Kiss me Slowly

CHAPITRE 9

Je passe la majeure partie de la semaine à travailler jusqu'à tard le soir et rare ont été les jours ou mon service a été du matin. En fait, c'est arrivé seulement une fois.

Je ne peux pas dire que ce boulot me plais, mais je fais avec, même si les dîners avec papa me manquent.

Étonnement, je me suis beaucoup améliorer en ce qui concerne le service. J'arrive à porter trois plats sans tremblé et ma capacité à retenir les commandes des clients est quasi parfaite. Malgré tout j'ai encore du chemin à faire.

Je n'ai toujours pas revu Evan, et cela me va ainsi même si parfois... il m'arrive de regarder par la fenêtre de la cuisine et d'observer sa maison. Des souvenirs du passé dansent dans ma tête, et j'ai l'impression de voir nos deux petits corps courir à travers la pelouse de chez lui en riant et jouant. Il était le chat, et moi la souris. Il n'arrivait jamais à me rattraper, car je courais plus vite que lui. J'étais aussi plus grande que lui, mais il s'en fichait. J'aimais cette façon qu'il avait de tout ranger dans les moindres détails, de trouver de la beauté même dans les choses les plus moches, et surtout de me faire sourire quand rien n'allait. Je prenais un malin plaisir à abuser de sa gentillesse, et même s'il le savait, je m'en fichais. Jusqu'à aujourd'hui, je n'aie jamais voulu me l'avouer mais, j'étais vraiment une peste avec lui ! Pas dans le mauvais sens mais quand même... ce qui me fait rire.

En regardant de plus près cette grande bâtisse, délabrer et plus vide que jamais, je me dis que le temps n'a pas fait seulement que noircir ses lieux, mais aussi noircir les personnes qui s'y trouvaient....

**

Je me lève avec une migraine insupportable et me tire du lit pour prendre une douche. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. D'ailleurs, c'est la deuxième fois en trois jours, cette semaine. Tout ça à cause d'un rêve que je n'aie cessé de faire !

Ça commence toujours par des bruits de pas qui craque sur le plancher, mais je ne peux rien voir car mes yeux sont fermés. J'ouvre un œil à la fois et les laisse ainsi jusqu'à ce qu'ils s'habituent au noir quand quelque chose, un son attire mon attention.

Une silhouette est posée à l'encadrement de la fenêtre, puis elle se dirige vers mon bureau et commence à fouiller dans mes affaires. Mais pourquoi fait-il ça ? Suis-je en train de me faire cambrioler en pleine nuit ? Je me pose ses questions, mais à chaque fois, je suis trop faible pour réagir.

Puis, la silhouette se tourne et me fait face. Je ne vois toujours rien car ma vue met du temps à s'habituer à l'obscurité, jusqu'à ce qu'elle... ou plutôt qu'il s'approche près du bord de lit. Bizarrement, aucune émotion ne passe dans ma tête. C'est comme si la personne qui se trouvait là ne m'étais pas inconnue, comme si... à ce moment, je reconnais l'homme qui est planté là.

- Evan ? Mais... Qu'est...qu'est-ce que tu fais là ?

J'essaie tant bien que mal de me relever sur mes coudes mais avant que je ne réussisse à finir mon geste, il se précipite et s'accroupit à côté de moi, me mettant un doigt sur les lèvres.

- Chuut.

- Que fais-tu ici, je murmure d' une voix fatiguée.

- Liv', je n'ai pas beaucoup de temps mais j'ai besoin de toi.

Je me frotte les yeux pour mieux l'observer...

- De moi ?

- Ouais !

- OK...

- Tu me fais confiance ?

- Oui... j'hésite, je crois.