Vérité.

20.2K 775 2K
                                    

( Coldplay - The Scientist )

Nous sortons du lycée, Zayn et moi et je regarde au fond du parking. La voiture de Louis n'est pas là et je commence à m'inquiéter, il m'a dit à midi qu'il serait là, par message. Je regarde de partout mais aucune grosse voiture noire est là. Zayn reste à mes côtés, depuis ce qu'il m'est arrivé avec le groupe de garçon, il reste jusqu'à que je rentre dans la voiture de Louis. J'allais lui envoyer un message mais j'entend soudainement un bruit de voiture à l'entrée et mon coeur relâche cette pression qu'il avait et le noeud dans mon ventre se desserre, il est là. Je souris sans cacher ma joie et Zayn lève les yeux au ciel mais sourit légèrement, me trouvant surement amoureusement niais et idiot. Il tape mon épaule et me dit à demain. Et je lui dis la même chose. La voiture de Louis s'avance vers l'entrée du lycée, et une fois à quelques mètres de moi, il s'arrête. Je monte dans la voiture, mon coeur est pris d'une forte chaleur agréable et réchauffante. Son sourire légèrement crispé et ses yeux bleus me font perdre la raison. Je m'assois et nous nous approchons tout les deux en même temps, en regardant toujours les yeux de l'un et de l'autre. Nos lèvres se frôlent, mais joues rougissent en ressentant ce désir, cette envie et cette chaleur me monter dans le corps. Son souffle s'échoue dans mes lèvres, une douce sensation se propage dans mon ventre, ça tremble. Il m'a manqué et ce manque, je le ressens fortement. 

Un bruit fort et crispant me fait revenir à moi, mon coeur sursaute et mon corps avec. Je recule brusquement de Louis, revenant à la réalité. Et je soupire fortement quand je remarque Zayn, dans sa voiture et face à nous. Il klaxonne en éclatant de rire et en nous regardant. Je pouffe timidement en secouant la tête, je suis tellement mal à l'aise que je ne sais plus comment agir. Zayn ouvre sa fenêtre et sort sa tête. 

- Vous gênez le passage, je veux sortir ! Il dit, rigolant toujours. 

Louis n'arrête pas de rigoler, mais je sens à quel point il est aussi mal à l'aise. J'attache ma ceinture, déçu de ne pas avoir eu de bisous fort. Louis fait une marche arrière et reprend en sens normal la route pour sortir du lycée. Et le silence devient totalement gênant. 

- Pardon pour le retard, nous avons trouvé des chatons cette après-midi dans la rue, il commence, calmement. Ils étaient cachés dans un boite, sans leur mère. 

Je regarde Louis, surpris et attristé de ce qu'il vient de m'avouer. Je m'affale contre le siège, légèrement troublé, concentré sur la route. Je me demande comment des gens ne peuvent rien faire quand ils voient une chose pareille. Ça me répugne. 

- Ils ont perdu un frère.

- Ils étaient combien ? Je demande, doucement. 

- Ils étaient sept et maintenant six, il répond. Je ne sais pas si ils vont tenir cette nuit, ils sont tellement bébés, fragiles et sans mère.. 

Je le regarde, sa dernière phrase me donne mal au coeur parce que j'ai l'impression qu'il ressent ce que les chatons ressentent. Il a même l'air triste, il regarde la route comme si je n'existais plus. Je me souviens de ce moment, pendant le déménagement de Louis, il était au téléphone avec une personne, il s'énervait et il a dit à Liam que c'était son père. Je réalise que je ne connais pas énormément Louis, je veux dire, je ne connais pas son histoire, ce qui l'a traversé, je ne sais même pas il a des frères et soeurs et c'est pour ça, que je réalise à quel point Louis a tout consacré pour moi, qu'à chaque fois que nous sommes ensemble, on parle de ma vie, de mes problèmes et non de lui. Il est réservé, il ne parle jamais de lui parce qu'il m'écoutait à moi. 

Nous arrivons au bout de quelques minutes dans la clinique vétérinaire, Louis se gare, éteint le contact de la voiture et nous sortons. Le vent est fort, il attrape ma main et nous faisons le tour pour arriver derrière la clinique et prendre la porte de secours, qui mène directement au couloir ou se trouve les salles. Nous posons comme d'habitude nos affaires dans son bureau, mais Louis  reprend  ma main et nous sortons du bureau, nous nous dirigeons vers la salle où se trouve les animaux. Sa main est chaude, mais elle est surtout moite et je me demande ce qu'il a. J'ai un pincement au coeur. Il est calme et silencieux. Nous entrons dans la salle, les animaux se jettent sur nous et nous font la fête. Je caresse un chien en essayant d'esquiver sa langue qui veut lécher ma joue. 

Reste.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant