Chapitre 5

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(musique : the way it ends // landon pigg)

Point de vue de Luke

"Il faut qu'on parle."

Déterminé, je m'assois sur ma chaise et reprends :

"Je ne compte pas laisser tomber la conversation de vendredi."

Jared me fixe, agacé et me répond sèchement :

"Ce que nous avons pu nous dire vendredi n'avait rien d'une conversation. Je ne vois pas pourquoi tu t'entêtes à vouloir que l'on parle. Et, on est en cours de physique ici, alors, laisse-moi me concentrer et fous-moi la paix."

Je soupire. Nous sommes mardi matin et les cours viennent tout juste de commencer, mais je n'ai pas l'intention de laisser Jared fuir une éventuelle discussion une fois de plus.

"Tu n'es pas venu en cours, hier, m'exclamai-je."

"On dirait bien que non."

"Pourquoi ?"

"Parce que."

"Ah, tu veux jouer à ça ? demandai-je en écarquillant les yeux."

Jared tourne la tête et esquisse un sourire en coin narquois.

"Pourquoi est-ce que tu n'es pas venu hier ? insistai-je."

"Ta gueule, Luke."

"Tu fais chier !"

"Monsieur Brooks, si mon cours vous dérange, je peux toujours me taire et laisser la classe suivre votre discussion, qui, je me doute, doit être passionnante ! me dit alors monsieur Johnson."

"J'ai rien dit, c'est lui ! me défendis-je en pointant Jared du doigt."

"Peu importe, râla le professeur, descendez tous les deux voir le proviseur."

"Mais il ment, je n'ai pas parlé ! lança Jared."

"Monsieur Nelson, estimez-vous déjà heureux que je n'accompagne pas votre passage au bureau de quatre heures de colles. Quittez ma salle, maintenant !"

Nous rassemblons nos affaires et sortons dans le couloir. Dès que la porte de la salle de physique se referme, Jared se retourne pour être face à moi et hurle :

"J'espère que tu es fier de toi ! Ma mère va me défoncer quand elle va apprendre que je me suis fait virer du cours !"

Je hausse les épaules et lui dis :

"On ne va pas aller voir le proviseur, personne ne saura que Johnson nous a virés, ta mère non plus."

"Mais..."

"Ecoute, le coupai-je, à chaque fois qu'on m'envoie voir le proviseur, je passe le restant d'heure à glander dans les couloirs. On ne risque rien, je te promets qu'on ne se fera pas prendre."

"Je préfèrerai pourtant aller au bureau du proviseur que de rester trois quart d'heure avec toi."

"D'accord, dans ce cas, vas-y, je ne te retiens pas !"

Il baisse la tête et je lance en souriant :

"C'est bien ce que je me disais, tu vas rester ici. Bon, montre-moi tes poignets maintenant."

"Pardon ?"

"Tes poignets, ordonnai-je, très sérieux."

"Non."

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