Chapitre 3

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Sur le sol, un réveil émet son appel matinal, indiquant 6h30 précises. Avec une précision quasi militaire, Ethan coupe brusquement la sonnerie. Il se redresse dans son lit, la tête encore embrumée par le sommeil, et émet un grognement profond, témoignage de sa réticence à quitter les bras de Morphée. Il se frotte la tête d'un geste las, se hisse hors du lit avec effort, baille à s'en décrocher la mâchoire et s'étire de tout son long, cherchant à réveiller chaque muscle engourdi. Ses yeux parcourent la chambre et s'arrêtent sur un t-shirt abandonné sur le sol. Il le fixe un moment, comme s'il pesait l'effort nécessaire pour le ramasser, puis, résigné, se penche et l'attrape pour l'enfiler, son geste trahissant une familiarité avec la routine désordonnée de ses matins.

Peu après, vêtu et prêt pour la journée, sacoche jetée nonchalamment sur l'épaule, Ethan tourne la poignée de la porte. Il lance un dernier regard à sa chambre et son sourire s'élargit en apercevant quelque chose d'oublié. Faisant demi-tour, il saisit un maillot de football américain drapé sur le dossier d'une chaise et se hâte vers la sortie. En jonglant maladroitement pour le fourrer dans sa sacoche, une partie du maillot s'échappe, laissant apparaître fièrement le numéro 21. Il ferme la porte derrière lui, laissant la pièce derrière lui, et s'aventure dans la journée qui l'attend.

Plus tard, immergé dans l'ambiance studieuse d'un vaste amphithéâtre, Ethan est parmi une foule d'étudiants absorbés par le cours du professeur Vanderbrook. Ce dernier, avec un enthousiasme contagieux, évoque des histoires de résilience et de dépassement de soi légendaires.

— On connaît tous ces histoires ! Par exemple, celle de la femme qui a soulevé une voiture pour sauver son enfant coincé dessous. Ou de ces réfugiés ayant marché pendant des semaines sans rien manger, ni boire, et qui ont survécu dans des exploits d'endurance hallucinants !

Un étudiant interrompt le professeur.

— Donc, ce que vous nous dites, c'est que nous avons des capacités inexploitées ? Si c'est le cas, pourquoi ne pouvons-nous pas les utiliser au quotidien ? demande le jeune homme.

Le professeur Vanderbrook met les mains dans ses poches et marche le long de la scène, formant un arc de cercle à l'instar du Colisée romain.

— J'ai une théorie... Elle respecte ce qu'on pourrait appeler le rasoir d'Occam. C'est la théorie qui suppose que la solution la plus simple est souvent la meilleur. Je pense sincèrement que nous limitons énormément, en temps normal, notre force et nos capacités physiques en général, afin de nous préserver et de durer. Pour éviter, par exemple, une déchirure musculaire ou des arrachements ligamentaires, nous limitons notre puissance musculaire, répond le professeur.

Interpellé par les propos du maître, Ethan lève la main et prend la parole :

— Votre théorie suppose donc que notre cerveau nous empêche délibérément de réaliser ces exploits. Mais pourquoi agirait-il ainsi ?

Le professeur Vanderbrook offre un sourire au jeune étudiant qui vient de prendre la parole.

— Le cerveau est un organe complexe, et malgré les avancées scientifiques, nous sommes loin de le comprendre pleinement. Toutefois, il existe des mécanismes assez logiques, comme la réaction à la douleur. Lorsque quelque chose devient douloureux ou menace de causer un dommage, notre réaction naturelle ou instinctive est de nous arrêter. Par exemple, si on tient un plat brûlant, on le lâche pour éviter une brûlure grave. Mais dans des situations de stress intense, d'urgence, de délire ou de colère, ces limitations peuvent être temporairement levées. C'est là que nous sommes capables de prouesses impressionnantes.

— Pensez-vous qu'avec un entraînement approprié, les êtres humains pourraient développer et utiliser plus facilement ces capacités ?

Le professeur s'arrête de marcher et fixe Ethan attentivement.

ALPHA & OMEGA : NEO ALPHAWhere stories live. Discover now