Dangerous Side ⇢ j.b

Chapitre 3 - « Mec, qui t'a défiguré comme ça ? »

— BARBARA DAVIS —

C'est un bruit strident qui me réveilla, ce matin. Je grognais tout en balançant l'un de mes nombreux coussins sur mon réveil. Secouant la tête, je me rallongeais correctement sur mon lit. Pourquoi faut-il aller au lycée ? pensais-je. Je tournais alors lentement ma tête vers ma table de chevet et pris mon portable posé sur celle-ci. Il était sept heures trois, super.

Je me levais, fatiguée, pour me diriger vers ma salle de bain. Je me positionnais devant le lavabo pour admirer mon reflet dans le miroir. Plutôt pour constater les dégâts de la veille. De légères traces violacées étaient présentes dans mon cou et des petites cernes apparaissaient sous mes yeux. Je grimaçais quand mon doigt caressa les affreuses marques foncées. Je passais alors de l'eau sur mon visage ainsi que sur mon cou tout en lâchant un petit grognement.

Suite à une petite remise en beauté, histoire d'avoir l'air plus.. réveillée, je descendis les escaliers sans faire de bruit, voulant éviter de réveiller mon géniteur. Je ne voulais en aucuns cas qu'il m'accompagne au lycée, encore moins dans sa voiture de patrouille, voulant éviter le regard des autres et une honte de plus dans ma vie. La profession de mon père n'apportait pas forcément des plus.

À Manhattan, je n'avais eu beaucoup d'amis. Mis à part le crew, Carter et Aiden, mon meilleur ami, je n'avais eu personne d'autre. Les gens " populaires " de mon ancien lycée me respectaient, pas simplement par rapport à mon caractère, mais aussi par rapport à ma situation. Je jouais un peu de celle-ci pour parvenir à mes fins. Les garçons m'évitaient, ayant peur de faire face à mon père. Ils fuyaient tous sous le regard froid et dur de mon géniteur. La merde quoi.

Il n'avait jamais voulu que j'ai de petit copain, comme tout géniteur, mais je ne lui avais jamais obéi. Je voyais des garçons en cachette, aussi excitant que cela pouvait être. Je ne comptais pas laisser mon père dicter ma vie, surtout quand celui-ci n'en faisait presque pas parti. Pour lui, j'étais et resterai toujours une petite fille. Mais ce qu'il n'avait pas compris, c'était que j'avais grandi. Beaucoup trop vite à mon goût, et surtout, seule.

Je me dirigeais tranquillement vers la cuisine quand je vis une feuille reposant par terre, au centre du hall. Je la ramassais tout en fronçant les sourcils, remarquant qu'elle annonçait la mort d'une certaine Susan Hallow. Curieusement, je commençais la lecture.

" La jeune fille a été retrouvée étendue dans la rue, en sang. La gorge tranchée, les vêtements déchirés et de nombreux bleus étaient présents sur son corps. Elle a été marquée d'une petite croix, découpée dans la chair de son bras. "

Je stoppais ma lecture en tombant sur une photo de la jeune fille en question, avant et après son agression. Elle était mignonne, je ne lui donnais pas plus de seize ans. Une petite brune aux yeux foncés. Puis quand mes yeux tombèrent sur les photos du cadavre retrouvé dans la rue, une mine de dégoût s'installa sur mon visage. Je déposais alors la feuille sur le meuble de l'entrée, secouant la tête afin d'essayer de chasser les images du corps meurtri de la jeune fille dans mon esprit.

En entrant dans la cuisine, je me servis un verre de jus d'orange accompagné d'une tranche de brioche badigeonnée de chocolat pour ensuite aller m'installer sur le fauteuil du salon tout en allumant la télévision. Celle-ci s'alluma directement sur une chaine d'informations.

- Le corps d'une jeune fille a été trouvé, sans vie, dans une rue peu fréquentée du Bronx. Elle aurait été agressée, violée puis tabassée à mort. La marque d'une croix se trouvait sur son bras droit. Serait-ce une énième victime de gang ? La police enquête sur cette affaire. Pour plus d'informations, retrouvez-nous après la pub.