Aujourd'hui, jour pour jour, cela faisait quinze ans que ma mère est morte. Quinze ans qu'elle avait foutue sa vie en l'air à cause d'une connerie absurde. Je n'en parlais jamais, mais ce n'était pas pour autant que cela ne m'affectait pas.

Ma mère s'était suicidée à seulement trente cinq ans. Pourquoi donc ? Tout simplement parce qu'elle était entrée dans une terrible dépression à cause de mon père. Depuis des années cela n'allait plus entre eux, elle se savait cocu, alors elle passait son temps à pleurer dans sa chambre dès qu'elle en avait l'occasion. Elle n'avait jamais avoué à mon père qu'elle était au courant de ses tromperies , lui laissant croire qu'elle était complètement aveugle.

Jusqu'au jour, où elle l'a surpris en train de coucher avec ma (désormais) belle mère dans SON lit. Elle s'est enfuie puis a récupéré l'arme à feu de la maison avant de se tirer une balle en pleine tête.

C'était horrible oui. J'avais eu la chance de ne pas être là ce jour, contrairement à Steph qui avait vécut toute la scène. Le pauvre...

Ce n'est que longtemps après que j'ai appris cette version des faits. Au départ mon père m'avait expliqué que ma mère s'était suicidée mais ne m'en avait jamais expliqué la cause. Après avoir appris la totale vérité j'ai commencé à détester ma belle mère, parce que tout ceci n'était que sa putain de faute ! J'avais longtemps détesté mon père également, et puis j'avais grandi et compris que dans l'histoire, ma mère était tout aussi fautive qu'eux. Mon père ne l'aimait plus parce qu'elle ne faisait plus aucun effort. De plus, ma belle père était plutôt riche, peut être en avait-il marre de cette routine désastreuse avec ma mère et désirait une meilleure vie. Certes il s'y était pris de la mauvaise façon, mais nous ne pouvions pas remonter le temps.

Si je m'étais lancé dans le cinéma, c'était pour elle, pour ma mère. Etre actrice, c'était son plus grand rêve, elle me l'avait répété maintes  et maintes  fois. Malheureusement son manque de confiance en elle l'a toujours stoppée dans son rêve.

Je lui avais promis, que je ferais tout pour être utile dans ce monde, alors bien que ma belle mère ait longuement contesté ma passion pour le cinéma, je m'y suis lancé. Être acteur était un moyen de divertir les gens et ainsi de me sentir utile. Les études n'étaient pas faites de moi. Je n'étais ni doté de la raison de Kant ni de la patience et des facultés mentales de Gauss ou encore de l'esprit d'analyse de Keynes.

Et aujourd'hui, je me retrouvais presque qu'au bout de l'échelle, plus fort que jamais. Elle m'avait lancée dans la voix qui m'apportait le bonheur et je lui en serais à jamais reconnaissant. Aujourd'hui, j'espérais qu'elle me voyait, j'espérais qu'elle voyait à quel point je brillais pour elle, parce qu'elle était la femme la plus merveilleuse du monde à jamais.

Aujourd'hui avait beau être l'anniversaire de sa mort, je sais que la seule chose qu'elle pourrait désirer serait que moi, je passe une bonne journée. Elle était comme ça, faire passer son bonheur avant celui des autres, tout le contraire de moi.

Pour le moment, je ne pouvais pas qualifier cette journée de bonne. L'avant première de New York avait été plutôt cool, quelque peu moins stressante que celle de Los Angeles, mais je n'avais rien fait ensuite. Nous repartions ce soir et pourtant Alexis était terriblement distante avec moi. Elle n'était pas normale, elle était passée de l'état de fragilité à la totale indifférence et ça m'agaçait. Ce jeu de l'indifférence était drôle deux secondes c'est tout. Le pire dans tout cela, c'est qu'elle passait son temps, lorsqu'elle était libre au téléphone avec son petit-ami. Je trouvais cela franchement gnan gnan et gamin. Au passage, ce gars me faisait chier. Dès qu'elle était au téléphone, elle souriait, ça m'agaçait, elle avait l'air de franchement l'aimer.

Love On Spot( terminé)Where stories live. Discover now