de la Nouvelle Politique est de rendre au citoyen sa capacité à mesurer la performance du système en lui donnant concrètement les clés. Pour la Sécurité Sociale par exemple, il faut ...

- Norman : Qu'il « sente la douloureuse » comme on dit ?

- VL : Oui. Plutôt que de multiples financements qu'il ne voit pas, des impôts qu'il voit. Ça ne changera pas le montant à payer mais cette présentation nouvelle lui donnera la possibilité de comprendre et donc, s'il le souhaite, de décider ensuite.

- Natoo : Concrètement, cela se traduit comment ?

- VL : En commençant par un travail d'éclaircissement : substituer au maquis, un jardin à la française aux lignes et dessins bien clairs. Les principes de ce jardin à la française :
              • Une mission = un financeur = une contribution et plus une ventilation entre de multiples acteurs et financeurs pour cacher la réalité
              • Un acteur finance ce dont il est responsable ou ce dont il bénéficie
              • L'Etat doit assumer ses politiques nationales et non se défausser sur le système d'assurance sociale

- Natoo : Par mission, vous entendez quoi ? Chômage, maladie, etc ... ? Et par financeur, entreprises, salariés, Etat ?

- VL : C'est tout à fait cela. Commençons par les entreprises. Quelles missions doivent-elles financier ?
               • Assurance chômage : actuellement partagée entre entreprises et salariés, il apparait juste que le coût en soit supporté par les entreprises, uniquement les entreprises, afin de les intéresser financièrement à la baisse du chômage.
               • Accidents du travail : même logique, à la charge des entreprises, c'est d'ailleurs déjà le cas.

NAO, Les YoutubersWhere stories live. Discover now