L'homme Interdit

Chapitre 23

Connaissez vous cette douleur au crâne lorsque vous passez toute une nuit les yeux grand ouvert et l'esprit déconnecté du monde, cette envie désagréable de vouloir vomir, et cette lumière aveuglante du jour qui font souffrir vos yeux.. C'est ce que je ressens en ce moment à cause de cette putain de nuit blanche.

Je suis allongée sur le dos, le plafond me semble très intéressant depuis de longues heures.
Je me redresse légèrement du lit, et me masse les tempes douloureuses. Le contact de mes pieds nus au carrelage froid fait naitre de désagréables frissons le long de mon corps.

Je récupère mon téléphone posé sur la table basse, et soupire longuement, il n'ai que 9h et on est dimanche, si seulement je pouvais contrôler le temps et faire passer ce jour, je crois que je n'ai jamais autant aimé que le lundi vienne aussi vite.

Je prends une grande inspiration, une bonne douche froide, voilà ce qui fera l'affaire!

Je me dirige maladroitement vers la salle de bain et m'y engouffre.
Je me déshabille d'une lenteur extrême, ce qui m'énerve mais mon corps ne veut pas agir autrement déconnecté de mon cerveau épuisé.

Dépourvue de vêtements, je laisse l'eau incroyablement froide inondée ma peau brulante.

C'est désagréable comme sensation, mais j'en ai terriblement besoin. Mon coeur se serre à chaque gouttelette froide, j'ai mal, terriblement, mais je ne veux pas pleurer...pas maintenant.

Nous somme le 05 Octobre...le jour où auparavant j'étais la première à me lever, la première à préparer le petit déjeuné, à crier dans toute la maison mon bonheur, et le jour qui aujourd'hui représente ma plus grande tristesse.

Je ne sais combien de temps je suis restée sous la douche, mon esprit ailleurs, mais vu la douleur présente au niveau de mes jambes je dirai plus d'une heure.
J'enroule mon corps d'une longue serviette moelleuse, et sors finalement de cette pièce étroite insupportable pour mon esprit.

Mes sous-vêtements portés, je récupère un jogging noir de mon armoire que j'enfile et cherche dans le désordre monstrueux que j'ai causé mon t-shirt, ou plutôt le t-shirt blanc de papa.

Je le cherche dans la pile de vêtement,  doublant ainsi le désordre dans mon armoire mais je m'en fou, je dois le retrouver et l'enfiler tout de suite.

Je vide pratiquement la moitié de mes vêtements au sol, je cherche encore un peu partout le coeur battant, la panique me monte...il est introuvable.

Mes joues s'humidifient aussitôt, les premières larmes dont j'ai retenu toute la nuit coulent d'une vitesse incroyable jusqu'à parcourir mon cou.

"Mais où te cache tu?"

Je glisse le long du mur et me recroqueville sur moi-même, ma vision est totalement floue, et mon corps tremble légèrement, j'ai besoin de ce t-shirt...
Je ne contrôle plus mes émotions, je ne veux plus les contrôler, je pleure à chaudes larmes, ma tête me fait un mal de chien.

Je crois que plusieurs minutes passent et je ne daigne bouger de cette place.
Mes paupières s'ouvrent lourdement et à travers mes larmes, je distingue un vêtement à ma gauche, par terre dans le désordre. Je me jette vivement sur lui et souris aussitôt..je l'ai retrouvé.

Je le serre contre moi aussi fort que je peux, soulagée de l'avoir sous la main. Ma respiration se calme peu à peu et j'essuis du revers de la main mes yeux bouffis de larmes.

Je l'enfile sans plus tarder, le contact du vêtement à mon corps me fait un bien fou. Je me relève difficilement et m'installe sur mon lit en laissant derrière moi volontairement mes habits qui trainent au sol, je n'ai pas le coeur de ranger quoi que ce soit aujourd'hui.