- 1 : Ressenti -

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Le garçon secoue la bombe de peinture et continue son tag. Son sac à dos par terre, il shoote sans faire exprès dedans. Un juron sort de sa bouche. Son tag fini, il range ses affaires et enfile son sac sur l'épaule. Ses baskets usés traînent tandis qu'il marche.

Il entre dans un immeuble où la plaque dorée annonce : Dr. Wagner, Psychologue pour Adolescent.
L'adolescent appuie sur le bouton appelant ascenseur. Il monte dans ce dernier et arrive après quelques minutes après au 4ème étage de l'immeuble. Il sonne jusqu'à qu'une femme le fasse entrer et l'invite à s'asseoir sur le divan rouge.

Il s'asseoit.

-Où en étions-nous Stiles ?

-Je parlais de mon enfance. Lorsque j'habitais à York, avec ma famille d'accueil. Ils m'enfermaient dans ma chambre tout les soirs à partir de 20 heures jusqu'à 9 heures du matin. À un moment j'ai pété un câble, j'avais 12 ans déjà, j'ai défoncé cette satanée porte. Et quand je suis descendu en bas, ils étaient tout les deux, mes parents adoptifs, en plein meurtre. Une femme était étendue par terre du sang autour de son corps. Elle souffrait, je le ressentais.

-Vous ressentiez sa douleur, ou vous vouliez la ressentir ?

-Les deux. J'avais un mal de chien à la côte droite, là où le poignard était enfoncé. Je suis remonté aussitôt, j'étais tellement choqué par cette scène que je suis allé me lavé le visage dans la salle de bain. Il y avait cette lame de rasoir qui traînait dans les affaires de Mike, mon père adoptif. La suite vous la connaissez.

-Et cela vous a fait quoi de vous mutiler ?

-Ça m'a rien fait.

-Rien ? Même pas une once de liberté ?

-Non, au contraire, j'ai commencé à faire une dépression, j'ai commencé à me battre, à traîner avec de mauvaises personnes. J'avais à peine 13 ans ! Ensuite j'ai averti la police. Ils ne m'ont même pas cru ! J'avais des preuves ! Mais ils m'ont juste changés de famille. Et un jour, je suis arrivé ici, chez Monsieur et Madame Clark.

-Et tout se passe bien ?

-... Oui.

-Je ne vous crois pas. Je vous repose la question et répondez sans mentir. Tout se passe bien ?

-Non. Je ne me sens pas à ma place. Ils sont adorables, certes, mais je ne suis pas comme eux. Je suis un monstre.

-Vous n'êtes pas un monstre.

-Alors qui suis-je ? Pourquoi est-ce que je vis ? Pourquoi Dieu, s'Il existe, ne m'aide pas ? Pourquoi ne me donne-t-Il pas sa miséricorde ? J'en ai tellement besoin.

-La séance est finie, Stiles. À la semaine prochaine. Tiens, on va faire de l'hypnose la prochaine fois. Préparez-vous.

-Au revoir Madame.

WAKE UPWhere stories live. Discover now