ALPHA & OMEGA : NEO ALPHA

Chapitre 11

Axel se réveille brusquement dans un lit d'hôpital, le visage en partie bandé, seul un œil n'est pas recouvert par des pansements. Il pose la main sur son visage, hésitant à le palper. Il se redresse et voit tout autour de lui son équipe, attendant son réveil.

— Hé ! La Belle au bois dormant... Comment tu te sens ? demande Sylvain.

Axel tente de se lever du lit et, de douleur, se rallonge immédiatement.

— Mes côtes...

— Et pas que... Tu as six côtes cassées, ainsi que deux doigts, une entorse du genou...

— Ma tête...

— Ah ! Oui, ça c'est la commotion cérébrale ! plaisante Sylvain.

— J'ai l'impression qu'on m'a passé sous un rouleau compresseur !

— Tu aurais préféré... Tu t'es pris un Oméga Tackle en pleine tête...

Le Linemen sort d'un petit sac en cuir le casque d'Achille. Ce dernier est fendu, de la grille au sommet du crâne, en deux parties.

— On a perdu, hein ? soupire Axel en contemplant son casque.

— Oui... 24 à 0 ! Mais on tentera de nouveau notre chance au prochain tournoi ! dédramatise Sylvain, un grand sourire aux lèvres.

Aiden, à l'extérieur de la chambre, est appuyé contre le mur ; il écoute les Myrmidons parler par l'interstice de la porte. Killian arrive à son côté.

— Il va bien ? demande-t-il.

— Je pense que oui, répond l'Oméga, avant de baisser la tête et s'en aller.

— Attends, le retient Killian.

Aiden s'immobilise et écoute.

— Leya te cherche...

— Je sais..., répond-il en reprenant sa marche.

Sur le toit tout en haut du gymnase des Spartiates, Aiden, penché sur une rambarde, contemple la tour Eiffel sous un ciel parsemé d'étoiles. Derrière lui, une porte s'ouvre, mais il ne se retourne pas. Leya s'approche de lui.

— J'ai été adopté...

La jeune femme continue de s'approcher en écoutant les paroles de son amant :

— Aussi loin que je me souvienne, mon père adoptif m'a toujours battu... Il soulève son t-shirt et montre une cicatrice imposante sur son flanc.

— Ce n'est pas la seule... Toute ma vie a été une succession de douleurs et de haines. Jusqu'au jour où j'ai eu l'âge de me défendre... Leya, j'ai massacré cet homme... et je me suis enfui ! On pourrait croire que c'était par culpabilité, mais ce n'était pas le cas...

Les yeux en larmes, elle écoute attentivement.

— Je me suis repris en main... Mais j'avais toujours cette haine en moi, cette rage qui me rongeait les entrailles. Le coach m'a trouvé, il m'a pris sous son aile et m'a fait monter sur le terrain pour la première fois... Il m'a dit de lâcher cette rage que j'avais en moi, il m'a demandé de m'exprimer ! Je l'ai fait, et c'est là que le Jeckyl est né...

— Avant tout ça, avant le football américain, avant l'équipe, avant Eliot, Killian, Gaspard... avant toi ! je n'étais qu'un gamin sauvage...

Leya s'approche de lui, pose sa main sur son épaule. Il la prend et se tourne.

— J'ai peur de ne pas être Aiden, d'être l'autre...

L'Oméga détourne le regard. Mais elle prend son visage tendrement et le regarde droit dans les yeux :