Chez Jean

Chapitre 9

Dès le lendemain, Andrew, se décida à tout mettre en œuvre pour l'idée, qu'il trouvait fantastique, de Lou et Séléna. Jamais, il n'aurait pu avoir une idée pareille, tout seul. Voilà, pourquoi, il était si content d'être venu vivre ici, il avait appris tant de choses ! D'abord, de s'éloigner du cliché de l'auteur seul et dépressif, créant dans son antre, sans jamais en sortir. Puis maintenant, il comprenait qu'en plus de simplement discuter, échangé avec d'autres, il fallait qu'il se fasse aider. Son livre ne serait pas quelque chose de personnel, tout le monde allait l'écrire, et côte à côte, ils allaient réussir à fabriquer un chef-d'œuvre.

Enfin, toutes ces certitudes, n'en n'étaient plus réellement, à 10h, quand il remarqua que les seules personnes présentes dans la bibliothèque, étaient, Madame Chamont, la bibliothécaire, Lou et Séléna, les deux femmes à l'origine de ce projet, et lui-même, dépité d'avoir cru en toutes les idées qu'il s'était si vite construite. Il ne comprenait pas. C'est vrai, qu'il avait tout mis en place pour s'assurer que son projet prenne vie. Le bouche-à-oreille d'abord, ce qui dans les petits villages marchait le mieux, il avait commencé par Emilia, parlant assez fort pour que tous les clients aux alentours l'entende bien, quelques habitués avec lesquels il avait déjà parlé... Le Britannique avait aussi, avec tout le soin qu'il possédait créé des petites affiches, très colorées et assez tape l'œil pour ne pas être raté, il les avait installées Chez Jean, forcément, à la boulangerie, et à la petite épicerie du coin. Les trois points stratégiques, il avait eu raison.

« Ne t'inquiète pas, je pense juste que personne n'avait trop envie de venir ici, ça n'a rien contre toi ! affirma Lou, tandis que Madame Chamont tournait le dos.

- Mais oui ! Je suis sûre qu'ils sont tous Chez Jean ! compléta Séléna »

Leurs remarques furent accueillies par une moue très dubitative d'Andrew. Il n'était pas faux que la bibliothèque municipale de Saint-Laurent était tout le contraire du mot accueillant, l'odeur de vieux livres, n'était pas rassurante, juste nauséabonde, les hautes étagères, sur lesquelles se tenaient des dizaines de livres, montaient si haut, que la lumière du jour ne passait plus, donnant une ambiance lugubre. Les éclairages, de longs néons, diffusaient un éclairement blafard, grésillant. Pour ajouter un côté encore plus sinistre à ce tableau, déjà bien rempli, on pouvait apercevoir çà et là de grandes toiles d'araignée, et une fine couche de poussière sur les bibliothèques.

***

Ne voyant l'utilité de rester les bras ballants à ne rien faire au milieu des livres, Andrew avait décidé de rentrer Chez Jean. Au moins, là-bas, il avait ses habitudes et il arrivait à se concentrer. En entrant, seul dans le café, il découvrit une vraie effervescence. Le lieu d'habitude si calme, grouillait aujourd'hui d'agitation, et de désordre. Certains criaient, d'autres, bougeaient dans tous les sens, une vrai fourmilière. Se demandant, ce qu'il pouvait bien se passer pour qu'un tel changement opère, l'auteur chercha une tête qu'il connaissait parmi tous les habitants. Il repéra facilement Sophia avec sa chevelure de feu, se démarquant facilement des autres.

« Oh ! Andrew, tu es là ! C'est génial, on se demandait où tu étais passé ! On a tous cru que tu allais nous laisser ! s'exclama la jeune femme, quand elle vit l'Anglais.

- Que se passe-t-il ici ? interrogea-t-il, sans répondre à la rousse.

- On installe un atelier d'écriture, quoi d'autre ! »

L'homme au cheveu noir, eu besoin de quelques explications avant de totalement comprendre. Les villageois s'étaient presque tous réunis ici, au café, pour l'aider dans la conception de son roman ! Il était si heureux que ses idées aient été entendues ! Il apprit également, que même les plus courageux lecteurs, ne se rendaient jamais à la bibliothèque municipale, et c'est donc pour cela, que personne n'était venu.

Des tables avaient été agencées, dans le fond du restaurant, de sorte à formé une espèce de « U ».. Des chaises avaient été réquisitionnées un peu partout, et disposé autour du « U ». Le tout donnait vraiment bien. Andrew, un sourire des plus niais sur le visage, finit par s'installer, au bout, là, où on lui avait tout naturellement désigné une place. Le nombre de personnes présentes avait dépassé ses pronostics et ses attentes. On avait dû se serrer pour tenir et tous avoir une place.

« Je tiens, tout d'abord, à vous remercier, tous autant que vous êtes, d'être venu, pour me soutenir, et faire en sorte, que quelque chose d'unique et de merveilleux se réalise. Un grand merci à vous ! J'espère que cette expérience nous apportera du bonheur et que tout se passera pour le mieux. Alors, sans plus attendre, je déclare ouverte la première séance d'écriture. »

Le discours de l'écrivain fut accueilli par des exclamations de joie, ce qui le fit sourire d'avantage. Andrew commença par faire un résumé des étapes à suivre et de la démarche à entreprendre pour écrire un roman. Il était dans son élément, parlait sans s'interrompre, tout en captivant son auditoire. Puis, enfin, vint le temps de se mettre au travail. Ce fut là, que les débats commencèrent.

Personne n'était d'accord, sur rien. Ni sur le narrateur, ni sur l'histoire. Les idées fusaient au même rythme que les questions et les réclamations. Andrew ne savait plus où donner de la tête, à qui répondre.

Il fallait une organisation. Après dix minutes de cacophonie, il osa hausser la voix.

« S'il vous plaît ! cria-t-il durement au-dessus des autres ( les voix baissèrent peu à peu). Nous ne pouvons pas commencer comme ça ! On va devoir mettre des règles, sinon, on ne va rien tirer de nous-mêmes. »

Sa remarque fut reçue par des hochements de tête en accord avec lui. On ne pouvait définitivement pas continuer à se crier les uns sur les autres. Ça ne rimait à rien.

« Nous n'avons qu'à faire des tours de table, recueillir les idées de chacun, proposa une femme »

Andrew ne la connaissait pas. Il s'agissait de June Delois, une trentenaire, brune aux yeux marron. Tout le monde approuva son idée. C'est ainsi qu'on instaura les tours de table, afin que chacun s'exprime et mette son grain de sel.

***

Salutations !  Alors, il se  peut que le chapitre d'aujourd'hui ( publier l'après-midi) soit un tout petit peu plus petit que les précédents, mais c'est normal.  Il sert à faire une sorte de " transition", si on veut. 

Nous espérons que le chapitre vous a plus, et que l'histoire en générale aussi ! Tous les commentaires sont les biens venus, mêmes les tous petits. ^^

Merci pour toutes les vues également, bientôt 500 !

Sur ce, à la semaine prochaine !

Mamie_grumpy
Taquapax