- J'ai vu un film où des gens se faisaient tué dans un champs par un homme avec une tronçonneuse et ça m'a traumatisé, il dit, concentré.

Je le regarde en souriant parce qu'il n'a plus l'air de l'homme sur de lui, de cet adulte qui a sa vie en main, j'ai l'impression d'être face à un adulte qui est encore un adolescent dans sa tête et ça me fait étrange. Je n'arrête pas de le regarder en sentant mon ventre se retourner parce qu'il est beau, il est tout le temps beau mais au plus je passe du temps avec lui, au plus je trouve d'autre facette de lui que je ne connaissais pas, et je l'aime encore plus fort. Je me redresse et je m'assois sur le fauteuil, je regarde autour de nous, je regarde le champs, il est géant et on ne voit presque rien à cause de la nuit.

- Il y a pas d'homme avec une tronçonneuse, ne t'inquiète pas, je dis, rigolant.

- Ne te moque pas, grogne Louis, gentiment.

Et juste parce que je me suis moqué, il me pince légèrement la hanche et je gesticule en rigolant parce que je crains. Je l'arrête en essayant d'attraper ses mains mais il est beaucoup plus fort que moi, alors c'est lui qui attrape mes mains et qu'il est place en hauteur. Mes bras en hauteur, je suis essoufflé de cette petite bagarre drôle et un peu idiote, je le regarde en essayant de reprendre mon souffle et en essayant de maitriser les battements de mon coeur parce qu'ils sont beaucoup trop forts à cause des yeux de Louis. Ses yeux qui s'ancrent dans les miens, qui ont boulversé ma vie il y a quatre mois, je m'y perd à chaque instant, ses yeux me font oublier ce monde rempli de souffrance, de haine, ils me font tout oublier. Il lâche doucement mes bras parce que lui aussi, il semble s'être perdu dans mes yeux verts. Nous n'arrivons plus à reprendre nos esprits, c'est comme si nos yeux avaient des pouvoirs et qu'ils prenaient le contrôle sur l'autre, c'est troublant. Il s'approche un peu plus de moi et colle nos fronts ensembles. Il ferme les yeux, et je me sens soudainement mal. Louis a l'air mal, d'une seconde à l'autre il vient de compresser mon coeur à cause de ce geste lent et triste. Je regarde ses paupières fermés, son souffle chaud s'échoue sur le mien.

- Louis ? Tu vas bien ? Je demande, hésitant.

- Parle moi.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas son changement d'attitude. C'est comme si mes yeux lui avaient fait réaliser quelque chose. Je me pince les lèvres et j'enroule encore une fois mon bras autour de sa hanche, ce soir, je lui dois tout. Tout ces moments où il m'a réconforté avec des paroles parce que j'allais mal, tout ces moments où il m'a serré dans les bras parce que je pleurais. Tout ce qu'il a fait pour moi, je lui dois tout ce soir. Alors je le serre fortement dans mes bras, il vient de réaliser quelque chose dans mes yeux et ça me fait horriblement peur. Mais je dois être là pour lui, comme il l'a été pour moi.

Alors je lui parle, comme il me l'a demandé parce qu'il avait l'air d'en avoir besoin, de ma voix. Je lui dis que je ne regarde pas de film d'horreur parce que j'ai trop peur, que les seuls que je regarde sont les parodies parce que c'est drôle et qu'on ne voit pas vraiment le mal dans le film. Je lui parle des réalisateurs que j'adore et dont je suis fan, j'essaye tout le temps de trouver autres choses à dire parce que ça semble le rassurer. Je le sens se détendre dans mes bras et mon coeur se décompresse légèrement. Je parle tellement que le temps passe, il m'écoute attentivement et par moment il rigole quand je bafouille ou quand je dis quelque chose d'idiot. Au bout d'un moment, il me répond, il me dit qu'un jour, on regardera un film d'horreur ensemble parce qu'il aimerait voir mes réactions et je rigole en levant les yeux au ciel, mais dans ma tête, ça sonne comme un espoir, une histoire longue, une promesse.

Il me demande si demain on peut se voir pour regarder un film ensemble, mais je lui dis à contre-coeur que demain, je dois faire mon devoir maison de biologie parce que je l'ai promis à ma mère et que je devais aller chez Zayn pour sortir un peu, et il sourit en me disant qu'il viendrait chez moi, pour m'aider à le faire. Et mon coeur bat tellement vite d'excitation que Louis doit probablement le sentir. Nous allons encore nous voir demain, encore et encore, et j'espère que ça sera pour toujours.  

Reste.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant