Angel & Marie - T. 2

1. Piège (3ème partie)

Pendant ce temps, Angel s'arrangea pour que le frère et la mère de Marie renoncent à sortir. Invisible, il mit un coup de poing dans le ventre de Jules. Celui-ci se plia aussitôt en deux, croyant être saisi de douleurs annonciatrices d'un épisode de diarrhée. Il dit à sa mère qu'il avait mal au ventre et courut aux toilettes. La mère reposa son sac à main et le manteau qu'elle venait d'enfiler. Elle partit rejoindre son fils et l'attendit dans le couloir, derrière la porte.

Les Juges arrivèrent. Toujours avec ce même fracas qui signait leur venue.

— Ça va, Jules ? s'enquit la mère, inquiète de ce vacarme.

— J'ai mal au ventre, mais ça va, dit-il.

— C'était quoi ce bruit ? Tu as fait tomber quelque chose ?

— Non, rien.

Mais elle n'osa pas lâcher la surveillance de son fils pour aller voir d'où pouvait provenir le bruit.

Quand la silhouette des Juges fut perceptible, Marie se précipita à leurs devants :

— Ce n'est pas de la faute d'Angel. Il a été piégé par Elodie. Elle savait qu'en prenant l'apparence de sa sœur et en reproduisant cette scène du viol, elle pousserait Angel au pire.

Le vieux juge tonna :

— Notre jugement interviendra plus tard. Pour l'instant, nous avons une bataille à remporter. Et pas ici.

— Quelle bataille ? Nous vous avons convoqués pour éviter qu'une bataille ait lieu. Elodie et Sandra vont repartir en vous voyant. Elles ne sont pas de taille.

— Elles sont déjà parties. Parties chercher des renforts.

C'était vrai, elle ne sentait plus leur présence. Tout absorbée par ses échanges avec Angel, elle n'avait pas perçu qu'elles s'étaient retirées.

— Qui vous dit qu'elles sont parties chercher des renforts ? Elles ont sans doute capitulé en vous voyant arriver.

— Elles sont parties avant notre arrivée. Elles sont allées ouvrir les portes de l'Enfer. Ne sentez-vous pas cette odeur de soufre qui monte du sol ? Nous ne pouvons rester ici. Une bataille s'annonce, que nous allons devoir mener loin des terres habitées. Partons, suivez-nous ! ordonna le Juge.

— Mais mon frère et ma mère, qui veillera sur eux ?

— Moi, répondit le plus jeune des trois Soupeseurs d'âmes.

— Allez, venez, nous disposons de peu de temps pour les attirer loin d'ici.