Lettre à Thomas

222 18 7
                                    

Cher Thomas,

Tu m'as déçu. Tu as parfaitement joué ton rôle de gentleman et de parfait petit ami. Tu m'as dit tout ce que je voulais entendre, tu as fait tout ce que je désirais secrètement pour que je tombe dans tes filets sournois. Et comme je suis faible et naïf, j'y ai cru. J'y ai cru jusqu'au bout et je ne sais pas où j'ai trouvé la force de me libérer de ton emprise.

Tu sais, tout ce que nous avons vécu cette première fois, toi et moi, j'y repense encore parfois et je me demande comment j'ai pu me laisser berner à ce point par tes belles paroles. Quand j'ai su qui tu étais réellement,  ça m'a brisé le coeur. Ça m'a fait un mal de chien de constater que chaque geste était calculé.

Je ne te félicite pas de ta discrétion. Tu aurais pu, au moins, faire attention à ce que tu dis et surtout À QUI.
Car, vois-tu, nous avons des amis en commun. Certes je ne les vois pas beaucoup, mais nous restons tout de même en contact. Et quelle n'a pas été ma surprise quand Minho m'a révélé les propos que tu as tenu à propos de moi!
Pourquoi dire de telles choses? Dis-moi, pourquoi t'es-tu senti obligé de dire cela? Moi qui avait cru qu'en six ans, tu aurais changé. Tu es resté le même, désespérément le même. Et une fois de plus, j'ai eu le coeur brisé.

Je suis con. Je suis un con d'avoir espéré que ces six années t'auraient changé, que tu serais devenu quelqu'un de meilleur. Mais on ne change pas qui on est vraiment, n'est-ce pas? Je n'aurais jamais dû sortir, ce jour-là. Ça m'aurait au moins évité de te croiser, d'être assailli par des sentiments contraires toute une semaine. Ça m'aurait évité de psychoter, de nous imaginer ensemble, à nouveau, toi et moi, comme avant. Ça m'aurait évité de retomber amoureux de toi. Et devine quoi : j'ai été assez con pour faire DEUX fois la MÊME erreur avec la MÊME personne.

Excuse les larmes sur le papier. C'est juste que c'est trop dur de se confronter à la réalité. C'est dur de se dire que ce que j'ai fait était justifié et que je l'avais oublié.
Je ne peux pas ignorer les baisers échangés dans les toilettes alors que tout le monde était en cours. Je ne peux pas t'effacer de ma mémoire comme ça. Je suis désolé. Désolé d'avoir cru une seule seconde que toi et moi, on aurait pu recommencer. Qu'on aurait pu se donner une seconde chance. Crois-moi Thomas. J'y ai franchement cru.

Tu n'as aucune idée de ce que tu as fait. Tu m'as brisé, jeté, cassé, tu t'es joué de moi. Deux fois. Tu as abusé de ma confiance. Cette fois, je te le dis. Tu es nocif. Tu nuis à ma santé, à mon bien-être. Tu me hantes dans mes moments les plus sombres, tu me fais culpabiliser et en plus tu me rappelles les bons moments que nous avons eu, encore et encore.

Je suis fatigué, Thomas. Épuisé de me souvenir, exténué de revoir ton visage souriant. Je ne veux plus me retenir de pleurer quand je me rends compte que tu es un connard. Car c'est ce que tu es.

Cette lettre, tu peux la brûler, la jeter, la montrer aux autres ou même l'encadrer, je m'en fous. Je veux t'oublier une bonne fois pour toutes. Alors je te le demande, une dernière fois.

Laisse-moi tranquille.

Newt

Newtmas foreverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant