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22 septembre 2021

Rayane :

J'ai vraiment passé une sale nuit et une sale journée hier. Je vous jure, l'appendicite, ça fait vraiment beaucoup trop mal. A mon réveil, le chirurgien m'a expliqué que j'avais vraiment du tarder à venir vu l'infection qui s'était propagé. J'ai pas osé lui expliquer que j'attendais que Denitsa rentre pour venir parce que je ne me voyais pas aller à l'hôpital sans elle. Ouai, l'hôpital, c'est pas ce que je préfère spécialement et sans Denitsa, je préfère ne pas y mettre un orteil. La dernière fois que j'ai du y aller, elle était encore à mes côté et j'avoue que j'avais un peu moins stressé. Finalement, c'est la douleur qui m'a poussé à partir, j'avais vraiment pas le choix. Et puis de toute façon, j'aurais attendu Denitsa et elle m'aurait laissé y aller seule, elle se serait contenté de garder les enfants je suppose. Ouai, nos relations, c'est pas trop trop ça en ce moment. En fait je comprend pas, je sais que j'ai merdé le soir où on s'est retrouvé dans son lit, je sais que j'aurais du lui expliquer à ce moment là mais rien n'est sorti. J'ai passé la journée du lendemain à écrire la lettre, j'ai fait attention à tout, strictement tous mes mots étaient pesé et pensés, mais rien, aucune nouvelle. J'ai seulement pensé qu'elle ne voulait plus de nouvelles de moi, qu'elle avait jeté cette lettre et qu'elle avait tiré un trait sur nous. Tous les jours, j'attends juste le moment où elle va me virer de chez nous, pour repartir seule. J'attends le jour où elle va me dire que je ne peux plus vivre ici parce qu'un autre homme va prendre ma place. Alors depuis, je n'ose plus la regarder. Je fais tout pour tenir ma promesse de lui rendre sa liberté même si j'en dors plus la nuit, même si tous les soirs en passant devant sa chambre, je meurs d'envie d'y rentrer et même si j'ai craqué une fois en l'entendant pleurer. J'ai promi et je ne peux pas me permettre de briser une autre promesse. J'en ai brisé bien trop et je ne veux plus briser quoi que ce soit en rapport à Denitsa. Enfin bref, voilà comment je me suis retrouvé à l'hôpital, seul, triste et vraiment désespéré. L'infirmière m'a dit qu'elle était venue chercher les enfants, je suppose qu'elle est rentrée avec eux. Enfin c'est ce que je suppose jusqu'à ce que la porte de cette chambre s'ouvre et que je les vois, tous les trois. J'avoue, je suis vraiment étonné. Je réponds à sa première question sans détour. Sa deuxième me déroute totalement. Je ne comprends absolument pas où est le piège dans sa question alors tant pis, je réponds sans mentir.

« Euh.. Le lendemain du soir où.. Enfin tu sais, où tu m'as viré de ton lit. La première fois, après la soirée aux studios . »

Je vois bien à sa tête qu'elle ne comprend absolument pas comment ça peut être possible et moi je ne comprend vraiment pas pourquoi elle fait cette tête. Il y a un non-dit quelque part et il faut absolument que je comprenne où.

« Attends.. Tu l'as lu quand ?

-Cette nuit. Sur les chaises de l'hôpital.

-Pourquoi tu l'as pas fait avant ?

-Parce que je l'ai trouvé dans le placard de Théo hier soir peut-être ? Tu voulais que je la trouve comment à cet endroit là ?

-Je.. Elle était sur la table du salon, je voulais que tu la lises en rentrant du travail... »

Je me tourne vers Théo qui visiblement comprend assez bien de quoi on parle, contraiement à Sofia qui s'est rendormie dans les bras de Denitsa. Il faudra que je parle de la sensation que ça me fait d'ailleurs en la voyant dormir là, mais c'est une autre histoire. Je baisse mon regard vers Théo qui suce son pouce avec un air un peu paniqué.

« Théo.. Est-ce que tu as prit un papier qui était sur la table il y a quelques semaines.. ?

-Je.. Y'avait mon doudou à côté alors je l'ai vu et y'avait un cœur dessus comme maman elle fait sur les dessins qu'elle me donne alors je l'ai rangé dans ma chambre.. »

Je ne peux pas m'empêcher de sourire, même si je sais que ce détail nous a fait souffrir pour pas grand chose Denitsa et moi. Enfin du moins je crois, j'ose espérer que ça aurait été différent si Denitsa l'avait lu ce jour là. Denitsa pose Sofia sur le petit fauteuil à côté de moi et se met à la hauteur de Théo. Il a l'air complètement paniqué, je crois qu'il a très bien comprit qu'il avait fait une bêtise.

