Nuit 8. Cocaïne et Vodka.

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Valkan

Oh, par les Anciens Dieux, je l'ai fait ! J'ai osé déposer un baiser sur ses lèvres. Elle ne va plus jamais me parler, c'est une certitude.

Je dépose en vitesse les médicaments à ma patiente et bénis ma réactivité. J'avais complètement oublié l'adresse, la boulette. J'allais finir catalogué en grand malade qui traque les filles. Déjà qu'Helaya a une très mauvaise image de moi, j'ai intérêt à filer droit.

Je sors de l'immeuble pour rejoindre ma voiture mais croise un type louche avec une capuche sur la tête. Il ne semble pas trop en vouloir à ma bagnole, mais je sens bien la morsure de son couteau dans mon ventre avant qu'il ne disparaisse dans la nuit. C'est la première fois et j'en ai le souffle coupé. Par réflexe, je respire le moins possible tout en me laissant glisser le long de la portière. Je dois faire un truc particulier pour me régénérer ? Je n'en sais rien...

Ma première expérience de caïd se passe plutôt mal parce que je reste tétanisé, ma main sur la plaie et me mets à chialer. Je suis immortel, non ? Parce que je saigne beaucoup. Je crois qu'un bébé vampire en détresse envoie une sorte de signal parce que les bras qui me soulèvent sont ceux de mon père. Il me dépose côté passager pour prendre le volant tandis que la blessure se referme doucement.

— Ta mère va faire une crise, fils.

— Désolé, murmuré-je.

— Pas contre toi, contre l'idiot qui a fait cette erreur.

— Je vais guérir ?

— Mon chéri, c'est une égratignure. Tu dois déjà avoir cicatrisé. Que faisais-tu dans un endroit pareil ?

Il caresse doucement ma joue et attache ma ceinture pour la durée du trajet. Je lui explique que j'espère me rapprocher d'Helaya parce qu'elle me plaît beaucoup. Comme toujours, il me soutient à cent pourcents et me donne quelques conseils que je ne suivrai jamais. Finir célibataire avec un casier judiciaire voire psychiatrique ne me tente pas.

Je sais me battre, mais cet humain m'a surpris. Quand on est jeune, on se sent totalement intouchable même si c'est faux. J'ai appris une importante leçon aujourd'hui, je dois toujours rester sur mes gardes.

— Tu sais qui a voulu te nuire ? demande papa.

— Non, je n'avais jamais senti cet humain avant ce soir. Il n'en voulait pas à mon argent, mais à ma vie.

— Sans doute un anti-surnaturels. Il y en a de plus en plus.

Peut-être parce qu'on réussit là où ils échouent. Je n'ai pas la tête à ça, je dois bien l'avouer. J'ai eu très peur et j'espère qu'Helaya ne m'a pas vu pleurer comme un bébé.

Mon père me ramène à la maison sans trop se presser. Nous savons très bien que maman va me sauter dessus sur le parking. Ma sœur a grandi loin d'eux, enlevée par l'Église, je suis leur petit prince adoré du coup. Le seul qu'ils ont eu la chance d'élever. Mes deux autres frères sont de ma seconde mère, c'est toute une histoire.

À peine garé dans mon allée, je sors de la voiture pour me faire tendrement enlacer. Qu'est-ce que je disais ? Mon visage finit couvert de baisers tandis que je fixe les arbustes décoratifs dans le passage. Il me faut un jardinier, ça dépasse.

— Maman, je vais bien.

— Quand j'ai senti que quelque chose n'allait pas, j'étais morte de peur.

Si un jour j'y vais trop fort au lit et tombe dans les vapes, elle va se pointer ? Oh, misère...

— Un humain m'a poignardé et j'ai réagi comme une mauviette, soupiré-je.

Les Enfants de la Nuit : Le Prince VampireWhere stories live. Discover now