[Chapitre 23]

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Deux semaines plus tard et la tournée achève. Les garçons sont plus qu'épuisés et la fatigue se fait ressentir sur mon corps aussi.

Depuis un moment, j'ai souvent mal au coeur et je vomis. Les garçons, inquiets, ont conclu un marché. Si je ne vais pas mieux dans une semaine, ils m'emmeneront voir un médecin.

Bien que je crois avoir une idée de ce qui pourrait se passer, j'aime mieux être sûre que ce n'est pas qu'un virus avant de donner de faux espoirs.

La tournée est presque terminée et Zia commence peu à peu à produire des sons qui sonnent comme des mots. Une étape qui termine et une qui commence.

Il y a quelques jours, on a proposé à Zayn d'emmener Zia et moi lors d'une interview pour parler de nous et de notre vie. J'étais plutôt réticente au tout début, mais j'ai cru bon parler de nous aux fans, expliquer notre statut et notre histoire, sans entrer dans les détails. Zayn a finalement accepté, même s'il n'a pas envie d'exposer Zia. Je lui ai expliqué qu'elle était déjà exposé à cause du statut de Zayn, donc que ça ne changerait rien si elle est là ou non lors de l'interview.

C'est donc pourquoi nous sommes en train de nous préparer à cet événement. Zayn est vêtu d'un habit propre sans être trop chic, Zia porte du linge très simple et j'ai opté pour une robe, même si la température ne le permet pas. Je me changerai avant de sortir.

Lorsque nous sommes derrière la scène, nous entendons les directives et nerveusement, je tape du pied. Zayn, en guise de réconfort, prend ma main gauche et tient Zia de son bras qui ne me touche pas.

Lorsque le décompte indiquant que nous devons faire notre entrée termine, je respire un bon coup et avance en direction de l'interviewer. Il s'approche de moi et me salue en embrassant mes deux joues. Il sert ensuite la main de Zayn et nous invite à nous asseoir.

-Bonjour à vous, bienvenue dans notre studio, nous dit-il. Nous avons eu la chance de rencontrer le groupe, mais jamais l'honneur de rencontrer la famille de Zayn.

-Merci de nous accueillir, dis-je, ce qui me semble opportun.

-Comme tout le monde se demande, pouvez-nous nous raconter comment vous vous êtes rencontrés?

Zayn et moi nous regardons mutuellement et Zia gigote dans les bras de celui-ci.

Je lui fais signe d'expliquer, un peu honteuse de parler de ce moment gênant ou j'ai accouché devant cinq garçons.

-Eh bien en fait, Angie était interviewer il n'y a même pas un an, avec un diplôme en traduction. Elle nous a accueilli dans le studio où l'interview s'est passé. À ce moment, elle était enceinte de neuf mois.

-Pas totalement, c'est exactement pour ça que je me suis présentée quand même, rajoutais-je.

Il continue.

-Juste après nous avoir interviewé, Angie a perdu les eaux et j'ai un peu paniqué. Intérieurement, puisque je ne voulais pas la stresser davantage. On croyait tous qu'elle aurait le temps de se rendre à l'urgence avant d'accoucher, mais elle est allée aux toilettes et quand on a su ce qui se passait, on est allé l'aider. En fait, c'est Liam qui a aidé le plus à l'accouchement. Je crois que c'est lui qui a le plus de contrôle envers les situations comme celles-là.

Nous rions et une autre question est posée.

-Et puis, comment l'histoire a-t-elle continuée?

Je parle à mon tour.

- Quand j'ai accouché, je suis évidemment allée à l'hôpital par la suite et les garçons sont venus me voir, par politesse et pour savoir si tout allait bien. Ça ne fait pas si longtemps qu'on est ensemble, mais je crois qu'on était déjà bien connecté dès le début en fait. Ça fait horriblement cliché, mais il n'y aurait aucune autre façon de décrire la raison pour laquelle nos chemins sont restés entrecroisés.

L'interviewer et les spectateurs ont l'air satisfaits de ma réponse et je le suis aussi.

Ma fille décide de se manifester en criant "Dada" sans arrêt.

-Et cet enfant, Zia, elle a quel âge?

-Elle va avoir dix mois, répond Zayn.

-Et elle parle déjà?, demande l'homme devant nous.

-Elle ne dit seulement que "Mama" et "Dada", mais fait des progrès chaque jour. Elle parle, mais ne marche toujours pas, dis-je.

-Et comment vivez-vous la tournée avec un enfant qui vous suit partout?, demande-t-il.

-C'est un peu comme Lux ou comme Brooklyn, les enfants suivent les parents. Ce n'est vraiment pas un problème, peut-être seulement un défi de plus. Mais ça en vaut totalement la peine, avec la joie que nous raportent les enfants en disant nos noms et en apprenant de nouvelles choses. Je crois que c'est la plus belle chose qui soit arrivée dans nos vies, s'exprime Zayn.

Je ne pourrais plus être d'accord avec lui. Collés, nous répondons à quelques autres questions et l'interview se termine.

En arrière-scène, j'embrasse mon amoureux, fière qu'il soit aussi fidèle et amoureux qu'il l'est en ce moment même.

Je suis épuisée et à bout de souffle lorsque nous avons enfin terminé de se changer, de voyager et de s'occuper d'un enfant de neuf mois. Elle dort enfin et je remarque que ma respiration est beaucoup moins nette qu'elle l'était il y a quelques minutes.

Je fronce les sourcils, perturbée d'avoir des problèmes, bien que minimes, de poumons et essaie de comprendre pourquoi. En même temps, une nausée me prend et je me précipite aux toilettes du bus, qui malheureusement, sont situées près du lit de Zayn, où il se reposait.

Je l'entend venir jusqu'à moi et je le sens attacher mes cheveux.

-Ça va Angie?, me demande-t-il, inquiet et sûrement tanné que je n'arrête pas de vomir.

Je m'apprête à dire oui, mais mon cerveau s'allume enfin sur ce qui ne va pas. La seule réponse que je peux lui donner à ce moment sort d'un coup.

-Merde.

Mommy...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant