CHAPITRE 14

23.1K 1.4K 91
                                    


J'enfile mes converses pendant que mon père prépare ses affaires pour son départ à Los Angeles. Il semble stressé et cour d'un bout à l'autre, ce qui me fait rire.

- Je t'aie laissé de l'argent de côté au cas où tu en aurai besoins.

- Ça va aller papa, ce n'est qu'un week-end. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

- Je sais, mais c'est on n'est jamais trop prudent.

Je roule des yeux et finis de lacets mes converses. Il saisit une valise, puis un sac de sport et les lèvent en l'air en hésitant sur celui qu'il va emmener avec lui. Finalement il opte pour son sac de sport.

- Oh ? Pense à bien t'enfermer dès que tu rentres le soir, et si tu sens l'ombre d'un problème ou quoi, traverse la route et appel Evan. D'après Clint il sera chez lui. D'ailleurs je ne l'ai pas vu depuis qu'ils sont revenus... Ce serait bien qu'il passe à la maison.

Evan ?Il est sérieux là ? C'est bien la dernière personne à qui je penserais s'il m'arrivait un truc. Bien que, quelque chose me dit qu'il s'en fichera complètement de toutes les manières.

Rien que de penser à lui me file la nausée. Je suis toujours aussi remontée contre lui après la maudite soirée d'hier... ou plutôt dois-je dire de « ce matin ». En montant dans la voiture,il ne m'a pas adressé la parole. La seule chose qu'il s'est contenté de faire c'est de baisser son bonnet jusqu'aux yeux, croiser les bras et dormir, avachi sur le siège passager. Et ça jusqu'à l'arrivée.Puis il est descendu sans m'adresser un mot avant de disparaître...

- Au pire, je peux appeler les flics, c'est beaucoup plus simple ! Je réplique.

Je me lève et avance vers mon père. Ses yeux fouilles de partout. Il plie, déplie et range ses vêtements dans son sac avant de le fermer. A son comportement, n'importe quel individu aurait remarqué que l'angoisse l'envahissait, mais je le comprends. Ça fait très longtemps qu'il n'a pas pris de temps pour lui et je suis heureuse que pour une fois il décide de sortir un peu de la maison.

Je consulte ma montre : si je ne me grouille pas, je risque d'être à la bourre pour mon service de midi.

- Je vais y aller papa, sinon je vais être en retard pour le boulot.

Il se redresse et place ses mains sur ses hanches. Je remarque qu'il porte son maillot des Lakers ce qui me fait rire. Je l'imagine déjà entrain de crier comme un fou dans les gradins, accompagné de Clint.

- Bien, je ne te retiens pas ma puce. Fais très attention à toi, d'accord ?

- Papa, ce n'est pas moi qui pars, mais toi. Je souris. Je serai très sage mais je veux « toi » tu fasses attention, okay ?

Son sourire suffit à me rendre heureuse et il m'enlace de ses bras avant de me dire au revoir. A la mort de ma mère, mon père a quitté l'armée. Depuis, il n'a cessé de galérer entre les jobs de courtes durées, les tâches à la maison et à veiller à mon éducation. Il n'a pas eu une minute à lui... mais je pense plus que c'était sa façon à lui de combler ce grand vide...


***


Je ne suis pas de service ce soir, ce qui va me détendre un peu. J'en aie donc profité pour aller faire quelques courses.

Quand je rentre chez moi, je suis surprise de voir que le dîner est déjà prêt. Un message sur le frigo me confirme que c'est mon père. Il est toujours aussi prévenant, même si je dois parfois admettre que son attitude de « papa protecteur » m'agace parfois. Je ne suis plus une enfant et j'aime que l'on me traite comme une adulte. Mais pour l'instant, je vais me contenter de déguster ce délicieux gratin de pâte au poulet qu'il a préparé.

Kiss me SlowlyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant