5. Don't deserve you

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4 février 2020 toujours

Rayane:

Je crois que personne ne peut comprendre ce que ça fait de la voir dans cet état, aussi misérable, aussi triste, aussi détruite. Alors c'est ça ce que je lui fais subir ? C'est comme ça qu'elle est depuis trois ans ? J'ai pas signé pour ça moi, j'ai pas signé pour qu'elle souffre toute sa vie en tentant de m'oublier. J'avais pas fait ça pour ça. J'avais pas compris moi. Quand je l'ai quitté, c'était pour elle, oui je sais, c'est cliché mais c'est vrai. Quand je l'ai quitté, je voulais qu'elle soit heureuse, je voulais qu'un autre lui offre la vie que je ne pouvais pas lui offrir. Je me disais bêtement que si on était fait pour être ensemble, on se retrouverait rapidement. Et puis elle a coupé les ponts, elle a jamais rappelé alors moi comme un con, j'ai fini par croire qu'elle avait réussi, qu'elle était heureuse. J'étais heureux pour elle même, j'étais presque heureux pour elle. J'ai tenté de m'en persuader en tout cas. Je lui en voulais de ne pas être revenue, énormément pour être honnête mais je pensais qu'elle avait trouvé ce dont elle avait besoin. C'est pour ça que j'ai recommencé à sortir, à draguer, à aimer. Je savais pas toute la vérité moi, je comprend d'ailleurs pas pourquoi personne ne me l'a jamais dit. Christian, Jade, ils devaient bien savoir non ? Ou alors comme moi, ils ont cru que cet enfant était d'un autre ? Ils ont cru à son semblant de bonheur ? J'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que là, j'y crois plus du tout. Elle est en pleurs à mes pieds et je ne peux rien faire. Encore, si elle pleurait juste mais non, là c'est pire que tout. Elle est effondrée, elle est littéralement détruite. J'ai l'impression qu'elle ne pourra jamais s'en remettre. Je lui tends les mains, je supporte plus de la voir comme ça. Il faut que je lui explique, faut qu'elle comprenne. Je sais que ce sera temporaire, que je vais devoir repartir, mais là, maintenant, dans l'immédiat, il faut que je mette le reste de côté. Là, la priorité, c'est elle. Pas Théo, pas Sofia, pas Marie, juste elle. On est que tous les deux et quand on est que tous les deux, je ne peux plus jouer, c'est impossible. Je la relève et je l'attire contre moi. Je caresse doucement ses cheveux. Je veux la calmer, je veux qu'elle arrête de pleurer.

« Chut... S'il te plaît Deni.. Arrête de pleurer s'il te plaît.. Calme toi, je suis là.. Je vais tout t'expliquer, laisse moi au moins t'expliquer s'il te plaît.. »

Denitsa :

Combien de fois dans ma vie il m'a relevé de la sorte ? Que ce soit sur scène, en soirée quand j'avais beaucoup trop bu, dans toutes sortes de circonstances, il me tendait les mains comme ça pour me jeter dans ses bras et ce parallèle fait franchement encore plus mal. Je ne sais même pas si je suis capable de tenir sur mes pieds tant j'ai mal. La douleur psychologique est devenue physique tant elle était grande mais elle se stoppe quand je suis dans ses bras, comme si tout mes nerfs s'étaient tu en même temps quand il m'a serré contre lui. C'est mon anti-douleur, c'est affreux. Le problème c'est qu'il est pire que la morphine, je sais que la rechute va faire mal. Je tente de respirer plus calmement, au rythme de ses chuts, de ses paroles. Doucement, je me calme, mon cœur ralentit, tout devient silencieux et je reste comme ça contre lui pendant un temps indéterminé. Et puis il se remet à bouger et il prend ma main. Il nous entraîne au fond de la cour, probablement là où personne ne peut nous voir des fenêtres de l'immeuble. On s'assoit sur des marches en pierre. J'ai froid mais clairement, là, maintenant, c'est un problème qui m'importe peu. Et puis de toute façon, c'est Rayane, évidemment qu'il me tend sa veste dès qu'on est assis. Je l'enfile sans réfléchir, tentant de faire abstraction de son parfum qui m'assaille. Je renifle doucement et j'essaye d'essuyer au mieux mon maquillage qui a du couler. Ses mains m'obligent à me figer quand il les approche de mon visage pour le faire à ma place. C'est le genre de gestes qui va faire mal dans mes souvenirs mais tant pis, sur le moment, je prends ce qu'il me donne. J'attends en silence qu'il se décide à me parler, qu'il se décide à m'expliquer ce qu'il doit me dire. Il finit par prendre la parole et je l'écoute, je m'accroche à chacun de ses mots.

Losing your memory Där berättelser lever. Upptäck nu