8. Bad day

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Rayane :

Je viens d'envoyer le SMS à Denitsa et c'est le portable de Marie qui vibre en réponse. Je fronce les sourcils, j'ai un très mauvais pressentiment. Marie consulte son portable qu'elle repose quasiment instantanément sur la table avec un air que je ne lui connais pas. Je sais qu'il se passe quelque chose, j'en ai la confirmation, mais je ne suis pas sur de vouloir savoir quoi. Marie me dévisage et je sais que ça a un rapport avec Denitsa, sûrement l'instinct.

« Tu la revois depuis combien de temps ? Tu m'avais juré que tu ne ressentais strictement plus rien pour elle, que tu n'avais même jamais rien ressentit à son égard, pourquoi tu me fais ça ?! »

Alors là clairement, je me prend une gifle. Ouai, j'ai peut-être un peu arrangé la vérité pour faire passer auprès de Marie mon enfant qui surgit de mon passé mais c'est ça que Denitsa a inventé ? Qu'on couchait de nouveau ensemble ? Elle sait autant que moi que c'est faux et qu'on risque gros tous les deux en jouant à ça. Je regarde Marie dans les yeux pour essayer de voir ce qu'elle ressent, ça ne présage strcitement rien de bon.

« Arrête Marie ! Je sais pas ce qu'elle t'a dit mais c'est faux ! Je te jure que je ne revois pas Denitsa !

-Qui a parlé d'elle ? Comment tu pourrais savoir que c'est d'elle dont je parle si tu ne la sens pas concernée dans l'histoire ? »

Je lève les yeux au ciel, ça tombait sous le sens qu'on parlait d'elle. Je tourne le regard vers Théo qui mange en s'en mettant un peu partout autour de la bouche. Sofia dort dans sa chambre, c'est mon petit bonheur de les avoir au quotidien tous les deux sous mon toit alors ouai, je panique. Au fond de moi, j'en veux à Denitsa à mourir de me mettre dans cette position.

« Marie je te jure que je ne vois personne d'autre que toi, peu importe de qui tu parles ! Je suis bien avec toi, Sofia et Théo ! J'ai besoin de rien d'autre !

-J'en peux plus de tes mensonges Rayane ! Tu crois vraiment que je n'ai pas cramé ton petit jeu ! Tu la vois à chaque fois, vous passez du temps tous les trois ! Tu me prends pour une conne depuis combien de temps Rayane !? »

J'hallucine, je sais vraiment pas ce que Denitsa lui a dit mais ça ne sent vraiment pas bon. Il faut que je rattrape la situation avant qu'elle ne dérape franchement en ma défaveur.

« Tu sais quoi ? Tu prends ta valise, ton fils et tu te casses ! Je ne veux plus jamais te revoir ! N'ose même pas venir voir Sofia, je suis sure que le juge appréciera le dossier d'infidélité ! »

Je perds strictement toute contenance. Ma fille, c'est toute ma vie et je ne sais même pas comment je pourrais faire un pas hors de cet appartement sans elle. Le seul petit soucis, c'est que j'ai bien compris que Marie ne changerait pas d'avis là dessus. Vu sa tête, j'ai visiblement tout intêret à l'écouter avant d'avoir affaire à d'autres menaces.

« Rayane, quitte cette appartement maintenant ! J'aurais strictement aucun scrupule à rajouter une déposition pour violence conjugal ! Tu m'as brisé ! Tu m'as humilié ! Comment tu peux oser encore rester là ?!

-Mais Marie putain il ne s'est strictement rien passé entre Denitsa et moi depuis que je l'ai quitté il y a 3 ans ! Qu'est-ce qu'elle t'a dit putain ? L'écoute pas ! Elle veut juste briser notre couple, y'a rien de vrai ! »

En soit, je m'en veux de mentir sur le fait que oui, en effet, depuis que je revois Denitsa, j'ai des envies d'ailleurs.. Enfin non, depuis que je la revois, j'ai juste envie de rentrer à la maison, là où ma place aurait toujours du être, aux côtés de Denitsa et j'avoue que depuis quelques temps, j'y réfléchissais sérieusement. Je cherchais un moyen de pouvoir quitter Marie sans perdre Sofia mais là, elle a tout gâché. Je lui en veux plus que je ne lui en ai jamais voulu en fait. Et j'ai peur, vraiment. J'ai peur de perdre Sofia, de perdre Théo, de tout perdre. Je fais entièrement confiance à Marie sur le fait qu'elle n'hésiterait pas à manipuler n'importe quel tribunal pour me descendre.

« Rayane.. Sors de cet appartement. Maintenant. »

Je me lève, le regard noir et la boule au ventre. Si seulement j'avais pu m'assurer de garder Sofia, je n'aurais même pas imaginer partir comme ça. Et pourtant, je me lève et je remplie une valise avec mes affaires et celles de mon fils. Une demi-heure plus tard, après avoir promis à Sofia de la revoir au plus vite, je me retrouve chez mon père avec Théo dans les bras. Je crois qu'il a comprit qu'il n'avait pas de questions à me poser et vu ma tête, il a sûrement du se douter que rien n'allait comme je le voulais. Après avoir couché Théo dans la chambre d'amis où je le rejoindrais probablement plus tard, je descend dans le salon. C'est là que la pression redescend, pour mon plus grand malheur. Je prends doucement conscience des événements de la soirée et je panique, littéralement. Comment je vais pouvoir rattraper ça ? Il faut que je la vois, c'est une évidence. Il faut que je comprenne pourquoi, pourquoi elle vient de ruiner ma vie en moins de temps qu'il n'en fallait pour que je comprenne. Mon père tente de me retenir mais je suis bien trop décidé. Je reprends la voiture et je me gare en bas de l'appartement de Denitsa en double fil. J'ai rarement été aussi énervé qu'à ce moment là et jamais contre elle de cette façon. A l'heure actuelle, toute trace de possible sentiment à son encontre a totalement disparu de mon cœur. Je la hais du plus profond de mon âme. Je toque pas vraiment discrètement et c'est une Denitsa tout aussi détruite que moi qui m'ouvre. Je fronce les sourcils, c'était pas vraiment à ça que je m'étais attendu. Je ne me démonte pas et je lâche tout, d'un seul coup.

« Tu joues à quoi putain ?! Tu pensais pas qu'on était suffisamment dans une situation compliquée comme ça ?! Non, il a fallu que tu t'en mêles, il a fallu que tu brises le semblant d'équilibre qu'on avait trouvé ! T'as joué avec le feu et tu nous a brûlé putain ! Tous, Théo, toi, moi, Sofia ! T'es complètement conne ou quoi ?! On était bien putain ! Enfin ! On avait trouvé une solution merde ! »

Son air change complètement. Elle semblait dévastée et elle passe à autre chose. Je sais que c'est de la haine, je commence à reconnaître ce sentiment à mon encontre depuis quelques temps venant d'elle malheureusement.

« Bordel c'est ça que tu comprends pas Rayane ! Tu étais bien ! Toi ouai t'étais bien, pourquoi tu l'aurais pas été ? T'avais tout, le beurre, l'argent du beurre et t'avais même la crémière avec putain ! Regarde autour de toi un peu, regarde moi, j'avais l'air bien peut-être ? Je pensais que toi, parmi tous les autres, tu étais capable de voir quand j'allais mal ! Faut croire que non ! J'aurais du le comprendre il y a trois ans mais j'apprends pas de mes erreurs visiblement ! Putain Rayane je pensais que tu comprendrais que j'étais mal ! Je pensais que tu verrais que voir mon fils grandir sans moi, ça me tuait ! Je pensais que tu me connaissais mieux que personne ! J'allais trop mal Rayane, c'était tout ce qui me restait !

-Donc pour aller mieux, tu t'es dit que nous inventé une histoire et ruiner ma vie c'était mieux ?

-Quoi ? C'est quoi cette histoire ? J'ai rien dit encore ! Je veux juste récupérer Théo ! Je veux que tu le vois de temps en temps mais je peux pas vivre sans lui putain ! T'as vécu 3 ans sans le connaître, arrête de faire comme si c'était devenu toute ta vie !»

Je ne comprends rien du tout, tout ce que je sais, c'est que moi, j'ai perdu Sofia pour une durée indéterminée et je sais que je vais devoir me battre pour la récupérer. La justice fera son travail, mais je connais le temps des procédures de divorce et si elle commence à monter un vrai dossier contre moi, j'ai bien peur de ne pas réussir à avoir le dessus. J'ai peur de tout actuellement alors je ne cherche pas à savoir si je fais le bon choix mais tant pis.

« Je sais pas à quoi t'as joué Denitsa, mais je t'assure que je vais tout faire pour que tu perdes comme moi j'ai perdu. T'as tout perdu, moi, Théo. Tu vois, j'ai pensé que jamais je ne pourrais te reprocher de me faire quelque chose qui puisse me faire perdre Sofia comme j'ai pu le reprocher à Marie mais en fait, t'es exactement pareil. Pourquoi j'ai eu des enfants avec deux folles comme vous ? »

Et je lui tourne le dos et je quitte cet appartement, le cœur lourd. Je suis juste soulagé de savoir que ce soir au moins, je ne suis pas le seul à ressentir cette douleur.

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Les mots de rayane qui dépassent un peu sa pensée ! J'espère que vous aimez toujours ! Dites moi ce que vous imaginez pour la suite ?

Losing your memory Where stories live. Discover now