Chez Jean

Chapitre 13

« Je sais comment l'appeler moi ! »

Un homme d'une vingtaine d'années, la peau matte, les cheveux courts, avec un style de hipster  du nom de Julian s'était levé pour prendre le dessus sur le niveaux  sonore de ses camarades, et ça avait plutôt bien fonctionné, tous  s'étaient tût pour le regarder, attendant qu'il parle.

« Nous avons qu'à l'appeler Andrew, c'est de lui que vient l'idée après tout ! »

Le brouhaha repris de plus belle, chacun débattait avec son voisin, cherchant à savoir ce que pensait l'autre. Andrew appela donc au calme, afin que le silence revienne et que l'on puisse livrer son opinion chacun à son tour en étant compris de tous. On reprit le système de tours de table et également celui de vote.  Après plus d'une bonne heure à chercher et débattre sur la grande  question des prénoms, ainsi que trois votes consécutifs, il fut décidé  que le héros principal serait nommé 'Andrew' en hommage au Britannique. Le jeune auteur en fut très ému et remercia chaleureusement les villageois.

« Et maintenant, on fait quoi ? »

La  question était posée par Simon, le frère de Sophia, qui n'avait pas  raté une miette de tous les événements de la journée et qui avait pleins  d'idées en tête pour la suite, il imaginait déjà tout ce que  contiendrait le roman.

« Nous n'avons  qu'à continuer sur le personnage principal, il faudrait lui construire  une identité, lui trouvé des caractéristiques pour qu'il puisse prendre  vie. Il ne doit pas ennuyer le lecteur, il faut qu'il soit actif et non pas passif, expliqua l'Anglais.

_ Oh ! Moi j'ai des bonnes idées, s'exclama Julian »

Ce jeune homme avait toujours bien aimé lire, depuis petit, il était fasciné par les romans et par l'écriture, bien que ce dernier point soit pour lui rien de plus qu'un fantasme.  L'idée même de prendre une feuille et un crayon pour laisser libre  cours à son imagination, était pour lui trop compliqué et inimaginable. Il voyait plus les auteurs comme des gens spéciaux, hors de commun, ce qu'il n'était pas selon lui. Alors, quand il avait appris qu'un écrivain était à St-Laurent, il n'en croyait pas ses oreilles.  Julian avait alors fait son possible pour se libérer du chevet de sa  mère, qui était malade et il ne regrettait absolument pas d'être venu. Il réalisait son rêve, enfin, il pouvait participer à l'élaboration d'un manuscrit. C'était plus que ce qu'il aurait pu imaginer. Il était donc très enthousiaste, il reprit la parole pour exposer son avis :

«  Je pense qu'il lui faudrait un métier plutôt classique, qu'il puisse  avoir une vie un peu plus excentrique, sinon, ça sortirait du cadre  réaliste que l'on essaye de se fixer, enfin, selon moi.

- Je suis d'accord, déclara à son tour son voisin de gauche. Dans un petit village comme ici , il n'y a jamais d'homme d'affaire multimilliardaire, juste des gens simples. »

Le tour du 'U' continua et la majorité étant en accord avec un métier simple, il fut admis qu'Andrew serait un électricien. Un métier banal qui passait dans un petit village comme celui-ci.  Pour la suite, il fallut décider du physique du personnage principal,  et là, à la grande surprise du jeune auteur, tout le monde fut  rapidement d'accord. Un homme pas très grand, ni trop maigre, ni trop gros, un poids juste suffisant pour qu'il ai quelques complexes, mais que personne ne s'en doute, des yeux marron et des cheveux châtain. Le héros allait donc être d'un banal appréciable. Quant à l'âge, il fut décidé, pour que l'homme puisse raconter un minimum d'anecdotes, il fallait qu'il est un certain âge. L'idée du vieillard gâteux fut écartée, car le personnage devait pouvoir se déplacer correctement, et parler audiblement afin d'être compris de tous.  Le trentenaire et le quarantenaire furent repoussés, pas encore assez  vieux, trop impulsifs, on préférait le cinquantenaire, plus proche de la  retraite, plus vers le milieu de sa vie, calme et posé, pouvant  bavarder sans trop être pressé.

En fin  d'après-midi, le plus gros du travail avait été fait, le petit groupe  était tout à fait content de son travail, et Andrew encore plus. Il proposa de lever la première séance d'écriture en apercevant l'heure sur l'horloge suspendue derrière le bar.  Petit à petit, les villageois se levèrent et repartir vaquer à leurs  occupations, tout en discutant de leur journée, un immense sourire  planté sur la figure. L'Anglais était plus  qu'heureux de les voir rire, et de les avoir vus tous participer, la  cohésion dans ce village était juste fantastique, il n'en revenait  presque pas. En ville, jamais les gens ne  prendrais le temps de tous s'unir pour avoir un projet commun de la même  sorte, ils ne prendraient pas le temps d'apprendre à connaitre les  autres pour les travailler avec eux. Et, même si  Andrew n'était pas venu dans le but d'avoir une nouvelle vision de la  vie, de remettre en cause des principes qu'il avait appris depuis son  enfance, mais de seulement être plus inspiré, il voyait qu'il avait  changé. Il se rendait compte du chemin qu'il avait parcouru, de son évolution, il en était fier.

Après  avoir récolté tous les papiers qu'il avait laissés trainer sur la  table, au rythme acharnée des idées de ses camarades, l'écrivain se  dirigea vers le bar, là où quelques-uns sirotaient déjà une boisson. Emilia lui souris chaleureusement.

« C'est vraiment bien ce que tu fais Andrew ! Tu aides tout le monde ici, à se confier, à s'occuper. Tout ceux que j'ai croisés ne m'ont dis que du bien de toi, et à quel point tu étais gentil ! C'est fou le bonheur que tu mets au village ! s'exclama-t-elle.

_ Merci, Emilia, répondit-il simplement un peu gêné de tant de compliments. Je n'ai pas fait grand-chose.

_ Tu as réussis à faire parler Maurice, c'est formidable ! »

L'homme aux cheveux ébène resta silencieux quelques instants, pensif.

« Il en avait sûrement besoin, je lui ai juste donné la bonne occasion de le faire, finit-il par conclure dans un haussement d'épaules. »

La  femme rondelette en face de lui voulu rétorquer, mais n'en n'eut pas  l'occasion, se faisant interpeller par un buveur de bière. Andrew en profita pour sortir toues ses notes éparpillées un peu partout pour en faire un résumé et tout avoir au même endroit. Il sourit, ils avaient drôlement bien avancé.

***

Hellooooo ! Voici le chapitre de cette semaine !

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