CHAPITRE 23

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- Tu cries souvent comme ça quand tu croises des gens ?

Je soupire en me passant une main dans les cheveux. Il n'y a qu'Evan pour faire ce genre de choses.

- Tu m'as fait peur, c'est tout.

- J'ai vu ça ! Allez, viens !

Sans me laisser le temps de répondre, il se dirige vers le parking, crachant de la fumer par la bouche. Je trouve ça complètement répugnant sans parler de l'odeur nausée abonde, et je compte bien lui dire un jour.

- Je pensais que tu étais parti avec tes amis.

- Si c'est ta façon à toi de me dire de dégager, tu peux me le dire.

Il s'arrête en me faisant face de toute sa grandeur, me regardant avec intensité. Soudain, des images de lui et moi me reviennent en tête et je ne peux m'empêcher de me mordre la lèvre.

- C'est juste que je ne m'attendais pas du tout à ce que tu m'attend...

- Bien.

Il écrase sa cigarette au sol et tend la main en me frôlant les doigts, s'emparant de mes clés de voiture. Je ne dis rien, je le laisse faire.

- Je te ramène.

Un sourire discret se dessine sur mes lèvres. Il ne l'admettra peut-être jamais, mais je sais qu'il m'attendait, et cette petite attention ne m'est pas indifférente. Sans mots, je monte du côté passager où nous roulons jusque chez nous.


Je me force à ne pas le regarder, mais mon imprudence me trahit et il me surprend à chaque fois que je jette un œil vers lui. Je me racle ma gorge, mal à l'aise.

- Ton restaurant est plutôt merdique. Il n'y avait personne !

Je me tourne vers lui.

- En effet, mais ce n'est pas comme ça habituellement.

Il rit ironiquement et je le regarde de travers, mais son regard redevient tout de suite sérieux.

- Qu'as-tu dit à tes amis pour qu'ils te laissent rester ? Habituellement, vous êtes du genre toujours en « groupe » ou un truc comme ça, non ?

- Ce que je fais ne les concerne pas. Et il faut vraiment que tu arrêtes avec les stéréotypes. C'est ennuyant.

Le côté de ma bouche s'étire, alors je serre les lèvres pour m'empêcher de sourire. Une petite blague ne fait pas de mal.

- Est-ce que je peux te poser une question ? Me demande-t-il, tout à coup.

- Bien sûre.

Je m'attache les cheveux en chignon et tire sur les manches de mon gilet. Il semble hésiter, avant de se lancer.

- D'où est-ce que tu le connais, Willem ?

Je me fige, fixant un point devant moi sans pouvoir bouger. Sa mâchoire se serre, ainsi que la mienne. Je n'aie pas envie de parler de lui, et encore moins avec Evan. Will est à peine supportable. Il a fait de mes années de lycée un enfer en me ridiculisant à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Ce mec empeste la connerie à plein nez et je ne veux pas avoir à parler de lui... Je ne veux pas que Evan sache pour lui...

- Je pourrais te poser la même question...tentai-je pour retourner la situation.

- Réponds Liv' !

- Bien. Willem était dans mon lycée. Footballeur, rien dans la tête et le genre à se moquer de tous ce qui bouge. Voilà.

- C'est tout ?

Kiss me SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant