Chapitre 17

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            Il était près de huit heures du soir lorsqu'Innes parcourut le long couloir qui menait au grand bureau du roi. C'était une grande salle rectangulaire aux murs recouverts d'étagères en bois ouvragé et sur lesquelles des milliers de livres avaient été disposés. Hector, Ephraïm et Deck étaient nonchalamment assis sur les différents canapés de luxes dont les accoudoirs et les pieds étaient en or pur ; tandis qu'Eliwood était installé derrière le secrétaire en bois d'ébène, les pieds posés sur la table, le nez en l'air. Innes entra sans cérémonie dans le bureau, le souffle coupé. Il ne prêta aucune attention à la magnifique fresque qui représentait le Dolce sur le mur derrière Eliwood, ni même au portrait gigantesque du père du roi Ashnard, en tenu de guerrier.

— Eliwood, des nouvelles troupes de Tabou sont arrivées des quatre coins du Dolce pour venir nous prêter main forte, dit Innes.

— Voilà une excellente nouvelle ! s'exclama Ephraïm qui aiguisait sa lance avec un petit poignard en argent.

Innes leva un sourcil dubitatif en le regardant avant de se tourner à nouveau vers Eliwood et de continuer :

— L'ennui c'est que...

Eliwood arrêta sa contemplation du plafond lumineux et baissa la tête vers lui.

— L'ennui c'est que..., balbutia Innes, c'est que les anges ont débarqué.

— Les anges ? s'écria Hector. Quels anges ?

— Tous, on dirait. Même... même les anges de Fire Emblem !

Innes avait presque l'air désolé pour Hector qui paraissait alarmé par cette nouvelle. Eliwood se contenta de soupirer.

— Je ne vois pas ce que cela a de bien ennuyeux, dit-il d'une voix éteinte en se remettant à contempler le plafond. D'ici deux jours, il n'y aura plus personne à qui prêter main forte de toute façon.

— Tu crois vraiment qu'ils vont se laisser faire ? intervint Deck, l'air agacé par la désinvolture de son camarade.

Il se redressa dans son canapé pour faire face à Eliwood.

— Ils se battent sans relâche depuis près de deux jours, les guerres durent plus longtemps que ça ! Tu n'as donc aucune conscience des stratégies de guerres... ?!

— Je ne te permets pas de me parler sur ce ton, Deck, le coupa calmement Eliwood sans décrocher les yeux du plafond. Je suis ton roi, tu me dois le respect !

Deck leva les sourcils si hauts qu'on les voyait à peine derrière ses cheveux bruns.

— Mon roi ? Et depuis quand ?

— Euh... Deck..., marmonna Innes pour l'inciter à se calmer.

— Non, laisse, Innes, je crois que notre cher camarade a raison. Visiblement, il semble penser que je manque d'autorité...

Eliwood baissa à nouveau la tête et croisa le regard de Deck. Il ôta ensuite rapidement les pieds de la table et se leva. Innes sembla penser qu'il s'apprêtait à abattre son courroux sur Deck et ce dernier n'avait pas non plus l'air rassuré. Tout le monde le regarda traverser la pièce et sortir sans accorder un autre regard à Deck. Innes s'empressa de le suivre hors du bureau, suivi de près par Hector, Ephraïm et Deck —bien que celui-ci n'avait pas l'air pressé de le rattraper.

Ils se dirigèrent vers la salle du trône qui avait été débarrassée des saletés qui avaient jonché le sol ces derniers jours. La salle paraissait aussi propre qu'à l'accoutumée bien que le drap de velours bordeaux d'Eliwood reposât toujours sur le trône.

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