Les Gardiens Et Les Loups Tome 1 : L'Appel Du Loup

Chapitre 10

« Doucement maman, qu'est-ce qu'il te dit qu'il n'a tout simplement pas passé la nuit chez un de ses amis, et qu'il a oublié de te prévenir ? Tentai-je de la rassurer.

– Il m'avait dit qu'il venait te rendre visite, je lui ai parlé au téléphone l'après-midi et il m'avait dit qu'il était près de chez toi et que je ne pouvais pas l'en empêcher. J'ai essayé de le joindre hier soir mais il ne m'a pas répondu. Pleura ma mère. »

Mon cœur s'emballa et mon ventre se tordit par l'angoisse de cette nouvelle. Mon frère répondait toujours à ma mère, même si elle tentait de le convaincre sur une chose qu'il avait décidé. Me rappelant des menaces que j'avais reçu, mon sang ne fit qu'un tour. Je m'excusai auprès de ma mère, essayant de la rassurer que je le retrouverai. Je raccrochai et me précipitai dans ma chambre pour me changer. Je n'avais pas le temps de choisir correctement ma tenue de travail, j'étais bien trop pressée alors j'avais enfilé un vieux jeans, un débardeur avec un pull par dessus. Je m'emparai de mon manteau, de mon portable et de mes clefs. Mes cheveux étaient encore ébouriffés et pas coiffés. Je devais avoir l'air d'un épouvantail avec mes cheveux partant dans tout les sens. J'enfilai mes baskets, en rentrant seulement mes pieds dedans et je me dépêchai de sortir. Je refermai la porte à clef derrière moi, avant de courir jusqu'à mon lieu de travail.

Certains collègues déjà présents, me regardaient comme si j'étais une folle à venir comme ça. Je grimpai les étages pour atteindre le bureau de Cailean. J'entrai à l'intérieur comme un ouragan, le fusillant de mon regard le plus meurtrier. Ce dernier me regardait surpris de me voir débarquer ainsi et vêtue de cette manière. Je fermai la porte dans un claquement sonore, et je croisai les bras sur ma poitrine, pour montrer toute ma colère.

« Je veux voir Cameron sur le champ ! Exigeai-je, sur un ton impérieux.

– Pardon ? Rétorqua-t-il, perdu par mon attitude.

– Amenez-moi à Cameron ! Tout de suite ! Répétai-je, en criant presque. »

Cailean ne se fit pas prier. Il se demandait sûrement ce qu'avait encore fait son idiot de frère. Il tapa quelque chose sur son ordinateur et se leva pour m'accompagner jusqu'à cet abruti de clébard. Ces loups étaient allés trop loin. Je pouvais accepter qu'ils essaient de faire en sorte que leur Alpha gagne, mais qu'ils s'en prennent à mon frère, c'était hors de question. Cameron allait m'entendre. Non... tout le monde allait m'entendre. Je suivis Cailean tout le long du chemin, ruminant ma colère sur le point d'exploser.

Nous arrivions devant la maison taille XXL des loups. Personnellement, elle ressemblait plus à une pension qu'à une maison douillette. Des loups commencèrent à se regrouper autour de nous, tandis que la porte s'ouvrit pour laisser Cameron venir vers nous. Il ne jeta même pas un œil à son frère. Son regard était posé uniquement sur moi. Je pouvais y lire la surprise et l'incompréhension. Un cercle d'or cernait le bleu de ses yeux. Je croisais les bras sur ma poitrine, prête à l'affronter.

« Pourquoi l'as-tu amenée ici ? Demanda l'Alpha à son frère.

– Elle l'a exigé. Répondit-il, en haussant des épaules.

– Cette question devrait me revenir, mais tant pis. Je veux que vous me rendiez mon frère ! M'exclamai-je, en posant mes poings sur mes hanches. »

Ils me regardèrent tous, comme si je venais de parler une langue étrangère et cherchèrent tous à comprendre le sens de ma phrase. Ce n'était pourtant pas bien compliqué.