« Théo.. regarde moi.. Tu sais que c'est pas bien de prendre les papiers comme ça sans qu'on te les donne.. Parfois, il y a des choses importantes écrites dessus, des papiers pour les adultes.. Papa, il avait besoin de ce papier et je l'ai vu qu'aujourd'hui. Donc tu vas t'excuser auprès de Papa et tu recommenceras pas d'accord.. ? »

Je vois mon fils qui hoche la tête doucement. Il escalade le lit, aidé par Denitsa et vient me poser délicatement ses lèvres sur la joue. Il me murmure un désolé tout faible et je ne peux pas m'empêcher de le rassurer. En soit, c'est pas si grave que ça. Je lui demande juste de retourner s'asseoir à côté de Sofia, je veux pouvoir parler avec Denitsa maintenant, parce que je crois qu'on a du temps à rattraper et surtout une grande discussion à avoir. Je pense qu'elle sait très bien qu'on pense pareil parce qu'elle vient s'asseoir au bout de mon lit, tout en jouant nerveusement avec un de ses bracelets.

« On est con hein.. ? »

Denitsa :

Je ne sais pas comment expliquer cette montagne russe de sensation depuis tout à l'heure dans mon cœur. Je suis passée strictement par toutes les émotions et là je ne comprend plus grand chose. Je suis juste soulagée, parce que je sais qu'il y a une explication à son silence et j'avoue que ça me rassure. Je ne supportais vraiment plus de le vivre sans savoir pourquoi. Quand j'entends sa voix, je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux vers lui et pour la première fois depuis un bout de temps, je vois bien qu'il me regarde en retour. Mon dieu, rien que ça, ça fait un bien fou. Ça m'avait réellement manqué de ne plus le voir me regarder. Rien que ses yeux sur moi, ça me rend dingue alors je vous laisse imaginer le reste.

« C'est moi qui ai été conne.. J'aurais du me douter que c'était bizarre que tu sois aussi distant. J'aurais du comprendre que quelque chose clochait, j'aurais du mettre ma fierté de côté pour une fois. J'étais resté sur le fait que tu savais pour ma grossesse.. Je suis désolée.

-Hé.. T'excuse pas Deni. C'est pas de ta faute, j'aurais du tout te dire depuis le début, ça aurait été beaucoup plus simple. C'est moi qui suis désolé. »

Je ne sais même pas quoi rajouter de plus. On est deux cons ouai, mais deux cons qui partagent un truc de fous ensemble. C'est plus de l'amour à ce stade, c'est une espèce de passion aussi forte que malsaine. Je sais que c'est ça que je ressens pour Rayane. Je sais que c'est un truc qui peut m'emmener très haut comme très très bas. Je sais tout ça parce que j'ai déjà tout vécu avec lui. Le meilleur comme le pire. Et même si le pire m'a mit au plus bas, si on me demande, je resigne pour tout revivre, parce que le meilleur en valait le coup. Maintenant tout ça, je sais qu'il va falloir que j'en parle directement avec le principal intéressé, que je le dise à voix haute. Je ne lui en veux même plus de tout ça maintenant que je comprend. Comme je suis vraiment nulle pour parler, surtout lui parler, je m'approche de lui et je viens me caler dans ses bras.

« Je m'en fiche, je te pardonne »

J'allais m'approcher un peu plus mais je vois rapidement son visage grimacé. Oups, ça va pas être possible ça. Je me recule immédiatement.

« T'as mal.. ?

-Ouai, un peu, la cicatrice tire.. C'est frustrant.. »

Je lui lâche un petit sourire, plus que vrai. Je crois qu'il va falloir attendre qu'on soit à la maison pour se parler réellement. On se bouffe littéralement du regard pendant quelques instants jusqu'à ce que Théo me demande d'aller faire pipi, cassant tout le romantisme du moment. On rigole tous les deux puis je me lève. Je laisse Sofia avec son père et je pars vers le couloir. Au dernier moment, je m'arrête devant la porte et me tourne vers lui.

« Pour ce que ça vaut Rayane.. ta lettre était magnifique. »

Juste pour le sourire qu'il me rend, je ne regrette pas de lui avoir dit. Juste pour ce sourire, je sais que je vais pouvoir attendre encore un peu avant d'avoir notre discussion.

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Bon ça va un peu mieux à ce que vous voyez. Il reste 2 chapitres je crois :)

Losing your memory Where stories live. Discover now