14 - M.. Merci..

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- Je.. C'est ta chambre ?

A l'instant où elle posa cette question, Camila se rendit compte de son idiotie, et elle regretta aussitôt d'avoir ouvert la bouche.

Comme pour la conforter dans ce qu'elle pensait, Lauren se retourna vers elle, les sourcils haussés et un sourire moqueur sur les lèvres.

- Oui, dit-elle sur un ton qui donnait l'impression qu'elle voulait plutôt dire «ça me paraît évident».

- Oh, d'accord. C'est juste que je ne m'attendais pas à ce que ce soit, si.. hum..

-Délabré ? interrompit Lauren, les sourcils toujours froncés mais son sourire ayant disparu pour laisser simplement place à son intense regard.

- Non, je..

- Négligé ?

- N-Non..

- Sans vie ?

- NON ! Je pensais juste que c'était quand même vide pour la chambre d'une adolescente, je.. Tu comprends ?

Camila se mit à rougir, se sentant soudain très mal à l'aise sous le regard accusateur de son interlocutrice, et elle se mit à danser nerveusement d'un pied sur l'autre. Mais cette sensation disparut d'un coup quand Lauren lui offrit de nouveau ce magnifique sourire amusé.

- Tu es tellement facile à effrayer, dit-t-elle. Mais ne te mets pas dans un état pareil pour moi.

- Je.. Je suis désolée Lauren, je ne voulais pas te vexer.

- Je ne suis pas vexée, Camila, calmes toi. «Ma» chambre est vide parce que, en tout et pour tout, je ne dois y passer qu'une seule.. voir deux semaines par an. Alors je ne vois pas trop l'intérêt d'en prendre soin ou bien de la décorer. Hum ?

- D'accord..

Camila hocha lentement la tête, maiselle fronça les sourcils en même temps, se demandant ce que Laurenpouvait bien avoir à faire de si important qui l'empêchait de venirdans sa chambre.

Et puis, presque aussitôt, elle serappela de la conversation qu'elle avait eu avec Swan plus tôt dansla soirée.

- Tes voyages, dit-elle doucement. Tun'as pas voulu me répondre tout à l'heure, quand on jouait, quandje t'ai interrogé à leurs sujets.

Camila releva les yeux juste à tempspour voir Lauren se détourner légèrement et regarder dehors, luiexposant ainsi son profil et lui laissant tout le loisir del'observer.. de l'admirer.

Outre son ventre extraordinairementplat, et la masse volumineuse de ses fesses mises en valeur par sonjean noir, la jeune brune eu le temps de remarquer ses poings sefermés et les muscles délicats de sa mâchoire se contracter, cequi fit naître un léger sentiment d'inquiétude dans le creux deson estomac.

Puis, sans prévenir, Lauren seretourna d'un mouvement vif, et au lieu de planter ses beaux yeuxverts dans ceux de Camila, elle les fit courir le long du corps decette dernière, comme pour la déshabiller du regard.

Quoique pour ça, elle n'a pasbesoin de faire beaucoup d'efforts, pensa Camila avec un petitsourire plein d'amertume, puis elle resserra un peu les pans de laveste en cuir autour de son corps mince.

- Je vais te prêter des vêtements,finit par dire Lauren. Et quand ce sera fait, tu pourras m'indiquerou tu habites, pour que je te ramène.

- Oui... Merci.

Miss Yeux Verts lui sourit, sedirigea vers l'armoire, et l'ouvrit. Elle en sortit une paire dejeans noirs, ainsi qu'un T-shirt de la même couleur, qui arborait le logo des «1975», presque identique à celui que portait Lauren, puis elle lestendit à la jeune femme qui se tenait derrière elle.

- La salle de bain est juste en face dela chambre, dans le couloir.

- Merci.

Camila prit les vêtements et seretourna pour sortir de la chambre. Rapidement, elle eut l'impressionde sentir le regard de Lauren sur son corps, et elle ne puts'empêcher de se mordre les lèvres, souriant doucement.

Enentrant dans l'immense salle de bain, elle ne fut même plus surprisede retrouver la fameuse odeur aphrodisiaque dans chacun des coins dela pièce.

Elle s'avança jusqu'au centre de lasalle de bain, pour poser le jean et le T-shirt sur le rebord de lagrande baignoire qui se trouvait là.

Elle ne perdit pas de temps pourretirer vivement la verste que Lauren lui avait prêté, impatientede pouvoir mettre de vrais vêtements sur son corps à moitié nu.

Mais au moment où le cuir effleura legrand bleu au niveau de ses côtes, un cri de douleur s'échappainvolontairement d'entre ses lèvres délicates,sansqu'elle ne puisse le contrôler.

Pratiquement au même instant, Laurenouvrit brusquement la porte de la salle de bain, les sourcilsfroncés.

- Qu'est ce qu'il se passe,demanda-t-elle, à la fois perdue et affolée.

- N.. Non, c'est rien, je.. J'ai touchémon bleu, et..

Lauren ne la laissa pas terminer saphrase. En quelques pas, elle fut tout près d'elle, occupée à observer sa blessure de plus près.

- L'ecchymose a grandi, elle s'estassombrie.. Et ta peau à enflé. C'est pas beau mais c'est pas grandchose, je vais m'occuper de ça..

Lauren se retourna, et ouvrit la petitecommode qui était accrochée au mur au dessus du lavabo.

Elle fouilla plusieurs minutes, sesmains se baladant entre des dizaines de boîtes de pilules, dont lamoitié tombèrent de la pharmacie, dans le lavabo, tandis que l'uned'entre elles tomba sur le sol et roula jusqu'aux pieds de Camila.

La jeune femme s'accroupit délicatementpour ramasser la petite boite cylindrique. Elle essaya de lire le nomqui était marqué sur la petite étiquette, mais elle n'eut le tempsque d'apercevoir les premières lettres, «Vi.. », avant queLauren ne lui arrache brusquement des mains pour la jeter à nouveaudans la pharmacie.

Elle fit reculer Camila pour la faires'asseoir sur le rebord de la baignoire derrière elle, sans dire unmot.

Elle ouvrit le tube de pommade qu'elleavait finalement trouvé parmi toutes les autres boîtes demédicaments. Elle en mit une petite quantité dans sa main, etappliqua doucement la texture froide sur la blessure aggravée.

Camila poussa un couinement de douleur,et ne put s'empêcher de poser une main sur l'épaule puissante deMiss Yeux Verts, avant de crisper ses doigts de manièresincontrôlable.

- Merde, murmura-t-elle.

- Ça va aller, Camila, respire,répondit Lauren, légèrement lassée par son comportement.

Lauren déposa le tube de pommade prèsd'elle, puis s'empara du rouleau de bandage qui se trouvait juste àcôté, pour le dérouler autour de ses côtes et mettre son grandbleu à l'abri.

Enfin, elle se leva, rangea tout cedont elle s'était servie dans la pharmacie, se lava les mains puisse retourna et tendit la paire de jean et le T-shirt à Camila avecun petit sourire rassurant.

-M.. Merci...

- Tu sais, tu devrais arrêter de meremercier dés que j'ouvre la bouche ou que je bouge le petit doigt.

Lauren inclina légèrement la tête etsortit de la salle de bain pour lui laisser le peu d'intimité quilui restait.

Silencieuse, Camila enfila le T-shirt,un peu large pour elle, ainsi que le jean noir, qui, lui, par contre,moulait parfaitement le bas de son corps.

Sûrement à cause de mon cul,songea Camila en réprimant difficilement un bâillement, épuisée.

Elle s'appuya contre l'un des murs dela salle de bain, se laissa lentement glisser contre lui, et seretrouva assise sur le sol, les jambes repliées contre son ventre,et les bras passés autour de ses genoux.

Et puis, sans vraiment faire attention, ou plutôt, sans vouloir faire attention, elle s'endormit..



BANAL (Camren)Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