ALPHA & OMEGA : NEO ALPHA

Chapitre 2

 La nuit est tombée sur Paris. Intrigué par l'invitation de Tyreese, Ethan lève les yeux du bout de papier et voit devant lui une rue extrêmement passante. Une dizaine de personnes, fumant et rigolant, sont agglutinées devant un petit bar à la devanture métallique soutenue par des poutrelles en acier trempé. Une enseigne, où le nom « Costa » est inscrit en gros, est maintenue dans les airs par deux grosses chaînes, elles-mêmes raccrochées aux poutrelles. Ethan vérifie attentivement la note et, une fois certain d'être au bon endroit, traverse la route. Il évite les voitures qui passent et parvient de l'autre côté du trottoir où une jeune femme, une cigarette à la main, téléphone, assise sur la bordure. Il avance d'un pas déterminé vers l'entrée du bar et, au moment où il s'apprête à poser la main sur la poignée, un homme adossé au mur l'en empêche :

— Hop, hop, hop ! Gamin, où tu penses aller comme ça ? C'est une soirée privée, ici !

— J'ai été invité par Tyreese... Ty !

Le vigile éclate de rire.

— Tyreese, tu dis ? Ça m'étonnerait !

— Je te dis que...

Le videur le coupe et s'interpose entre lui et la porte.

— N'insiste pas, gamin !

Il pose la main sur l'épaule d'Ethan, mais au même moment Tyreese sort du bar et intervient :

— Laisse-le, il est avec moi.

L'homme le lâche et s'écarte pour le laisser passer. Le métis regarde son protégé en souriant.

— Ça fait bien une heure que je t'attends, j'ai bien cru que tu ne viendrais pas, dit-il en prenant Ethan par l'épaule et en le faisant entrer.

Une fois à l'intérieur, Ethan est surpris par le nombre de jeunes se trouvant là. Tous rient et boivent au gré de leur amusement. Certains adossés au bar, qui réalise un angle droit à l'entrée et qui s'allonge sur presque dix mètres, et d'autres assis aux multiples tables métalliques dans une grande salle ressemblant subtilement à un loft new-yorkais. Ou encore sur les canapés en cuir du fond de la salle, juste derrière une rangée de trois billards où d'autres jeunes s'amusent et jouent, un verre à la main. Tyreese se donne le temps de se racler la gorge et de lever la main pour prendre la parole :

— Écoutez tous !

Tout le monde s'arrête de parler subitement et regarde dans la direction d'Ethan et du métis.

— Je vous présente Ethan. Il est le héros qui a sauvé le gamin ce matin. Je vous demande à tous de l'accueillir comme il se doit, ce soir avec nous.

Tout le monde applaudit et se remet à rire, boire et discuter. Ethan, gêné, regarde Tyreese et bégaie :

— Ça... Ça n'était pas nécessaire d'en faire autant.

Le métis sourit et lui tapote le dos.

— Tu rigoles, c'est un plaisir. Regarde. Tu vois la table là-bas ?

Il lui montre du doigt une table ronde au fond de la salle proche des fauteuils en cuir. L'autre plisse les yeux et opine après l'avoir repérée.

— Va t'y asseoir. Je vais chercher à boire, je te rejoins.

D'un hochement de tête, Ethan lui répond. Tyreese le lâche et part en direction du bar. Ethan, lui, marche vers la table. Il regarde autour de lui, esquivant les mouvements grossiers des buveurs qui n'hésitent pas à lever les coudes pour se tourner. Il observe ensuite d'autres personnes dans un coin reculé du bar qui s'amusent aux fléchettes contre une cible accrochée au mur. Au centre, une petite piste de danse avec cinq ou six personnes dessus, en train de se trémousser.