Les Gardiens Et Les Loups Tome 1 : L'Appel Du Loup

Chapitre 13

La salle était tout simplement magnifique et magique pour une union parfaite. Peter se trouvait près de l'autel, souriant comme jamais. Il n'avait aucune séquelle, rien du tout. J'étais à la fois soulagée, mais je voulais l'étrangler aussi. Je le foudroyais du regard, ce dernier n'en avait cure et d'un signe de tête me demanda d'avancer. Aux côtes de Peter se trouvait deux hommes, que je ne connaissais pas. Ils dépassaient tout les deux, mon frère d'une bonne tête. Ils étaient tout vêtus de noir, avec des lunettes de soleil. Des gardes du corps, des armoires à glace. Je ne savais pas trop ce qu'il faisait avec mon frère mais visiblement, personne ne semblait mal à l'aise. En face de ce trio quelque peu étrange à mon goût, se trouvait un homme. Il était dans un élégant smoking noir et me fixait. Ses cheveux blonds étaient tirés en arrière. Ses yeux d'un bleu ciel printanier, pétillaient de malice. Il était assez grand et imposant. Cet homme me disait quelque chose, et je n'avais aucune confiance en lui, même si mon frère semblait bien se porter.

J'avançais lentement, je mis quelques minutes pour les rejoindre devant l'autel. Plus je m'approchais, et plus je compris en quoi cet homme m'était familier. Il ressemblait à ce serpent vicieux. Je serrai ma mâchoire et grinçai des dents. Mon frère voulut s'approcher de moi, mais un homme tenta de l'en empêcher, avant d'être fusillé du regard par la réplique plus jeune de Steven Brock. Peter me prit dans ses bras. En deux ans, il avait changé, même si son visage avait encore des traits juvéniles. Il était plus musclé et me dépassait d'une bonne demi-tête. Son regard noisette était hanté, et son corps n'était pas aussi détendu qu'il voulait me le faire croire. Sous son beau costume d'apparat, je pouvais voir quelques plus étranges, à cause d'un bandage que j'avais senti quant il m'avait pris dans ses bras. Mon frère semblait prendre sur lui, pour ne pas s'effondrer et perdre connaissance.

« Haylie, tu m'as drôlement manqué. Me chuchota-t-il, d'une voix enrouée.

- Toi aussi, tu m'as manqué Peter. Répondis-je sur le même volume. »

La réplique de Brock s'avança vers nous, un sourire malicieux sur les lèvres. J'avais très envie de le gifler... non de le castrer mais je me retenais afin que les deux gros bras ne s'en prennent à Peter. J'inspirai et expirai, c'était cet idiot qui avait kidnappé mon frère. Ma colère doubla de plus belle, en jetant un regard vers Peter meurtri. Je serrai les poings, en agrippant le tissu de la robe. De cette manière mes mains ne pouvaient partir en direction de cet individu.

« Puis-je savoir qui vous êtes ? Questionnai-je, en essayant de faire abstraction à mes sentiments négatifs.

- Steven Brock, très chère. Me répondit-il, en souriant. »

J'avais failli partir dans un rire hystérique en entendant cette réponse. Je ne m'attendais pas à celle-là. Le Steven Brock que je connaissais, atteignait déjà la cinquantaine d'années. Je commençais à me demander si "Steven Brock" n'était pas un titre qu'on donnait aux charlatans et aux serpents. Il faudrait que je fasse une recherche internet à ce sujet.

« Vous êtes donc... Steven Brock ? Réussis-je à articuler sans me prendre dans un fou rire.

- Je sais à quoi vous pensez Haylie Debline. Vous me transposez à mon père. Le Steven Brock 3e du nom. Moi je suis Steven Brock 4e du nom. Expliqua-t-il, en reniflant de mépris.

- Oh... excusez mon erreur... Junior. Rétorquai-je, sarcastique. »

Sa mâchoire se crispa, et son regard bleu clair devint sombre. Il n'aimait visiblement pas le surnom que je lui avais donné. Junior avança vers moi, et s'arrêta juste à quelques centimètres. Il se pencha vers mon visage, plongeant son regard azur dans le mien. Mon cœur se mit à battre de peur et d'angoisse. Mes entrailles se tordaient dans tout les sens. Ses yeux s'exprimaient rien d'autre que la profonde noirceur de son cœur. Il me faisait presque plus peur que son père. Mes poils se dressèrent, et j'avais envie de lui hurler de s'éloigner, mais mon frère avait pris ma main dans la sienne, pour me dire de modérer mes paroles et ma colère.